Alors que le solstice d’hiver approche, les journées raccourcissent et laissent place à une luminosité déclinante. Ce changement affecte indéniablement notre santé mentale et notre humeur, favorisant l’apparition de la “dépression hivernale” ou TAS (trouble affectif saisonnier).
Depuis les années 1980, psychiatres et psychologues reconnaissent le TAS comme une maladie courante. Si la luminosité joue un rôle crucial dans son développement, ses effets ne se limitent pas au système visuel.
En réalité, le TAS naît de mécanismes complexes qui contournent l’appareil de vision primaire du cortex cérébral. Cette particularité le distingue des troubles de la vision et éclaire les causes profondes de son impact sur le bien-être émotionnel. Comprendre les rouages du TAS s’avère crucial pour mieux le prévenir et le traiter.
Trouble affectif saisonnier et vigilance : y a-t-il un lien ?
L’amygdale, centre de vigilance et non de la peur
On associe souvent l’amygdale à la peur, mais une étude récente nuance cette idée. L’amygdale s’avère en réalité être un centre de vigilance, s’activant face à des stimuli positifs comme négatifs. Son activité est d’ailleurs plus faible le jour, quand la vigilance est accrue pour naviguer dans un environnement éclairé.
Pourquoi une baisse de vigilance en hiver ?
L’obscurité hivernale impose une vigilance accrue, ce qui peut fatiguer le cerveau et contribuer à la baisse de moral et à la mélancolie typiques du trouble affectif saisonnier (TAS).
L’amygdale et le TAS : un lien possible
Des études suggèrent un lien entre l’amygdale et les symptômes du TAS. Heureusement, la luminothérapie et la thérapie d’exposition à la lumière se révèlent efficaces pour soulager ce trouble.
En résumé
- L’amygdale joue un rôle central dans la vigilance, et non uniquement dans la peur.
- La baisse de vigilance en hiver peut contribuer aux symptômes du TAS.
- L’amygdale pourrait être impliquée dans le développement du TAS.
- La luminothérapie et la thérapie par la lumière offrent des solutions prometteuses.
Des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les liens entre l’amygdale, la vigilance et le TAS.
La perception normale
Les récepteurs photoélectriques situés à l’arrière de la rétine captent la lumière et la convertissent en impulsions cérébrales pour créer une image visuelle qui peut être perçue. Après avoir été traités par différents types de neurones, ceux-ci sont collectés par les cellules ganglionnaires, un ensemble de neurones dont les axones sortent de l’œil et se dirigent vers le thalamus, l’épine dorsale du réseau cérébral. Les signaux sont ensuite transmis au cortex, considéré comme le principal centre de la conscience visuelle du cerveau.
Des cellules avec des niveaux de lumière variables
Le système cérébral de surveillance des niveaux généraux de lumière commence dans l’œil, mais diverge ensuite des canaux visuels. En effet, ce système fait appel à un type de cellules complètement distinct pour détecter les niveaux de lumière. En réalité, une sorte de cellule ganglionnaire qui capte directement les photons et reçoit un apport minime des photorécepteurs est responsable de la détermination des niveaux de lumière.
Quant au hypothalamus, il joue un rôle clé dans la régulation du sommeil et de l’humeur. Lorsque le nombre d’heures d’ensoleillement diminue, l’hypothalamus réagit en coordonnant les changements apportés à divers systèmes neurochimiques, comme ceux qui interviennent dans la digestion ou le métabolisme.
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L’amygdale a été étudiée par imagerie cérébrale.
Une récente recherche en imagerie cérébrale apporte un éclairage sur le sujet. L’activité de l’amygdale a été étudiée par des chercheurs australiens. Ils apportent la preuve que la lumière calme cette région.
Bien qu’il ne s’agisse pas précisément du “centre des sentiments” du cerveau, le fonctionnement de l’amygdale est bien connu de nombreux individus en raison de son implication dans les réactions émotionnelles.
Il est intéressant de noter que cette région reçoit également des informations des cellules lumineuses de l’œil. Chez la souris, ces cellules envoient directement leurs informations à l’amygdale. En fait, il est difficile de savoir si ces liens directs existent chez l’homme. En revanche, certains chemins courts entre les cellules lumineuses et l’amygdale permettent d’obtenir ces informations.