Ce samedi, Nausicaa fait découvrir à ses visiteurs l’expérience Grand Large, en collaboration avec le studio de production Saola. Ô Magazine a assisté mardi 31 mai à l’avant-première mondiale de l’évènement. Ensemble, partons à la découverte des géants de la haute mer en réalité augmentée.
Article rédigé par : Eugénie Richert
Alors qu’en 2018 le centre Nausicaa avait atteint son objectif d’un million de visiteurs par an, l’année suivante annonçait déjà les prémices de la Covid. Après sept mois de fermeture de 2020 à 2021, l’activité reprend enfin pour le Centre national de la mer. Pour célébrer cette réouverture, Nausicaa propose, en plus de son exposition “voyage en haute mer”, l’expérience Grand Large. Un film d’une durée de dix minutes en réalité augmentée, pour découvrir les géants de la mer. En famille ou entre amis, c’est l’occasion de vivre une expérience unique face au plus grand bassin d’Europe. En plus, la réalité augmentée est inclue dans le prix du billet !
Nausicaa, un lieu unique
Nausicaa, c’est 1200 espèces de poissons et animaux marins, ainsi que le plus grand bassin d’Europe, ouvert en mai 2018. Ce dernier représente cinq à six piscines olympiques ! Lorsque nous arrivons, nous ne pouvons qu’être impressionnés par Charles, une raie manta de trois mètres, encore adolescente. Imaginez donc une fois arrivée à l’âge adulte ! Fort de ses 31 années d’expériences, le centre a connu plusieurs extensions. Des projets sont également en cours, dont une nouvelle extension en 2025. Cette dernière concernera les écosystèmes et le réchauffement climatique.
Le directeur général de Nausicaa, Christophe Sirugue, nous explique le fonctionnement du centre. “Nous bénéficions de capitaux publics de l’agglomération de la ville de Boulogne, mais également d’aides d’entreprises privées comme VEOLIA et EDF”. Il ajoute “mais c’est également grâce aux entreprises locales, de pêche par exemple, que Nausicaa est fort de ses 58 000 animaux”. Quand on demande à Christophe la mission du centre, voici sa réponse. “Nous attachons beaucoup d’importance à la sensibilisation et l’éducation des plus jeunes. Nous comptons 130 000 scolaires parmi nos 850 000 visiteurs annuels !”. En effet, les enfants sont le cœur de cible de la sensibilisation. Il est donc essentiel de les éduquer dès le plus jeune âge aux questions actuelles sur le monde et sa biodiversité.
Un laboratoire de recherche
Nausicaa travaille avec des enseignants de l’éducation nationale, des coopérations, ainsi que le CNRS. De nombreux congrès sont également organisés. Ce sont ces différentes actions qui permettent à Nausicaa de reproduire les espèces, et, donc, de moins en récupérer dans les milieux naturels. Mister Good Fish, un programme développé avec d’autres aquariums européens et professionnels permet d’aborder les questions de saisonnalité et de conservation des stocks, afin de répondre plus largement à “comment consommer de manière responsable les poissons”. Il y a deux ans, Nausicaa a également développé le Blue Living Lab, un laboratoire qui a pour but d’accompagner les porteurs de projets d’activités centrés sur le monde de la mer. “Expérimenter leurs projets leur permet ainsi de vérifier leur faisabilité”, nous explique la directrice des expositions Florence Blond.
En bref, Nausicaa c’est 220 salariés entre accueil public, administration et aquariologie. Et l’expérience Grand Large, pour laquelle Ô Magazine s’est rendu à Boulogne-sur-mer, est une représentation unique des certains animaux des eaux profondes qu’on connaît peu, et qu’on ne verra peut-être jamais.
Grand Large, une expérience immersive
L’expérience Grand Large, ce n’est pas de la réalité virtuelle, mais de la réalité augmentée, et c’est ce qui rend l’expérience mille fois meilleure ! Pendant les dix minutes de film, nous ne sommes pas juste enfermés dans des lunettes, mais nous faisons face au plus grand bassin d’Europe, avec des animations aussi impressionnantes pour les petits que les grands. Christophe Sirugue nous rappelle d’ailleurs que “le modèle n’est pas celui d’un parc d’attraction”. En effet, ce sont des animations “au sens pédagogique” car “la santé des animaux est importante”.
En collaboration avec le studio de production SAOLA, qui avait déjà réalisé une expérience immersive au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, le projet a mis en tout huit mois pour naître. Il a ainsi fallu deux mois pour faire des recherches sur le contenu et les espèces, puis six mois pour développer l’expérience technologiquement. Jérémy Frey et Florent Gilard, tous les deux fondateurs du projet, et accompagnés de l’auteur et naturaliste Rémi Dupouy, nous ont présenté son évolution. “La réalité augmentée est longue à mettre en place, car il y a une phase de validation assez complexe afin que le virtuel se fonde dans la réalité”. Ils ajoutent : “le regard scientifique est très important, il faut bien y faire attention lors des premières projections”.
L’expérience Grand Large : création d’un projet
Pour l’expérience Grand Large, l’équipe de SAOLA a cherché à créer quelque chose à la fois beau technologiquement parlant, et avec un message de compréhension des enjeux de la haute mer. Tout au long de l’expérience, l’équipe a essayé d’intégrer des interactions concernant la biodiversité et la sauvegarde d’espèces emblématiques, avec une certaine représentation de l’impact de l’homme. Les espèces choisies sont représentatives de chaque grande famille (requin, baleine, dauphin, oiseau marin, etc). Le but étant de raconter une histoire aux visiteurs. Le studio SAOLA a dû être perfectionniste, car reproduire les mouvements des animaux, les textures et les nageoires nécessite un travail minutieux.
L’équipe de SAOLA nous explique : “l’espace nous est apparu comme une évidence pour la réalité augmentée. Nous avons déjà un spectacle incroyable, qu’on a envie d’augmenter”. Avec le volume et le terrain de jeu pour l’exprimer, le studio de production a pu “mêler le réel et l’augmenter avec des espaces dans le bassin et dans la réalité qui se confondent.” Elle conclut “la richesse de l’expérience vient de la richesse du lieu.”
Nausicaa, l’aquarium du futur ?
Christophe Sirugue finit la visite par quelques mots. “Cette expérience n’est pas une substitution mais un complément. L’aquarium du futur ne sera pas virtuel. La réalité augmentée est un outil de médiation intégré dans le coup du billet”. En effet, si l’expérience Grand Large est attrayante au niveau esthétique et technologique, le virtuel ne remplacera pas pour autant l’expérience des aquariums. L’idée a toujours été de s’adapter aux visiteurs. C’est d’ailleurs pourquoi l’expérience est également proposée aux personnes à mobilité réduite ne pouvant pas monter sur les gradins.
Qui refuserait dix minutes d’immersion avec la voix française de Léonardo DiCaprio pour nous accompagner ?