Le Salon du Dessin se déroule en ce moment, du 1er au 4 juillet au Palais Brongniart. Les galeries de cet art si bien anobli s’exposent à la recherche d’amateurs et de curieux, face à des œuvres de styles éclatants, qui s’imposent par leur fragilité originelle.
Brouillon, griffonnage, couleurs et finalement œuvre. Parfois non finie et souvent faite. Le dessin se définit dans ce laps de sens que laissent le graphisme et la peinture. Il est à l’origine du coup instinctif qui décrit de moins en moins loin la vision de l’artiste. C’est le geste qui ne pense déjà plus les lignes ni les aplats, mais qui rend visible les contours, les formes et le style. “Dessin” ou le schématisme enfin échappé du réalisme, le moment où l’on projette sur l’a priori de l’extériorité l’idée qui fait de tout ça le monde.
De l’anoblissement du dessin vers son Salon
Les premiers dessins étaient à l’origine esquisses, brouillons ou études. Ils permettent de décider d’une scène, d’élancer une figure et de tenir un regard, en un éclair de mine de plomb. Les études s’emboîtant les unes dans les autres, comme sortant d’un nuage bouillonnant en direction du spectateur devenu prophète, elles se sont harmonisées dans cette économie de vélin, semblable à une phobie du vide. Les mains sortent, parlent, caressent, et nous les admirons comme si nous découvrions le génie humain.
Belles études, heureuses promesses d’un tableau grand format coûteux en toile, en pigments et en aides, elles sont restées parfois la seule promesse d’une beauté qui n’a jamais vu le jour. Comme parfois elles sont restées les seuls témoins d’une prodigieuse beauté, qu’une guerre ou un cataclysme nous ont enlevés.
Le Salon de l’art le plus humain
Figeant d’un train dur ou hésitant, il propulse la lumière, le regard, la vie avec la fulgurance du sublime. Les paysages s’animent, les mouvements se perpétuent et les gestes se posent dans une durée continue. Lorsque le cadre arrête et isole de l’extérieur l’âme du regardeur aspiré par une fenêtre de vérité accrochée ici au mur, et là posée sur une table.
Jamais trompe-l’œil, le dessin ne ment pas. Seul l’esprit voit le visage se dresser au-delà du grain de papier jauni. Les incises se bousculent pour laisser l’échange se faire, pour qu’un geste exprime ce que toutes les âmes humaines verront. L’art du dessin n’est pas d’imiter, mais de laisser purement l’idée venir à l’être.
Présentation du Salon du Dessin
Présidé par Louis de Bayser, le Salon du dessin est une manifestation unique de renommée internationale, devenue référence dans le monde du dessin de collection.
Collectionneurs, experts, conservateurs, chercheurs ou amateurs venus du monde entier participent à cet évènement qui occupe une place majeure dans le paysage du marché de l’art.
En 2021, Le Salon du dessin célèbre son 30e anniversaire et accueille 33 galeries, spécialisées dans les dessins anciens, modernes ou contemporains et figurant parmi les plus prestigieuses de la profession.
Ce sont plus de 1 000 dessins regroupés dans le cadre historique du Palais Brongniart, pour votre plus grand plaisir.
Salon du Dessin, organisateurs
Par Bénédicte, esthète et philosophe