Anna Roy plaide coupable de maltraitance

Anna Roy plaide coupable de maltraitance

#jesuismaltraitante, 1 femme = 1 sage femme. Voilà ce que martèle depuis plusieurs jours dans les médias la sage-femme la plus célèbre de France : Anna Roy. Accompagnée de journalistes et de personnalités influentes, elle lance une pétition adressée à Emmanuel Macron. Le message est clair, les femmes enceintes doivent pouvoir accoucher dans de meilleures conditions en France. Pour ce faire, l’hôpital doit pouvoir garantir un principe : une sage-femme pour une patiente.  

L’appel d’une soignante

Sage-femme à Paris, chroniqueuse dans la Maison des maternelles sur France 5, autrice du livre Histoire de sage-femme et créatrice du podcast Sage-Meuf sur Europe 1. Anna Roy est sur tous les fronts. Connue pour son franc-parler et sa bienveillance, elle guide les femmes enceintes vers la maternité. Bien plus qu’un métier, c’est une véritable passion.

Le 11 novembre dernier, elle publie un post Instagram sur la garde qui vient de lui ouvrir les yeux sur les violences subies par ses propres patientes. C’est une nuit d’été comme beaucoup d’autres aux urgences. « Les huit salles de naissance, les deux salles d’urgence ainsi que la salle d’attente étaient pleines à craquer ». Un couple qui entre pour accoucher, un rythme fœtal inquiétant, c’est une urgence vitale. Branle-bas de combat pour les soignant-e-s qui lâchent tout ce qu’ils sont en train de faire. La maltraitance commence.  « Je laisse des femmes désespérées en salle d’attente, dont une qui vient parce que son bébé ne bouge plus. Maltraitance ». 

Cette nuit, Anna réalise alors qu’elle est de l’autre côté du miroir, que la maltraitante, c’est elle. Elle, qui a choisi ce métier pour venir en aide aux patientes, dénonce aujourd’hui une surcharge de travail dangereuse. Pas seulement pour les soignant·e·s exténué·e·s qui continuent de pratiquer leur métier, en flirtant avec la ligne rouge. Mais également pour ces femmes qui entrent à la maternité avec l’espoir d’écrire un souvenir mémorable et qui en ressortent avec un goût amer.

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1 femme = 1 sage-femme

Des journalistes et des entrepreneuses répondent à sa publication Instagram et lui proposent de s’engager à ses cotés. C’est le cas de Clémentine Sarlat, Clémentine Galey, Alison Cavaille et Agathe Lecaron. Soutenue par ces femmes, elle lance un appel sur Europe 1 et Brut. À travers ces vidéos, Anna s’adresse au président de la République et annonce le lancement d’une pétition : 1 femme = 1 sage-femme. La chroniqueuse se livre sur la maltraitance à laquelle elle a participé et plaidé coupable. « Qui est maltraitant ? C’est moi Anna Roy, je suis maltraitante ». Selon elle, les soignant·e·s souffrent d’un manque de moyens qui engendre des répercussions parfois dramatiques sur les patientes.

Tel un cri du cœur, cette pétition vient tirer la sonnette d’alarme sur l’organisation du service public. En bref, elle demande plus de moyens et plus de considération des dirigeants. Pour que les soignant·e·s puissent continuer d’accompagner le moment-clé de la vie de chacun : la naissance.  

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