Originaire du Nigéria, Amaka Osakwe dirige depuis 2010 Maki Oh, une marque de vêtements pour les femmes. Entre art africain et finitions contemporaines. Le mélange des deux styles traduit le paradoxe de cette talentueuse créatrice qui utilise la mode pour diffuser des messages. Portrait.
Article rédigé par: Jérôme Sisombat
« Ce que tu portes reflète la façon de te présenter au monde. […] La mode, c’est un langage. » Cette citation de la styliste italienne Miuccia Prada serait la phrase idéale pour décrire le travail d’Amaka Osakwe. En effet, la créatrice venue de Lagos, capitale du Nigéria, questionne les notions de beauté et de normes sociales en cultivant à chaque fois un sentiment de complexité à travers sa ligne de vêtements Maki Oh.
Amaka Osakwe : la mode au service de l’engagement
L’identité et la culture sont deux thèmes importants aux yeux d’Amaka Osakwe qui exprime son art en jouant sur les formes et la séduction féminine avec en substance une part de complexité. Comme évoqué précédemment, la créatrice nigériane fusionne l’Afrique et le monde occidental pour élaborer ses créations vestimentaires avec un souci précis du détail. Comment ? En associant des lignes strictes et des matières délicates. Ce qui confère au produit final une impression à la fois intimidante et accueillante. De fait, ce goût recherché est aussi une façon détournée de mettre en lumière le côté patriarcal de la société au Nigéria.
La complexité, qui est un outil de travail sur lequel la styliste s’appuie, est le dénominateur commun entre la mode et la société. Avec la finalité suivante : porter des messages importants et inciter au changement.
Une styliste reconnue qui revendique les traditions africaine
Cette vision de la mode, remplie de nombreux paradoxes, a convaincu un nombre important de célébrités prestigieuses. Celles-ci sont séduites par le travail de cette diplômée en stylisme de l’Université des Arts de Bournemouth au Royaume-Uni. Michelle Obama, Azaelia Banks, Rihanna, Kerry Washington, Thandie Newton ou bien encore Lupita N’yongo font partie des fans conquises.
Dans un même ordre, Amaka Osakwe fut la première styliste originaire d’Afrique à être invitée à la Maison Blanche en 2014 grâce à Michelle Obama. Autrement dit, une référence de mode dans le monde entier. Les collections de la créatrice ont également droit aux podiums internationaux comme la Fashion Week de New York. De plus, la jeune créatrice bénéficie également des faveurs de la presse. Nous pouvons citer Vogue, le New York Times, Forbes ou bien encore Glamour.
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« La mode doit être une forme d’échappatoire, et non une forme d’enfermement ». Cette citation provient du créateur anglais Alexander McQueen. Telle serait une belle manière de décrire sa consœur nigériane Amaka Osakwe. Comme le regretté « Enfant terrible » de la mode, la jeune femme cherche en effet à bousculer les scénarios préconçus. De quelle manière ? En développant sa singularité à travers le paradoxe pour constituer sa toile de maître. Pour finir, son œuvre ouvre des perspectives multiples au public qui, émerveillé par la beauté des collections, se laisse ainsi transporter dans une complexité autre que celle du monde réel.
Telle est donc l’une des missions de l’art, incarnée ici par la mode. Avec, dans la peau de l’artiste, la talentueuse styliste Amaka Osakwe.