130 000 divorces sont prononcés chaque année en France. Une réalité de la société qui n’est plus tabou. Pour surmonter cette épreuve marquante dans le cours d’une vie, il est possible de faire appel à un coach divorce pour bénéficier d’un accompagnement. Ô Magazine a rencontré Sandrine Mercy, la seule coach divorce certifiée CDC en France, et auteure de deux ouvrages pour transformer son divorce en nouveau départ.
Ô Magazine : Vous êtes coach divorce certifiée, la seule en France. Ainsi, vous venez en aide et soutenez aussi bien les femmes que les hommes dans leurs étapes de séparation, de divorce et de reconstruction. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et lectrices ? Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?
Sandrine Mercy : Je suis Sandrine Mercy, coach divorce certifiée. Pour vous résumer mon parcours, pendant des années, j’ai exporté des produits un peu partout dans le monde. Et puis ma vie de famille a fait que j’ai été un peu moins oiseau migrateur et un peu plus présente au sein de la maison. Je suis également passée par la case maladie. Le choix s’imposait donc à moi, j’ai dû faire le deuil de cette carrière professionnelle et me réinventer. Je me suis formée aux neurosciences au Canada et en France et au coaching de transition de vie. Je suis très à l’aise avec les questions liées à une rupture professionnelle, rupture de vie dû à la maladie, ou à une propre volonté de ne pas subir la vie des 20 dernières années et s’épanouir dans tous les segments de la vie. C’est la base de mon métier.
Puis, je suis passée par une séparation violente. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans rien, sans job. Je ne travaillais pas beaucoup à cause de la maladie mais aussi car je donnais de mon temps à l’entreprise de mon partenaire. Je me suis retrouvée au lendemain d’un noël à la rue. J’ai eu une chance exceptionnelle car j’ai une famille topissime qui m’a évidemment accueillie les bras ouverts et j’ai regagné ma chambre de petite fille. J’ai dû traverser cette épreuve et je me suis dit que ce n’est pas possible que cela n’existe pas, que le coaching n’est pas mis en application une méthode pour pouvoir se sortir d’une rupture de vie, de cette transition de vie qui est la 2éme cause de trauma après le deuil, ce qui est terrible.
Ô Magazine : C’est une réalité aujourd’hui qui n’est plus tabou
Sandrine Mercy : Oui c’est un fait. Donc, j’ai cherché, j’ai googlisé et je suis tombée sur 2 coachs, une en Angleterre et une femme formidable à New York qui m’ont fait faire ce travail de réflexion. Et comme j’avais cette compétence de transition de vie, j’ai adapté ma méthode de coach en transition de vie à cette situation de divorce. J’ai commencé à me spécialiser dans ce domaine du divorce.
Ensuite, j’ai décidé de publier ma méthode, J’ai écris un 1er livre « Guérir de son divorce, de sa séparation». J’ai commencé à faire des conférences et créé un site internet dédié à cette situation de divorce et séparation. J’organise des téléconférences. La prochaine téléconférence aura lieu du 15 au 21 mars 2021. C’est une téléconférence qui se déroulera via Zoom, lors de laquelle nous aborderons toutes les questions liées à ces situations de divorce et séparation avec des avocats, des notaires et moi pour la partie coaching.
Ô Magazine : Comment vous êtes-vous certifiée ? Que représente cette certification ? Comment fonctionne-t-elle ?
Sandrine Mercy : J’ai commencé à recevoir des newsletters, à suivre ce qui se faisait sur le marché français. Un jour, j’ai reçu la newsletter d’un monsieur qui se disait coach divorce et quand j’ai vu le contenu de sa newsletter, je me suis dis ce n’est pas étonnant qu’on nous prend pour des charlatans. En France, n’importe qui peut être coach. D’où les fédérations internationales qui se battent pour faire légaliser cette profession de tous les domaines de vie complètement utiles. Et je me suis dis, il me faut un label, une certification, car si le métier part dans cette direction, c’est le tuer. Il n’existe qu’une seule certification au monde, en Floride, qui s’appelle le CDC, Certified Divorce Coach. Les deux fédérations internationales de coaching la reconnaisse.
Au départ, je me suis certifiée pour apporter une valeur à ma pratique. Mais, aujourd’hui, cela va au-delà parce que j’ai des comptes à rendre, j’ai des devoirs et des obligations. Par exemple, quand je reçois un client, je travaille avec un accord de collaboration. Il explique l’objectif, la fréquence des séances, le moyen de règlement, mes obligations d’accompagnement, les obligations des clients. Et je rends des comptes à l’organisation, tout doit être déclaré. Si je n’ai pas le bon nombre d’heure de coaching, ma certification me sera retirée. Cela fonctionne à l’année. Enfin, j’ai un devoir de formation annuelle, sur le sujet de mon choix, mais je dois être en perpétuelle réflexion. Et je suis auditée sur mes pratiques. Si on estime que je ne suis plus dans le cadre légal, la certification me sera retirée.
Ô Magazine : De plus, vous êtes auteure des livres « Guérir de sa séparation, de son divorce » et « 3 étapes pour annoncer sa séparation, son divorce à ses enfants ». Justement pour ce dernier thème, que préconisez-vous ? Quels conseils pouvez-vous donner pour annoncer sa séparation à ses enfants ?
Sandrine Mercy : Que vous subissiez cette décision de séparation ou que vous en soyez acteur, vous êtes sous le rouleau compresseur des émotions. Et on ne peut pas en vouloir aux parents de protéger leurs enfants. Ils pensent qu’en leur disant immédiatement c’est la meilleure des méthodes. Ils le font aussi pour de fausses croyances, telles que “ils ont le droit de savoir”, “on n’a pas droit de leur mentir”. Il faut qu’ils sortent des stéréotypes. Non, en fait il ne faut rien dire aux enfants tant que les parents n’ont pas mis en place un plan de coparentalité, de manière à établir toute l’organisation de vie des enfants, jusqu’à leurs valeurs éducatives. Ce n’est pas juste “on choisit le mode de garde et on s’organise pour les vacances”. Il y a plein d’autres questions telles que “qui paye les vêtements”, “qui paye les activités”, “quelles sont les valeurs que l’on veut transmettre à nos enfants”. En effet, à ce moment, vous êtes toujours un couple mais vous n’êtes plus un couple en devenir. En revanche, vous restez des co-parents. Et il faut essayer de construire une coparentalité qui fonctionne et une communication de co-parents.
Ô Magazine : Comment cela fonctionne ?
Sandrine Mercy : Les parents doivent construire une équipe éducative, éviter les situations conflictuelles. Les mots d’école dans les carnets de correspondance ne doivent pas être découverts la semaine de garde. Ils doivent communiquer en temps réel.
Donc, on n’annonce pas sa séparation à ses enfants tant que le plan pour eux n’est pas établi. On doit rester le guide pour ses enfants et avoir un comportement et des mots qui vont les rassurer. Même si c’est dur pour les enfants, ils vont rebondir. Ils vont faire leur processus de deuil comme les parents vont devoir le faire. C’est important pour les rassurer, ils ont besoin de savoir comment leur monde va changer c’est-à-dire l’environnement proche. Il y a un certain nombre de précautions à prendre, de mots à employer, de questions auxquelles il faut répondre. Il faut se préparer et cela se fait en 3 étapes. La première consiste à se préparer avec le co-parent. La 2ème étape est se préparer à l’annoncer, anticiper les questions, clarifier. Et ce, quel que soit l’âge des enfants. Choisir le bon moment pour l’annoncer. Ce n’est pas au moment de la prise de décision et pas la veille du départ de l’un des parents. La 3éme étape est l’annonce.
Ô Magazine : En moyenne, ce sont près de 130 000 divorces qui sont prononcés chaque année en France. Soit environ 45% des mariages qui finissent en divorce. C’est une réalité dans notre société. Concrètement, le coaching divorce c’est quoi ? Comment fonctionne le coaching divorce ?
Sandrine Mercy : Précisément, le coaching divorce intervient avant, pendant et après une séparation, un divorce. La phase avant, ça va être de m’assurer de ma décision, est-ce que je ne m’entends vraiment plus dans mon couple, est-ce que me séparer est la bonne décision. Mais, je ne fais pas de thérapie de couple, mon job est d’accompagner pour que les décisions soient prises en conscience et en confiance. J’aide à se poser les bonnes questions, à arrêter de ruminer sur des points qui ne sont pas essentiels. L’idée est de sortir de cette logique et de reprendre sa vie en main.
Lors de la phase pendant, je m’intéresse à la gestion émotionnelle quelle qu’elle soit, la colère, la tristesse, la trahison, tout ce qui va toucher à l’ordre des émotions. Et là, je l’aborde avec ma formation en neurosciences. Je me positionne en partenaire de réflexion pour sortir de l’émotionnel et être factuel. Par exemple, cela peut être, construire le plan de co-parentalité que nous évoquions, désamorcer des batailles… J’accompagne jusqu’à ce qu’une décision soit prise et assumée, j’aide à se préparer à cette transition de vie.
Lors de cette phase, on commence à envisager l’après.
Pour la phase après, il s’agit de reprendre le contrôle de sa vie, ne plus continuer à souffrir. En outre, il s’agit de la reconstruction de sa personnalité car on a donné des années à sa vie de couple, à sa vie de famille et il faut donc réapprendre à se voir à travers sa propre personnalité. Un divorce est une transition de vie, il faut se réadapter.
Ô Magazine : Pour conclure cette entrevue, avez-vous une devise, une phrase fétiche pour se rebooster ?
Sandrine Mercy : Je ne suis pas cette situation. Un divorce ne représente pas ce que nous sommes, pas plus qu’une fatalité.
On peut donc se remettre d’une séparation, d’un divorce et être heureux, Sandrine Mercy nous a parfaitement démontré que c’est 100% possible.
Se reconstruire, avoir des relations heureuses avec ses enfants, redéfinir son identité, sont autant de forces que vous pourrez développer avec l’aide d’un coach divorce. Vous n’êtes pas seuls pour surmonter cette épreuve si le besoin se fait ressentir.