Human Rights Watch dénonce le système de tutelle imposé aux femmes au Qatar

Human Rights Watch dénonce le système de tutelle imposé aux femmes au Qatar

Human Rights Watch a publié un communiqué ce lundi dénonçant le système de tutelle masculine mis en place au Qatar. Des restrictions qui affectent directement la liberté des femmes.

“Tout ce que je fais nécessite l’accord d’un homme”. C’est le titre du rapport de 94 pages publié par Human Rights Watch. Celui-ci revient sur le système discriminatoire de tutelle masculine mis en place au Qatar, privant ainsi les femmes de la liberté de prendre leurs propres décisions “dans les domaines clés de leurs vies”. Cinquante Qataries ont témoigné.

“Les filles sont en permanence en quarantaine. Ce que le monde entier subit actuellement, c’est la vie normale des filles” a dénoncé une femme dans l’étude menée par l’ONG.

Se marier, faire des études à l’étranger à l’aide de bourses du gouvernement, travailler dans certains secteurs de la fonction publique, voyager à l’étranger jusqu’à un certain âge ou encore recevoir certains soins médicaux dans le domaine reproductif, la liste des actions nécessitant l’accord d’un homme est longue. Les tuteurs peuvent être des pères, des frères des oncles ou même des cousins… tant que se sont des hommes.

Ce n’est pas tout. “Lorsqu’une femme est mariée, la tutelle est transférée de son père à son mari”, a expliqué HRW. Il n’est donc pas permis aux femmes d’agir en tant que tutrice de leur(s) enfant(s), même “lorsqu’elles ont divorcé et qu’elles en ont la garde”. Par ailleurs, l’ONG a précisé que “ces restrictions constituent des violations de la constitution du Qatar et du droit international”.

Le Qatar conteste

“Le Qatar est un ardent défenseur des droits des femmes dans le pays et à l’étranger. Le rapport de Human Rights Watch décrit de manière inexacte les lois, les politiques et les pratiques du Qatar relatives aux femmes” a rétorqué le gouvernement qatari dans un communiqué. Le rapport d’égalité entre les hommes et les femmes semble flou au Qatar. Pourtant, le gouvernement a bien précisé que les actes décrits ne sont « pas conformes à notre Constitution, nos lois ou nos politiques. Le gouvernement enquêtera sur ces cas et poursuivra quiconque a enfreint la loi ».

À côté de cela, il est vrai que les Qataries sont parvenues à « briser des barrières et à accomplir des progrès importants » a souligné l’organisation. Notamment en termes de nombre de diplômées. Un nombre supérieur à celui des hommes, en témoigne la proportion élevée de femmes médecins et avocates.

Si sur certains points le pays semble vouloir se détacher de vieilles traditions, le rapport publié et argumenté de HRW a relancé le débat sur la place de la femme au Qatar.

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