Marie-Antoinette. À ce nom, tout le monde y met une image : celle d’une reine grandiose, passionnante et passionnée qui a toujours rêvé de liberté. Mais derrière la reine de France, se cachait une femme résolument moderne. Portrait de Marie-Antoinette, icône révolutionnaire.
La Dauphine
Marie-Antoinette n’a que quatorze ans lorsqu’elle arrive à Versailles. En effet, elle quitte son Autriche natale pour épouser le Dauphin, le futur Louis XVI. Mais, c’est le choc des générations qui se produit. La jeune Dauphine débarque dans une cour âgée, ennuyante et dépassée par la modernité de cette fin de siècle.
Elle forme alors, avec la nouvelle génération, une cour dynamique et festive. La jeunesse dorée s’oppose aux anciens, qui voient d’un mauvais œil cette nouveauté. Marie-Antoinette, icône révolutionnaire, souffle un vent changeant et décide que sa cour sera à son image : ouverte, cultivée et joyeuse.
Marie-Antoinette, icône révolutionnaire à la mode
Marie-Antoinette connaît deux périodes majeures, prouvant l’évolution constante de son vestiaire. Extravagante puis plus calme, la reine donne le ton. Elle est une véritable influenceuse ! Ne l’oublions pas, à cette époque, la France est la vitrine de l’Europe.
Première époque : 1775-1781
Elle engage de nouveaux créateurs dont Rose Bertin. Cette dernière imagine de nouveaux vêtements pour la jeune femme. Ils montrent la folie de la jeunesse, avec de larges paniers, des rubans, des dentelles délicates… Mais dans cette profusion, une harmonie élégante s’en dégage toujours.
C’est dans cette période que Marie-Antoinette, icône révolutionnaire, crée le terme de saisonnier dans les vêtements. De ce fait, on privilégiera les imprimés fleuris, les couleurs pastels et le blanc pour le printemps et l’été. On réservera à l’automne et l’hiver, les couleurs plus sombres, le velours et la fourrure.
Et puis, la jeune Marie-Antoinette entend bien la mode comme un art. Elle est animée par un grand désir de création. C’est ainsi qu’elle fait entièrement confiance à Madame Bertin. Elles mettront à la mode la robe à la polonaise et petit à petit, la reine délaissera le corset. Une révolution dans une cour à l’étiquette stricte !
Seconde époque : 1781-1792
La seconde période se passe de 1781 à 1792. La reine devient mère de famille et s’assagit. Elle privilégie l’éducation de ses enfants : il lui faut donc des vêtements confortables et plus adéquats à cette mission. Ce sont les années Trianon. On s’inspire désormais de l’Antiquité pour se vêtir. S’introduisent donc à la cour la robe à l’anglaise et la célèbre robe à la chemise ou chemise à la reine. Mais encore une fois, on met en avant le savoir-faire français en agrémentant les décolletés et le fond des manches par des dentelles, des rubans brodés…
Même une fois rentrée à Paris, au palais des Tuileries, Marie-Antoinette demeure Reine de France. Rose Bertin ne cesse de la livrer, bien que plus modestement. La reine incarne toujours un idéal et un statut qui se doit d’être hautement respecté. Cependant, consciente des événements, Marie-Antoinette choisit des vêtements plus simples, mais toujours en vogue et raffinés.
La modernité de Marie-Antoinette dans la mode est certes le vêtement mais c’est aussi à elle que nous devons : le lancement des tendances, la répartition de la mode en saison, le début de la libération de la femme mais surtout son empowerment à travers le vêtement.
Elle mettra, tout au long de son règne, les créateurs et les artistes en avant. De plus, Marie-Antoinette n’est pas la reine dépensière et frivole qu’on nous dépeint souvent. Si le début de son règne est marqué par de grosses commandes, à ses frais, elle tiendra un budget strict dès les années 1780.
A lire également : Kate et William fêtent leur dixième anniversaire de mariage
Marie-Antoinette et l’éducation
La Reine de France aime lire et se cultiver. Elle lit Rousseau et plus particulièrement L’Émile, ou de l’éducation. Ce dernier préconise l’éducation des enfants dans la nature, l’inculcation de valeurs humanistes, l’éveil à la culture… De ce fait, c’est cette éducation novatrice que Marie-Antoinette décide de suivre. En choisissant sa meilleure amie, Madame de Polignac, comme gouvernante de France, elle est constamment entourée de ses enfants. Et c’est une première à la cour !
C’est la reine qui élève ses enfants, sans une armée de gouvernantes et des heures de visite strictes. Elle leur donne une éducation humble, respectueuse et artistique. Son petit Trianon accueille une ferme où elle sensibilise ses enfants sur le monde extérieur de Versailles. Ainsi, elle leur fait découvrir une vie simple, presque bourgeoise.
Louis XVI et Marie-Antoinette : un couple moderne
Il est bon de rappeler que la Reine se désintéressait de la politique. Effectivement, elle laisse son mari régner, chose à laquelle il a été formé. Néanmoins, leur couple échange et communique. Tous deux se conseillent mutuellement.
Louis XVI est un homme de la modernité. Ouvert d’esprit, curieux, on lui doit des expéditions comme celle de La Pérouse ayant pour but l’étude du monde au-delà des frontières de la France. Érudit, il est passionné par la géographie, les mécanismes… À l’image de sa femme, Louis XVI est un père. Il est ainsi très proche de ses enfants, à qui il consacre le plus de temps possible. Un couple profondément contemporain.
Marie-Antoinette est donc une icône révolutionnaire à bien des niveaux. L’Histoire nous a livré une image erronée de la dernière reine de la monarchie absolue. Elle osa être une femme libre dans une époque où ces dernières ne pouvaient même pas imaginer être l’égal de l’homme.
Cette publication a un commentaire
Je vous remercie pour cet article qui réussit, bien que brièvement, à faire le tour de la personnalité de la Reine, et ce du début à la fin de sa vie. Bravo ! Il vous était possible, certes, de parler également de son influence dans l’ameublement et les tissus par exemple, mais vous deviez certainement vous limiter dans votre texte. Je vous remercie particulièrement pour ce que vous dites de son rôle dans la vie de la famille royale, je vous applaudis même. Si cette famille n’avait pas été fracassée par la barbarie révolutionnaire, nous aurions eu là le règne certainement le plus heureux de notre histoire. Peut-être un bémol : voir son nom associé au mot “révolutionnaire” l’aurait anéantie. Respectons sa mémoire et épargnons-lui cet outrage, mais cela n’enlève rien à votre texte qui lui rend un hommage pleinement vrai et justifié.