Si des publicités et des défilés font scandales, les collections des marques sont bien sûr en première ligne. Entre racisme, référence au nazisme et messages douteux, découvrez les vêtements qui ont indigné le monde.
Quand on vend le racisme
Le pull au slogan « le singe le plus cool de la jungle » porté par un enfant… noir
Si ce pull H&M peut paraître anodin, c’est sa mise en scène qui a révolté les clients et les internautes. En effet, début 2018, la marque suédoise publie sa nouvelle collection sur son site. Dans le catalogue enfant, des vêtements en référence à la savane et aux animaux. Problème : un garçon noir porte un pull floqué du message « le singe le plus cool de la jungle ». Déjà honteux, la photo d’un autre petit mannequin blanc indigne. Lui porte un sweat « expert en survie »…
Gucci et le blackface
Le pull Gucci rappelant le blackface, c’est-à-dire le grimage en noir, a fait un tollé sur les réseaux. Ce col roulé noir montant à hauteur du nez laisse apparaître une bouche rouge. Jugé raciste, la marque le retire rapidement des ventes après le scandale. 890 dollars pour une esthétique douteuse et des références discriminatoires, Gucci n’a pas eu d’autres choix que de s’excuser et préciser que « la diversité est une valeur fondamentale qui doit être pleinement défendue, respectée et au premier plan de toutes les décisions que nous prenons ».
Les références au nazisme
Le pull pour enfant à rayures et à l’étoile jaune
Il s’appelle Sheriff et devait faire référence aux westerns. Pourtant, le pull Zara fait clairement penser à une autre période de l’histoire. Avec ses fines rayures blanches et bleues et son étoile jaune, le vêtement ressemble fortement aux tenues des juifs dans les camps de concentration de la Seconde Guerre Mondiale.
Décidément, la Seconde Guerre Mondiale est source d’inspiration pour Zara. En 2007, la marque espagnole sort des sacs à main à fleurs, avec des vélos et… des croix gammées. Ce dessin appelé svastika est un symbole religieux chez les hindous et les bouddhistes, mais est désormais associé au nazisme. Et sans se mentir, peu de personnes pensent à ces religions lorsqu’elles voient une croix gammée. Mais apparemment, les stylistes Zara font exception.
Marc Jacobs et l’image des rangers
C’est un simple t-shirt blanc avec une photo de rangers noirs. Un simple dessin ? Non. L’image ressemble à celle du groupe anglais Skrewdriver. Ce dernier est réputé pour être proche des nationalistes et skinheads néo-nazis britannique. Le rapprochement s’est rapidement fait et a suscité de nombreuses critiques.
Esclavagisme et violence
Les baskets Adidas aux pieds enchaînés
Niveau esthétique, la basket JS Roundhouse Mids crée déjà débat. Mais un bracelet chaine entourant la cheville comme le portait les esclaves ou les prisonniers, quel est le message ? La création de Jeremy Scott, directeur artistique de Moschino connu pour ses designs décomplexés aux nombreuses références, n’est pas du tout passé auprès des clients. Adidas a tout simplement stoppé le lancement de ces baskets, et tant mieux pour la mode et l’éthique.
Le scandale du « style esclave » chez Mango
Les colliers et bracelets chaîne de Mango pouvaient passer inaperçus. Mais leur nom, le « style esclave » scandalise la toile, entraînant des pétitions et leur retrait des ventes. La marque parle d’une erreur de traduction. Le mot esclava, en espagnol, se traduit par esclave mais aussi gourmette ou chaîne. Pourtant, en France, esclave veut dire… esclave. Une aussi grande marque que Mango peut-elle se permettre « une erreur de traduction » de ce type ?
Un t-shirt ensanglanté chez Urban Outfitters
« Kent State University ». Un pull rose taché de sang. C’est une référence claire à la fusillade à l’université de Kent en 1970 dans l’Ohio. La garde nationale avait tiré sur des manifestants pacifiques, tuant quatre personnes. Ces étudiants protestaient contre l’intervention américaine au Cambodge lors de la guerre du Vietnam. Urban Outfitters ne peut se donner d’excuses sur ses intentions. Le pull du scandale, choquant et pathétique, a été retiré des ventes. La marque avait aussi fait parler d’elle, très négativement, lors de la sortie d’un t-shirt « Eat Less », à savoir mange moins, prônant l’anorexie.
Le sexisme dans la mode, à quand la fin ?
JCPenney : faites vos devoirs moraux
Les messages sur les t-shirts d’enfants peuvent être mignons. Ou pas. La marque JCPenney proposait un pull pour fille avec pour message « I’m Too Pretty to Do Homework, So My Brother Has to Do it For Me » soit « Je suis trop jolie pour faire mes devoirs, donc mon frère doit les faire pour moi ». Les parents inculquant l’importance de l’école à leurs enfants ont dû apprécier…
Stéréotypes de genre chez Petit Bateau
Le problème avec les clichés de genre dans la mode, c’est qu’ils touchent souvent, et malheureusement, les enfants. L’industrie, allant des jouets vers le textile, a encore du mal à comprendre qu’une fille n’est pas cantonnée au rose et à la douceur. Et Petit Bateau ne voit pas le problème. Leur body à l’écriture rose représente la fille comme jolie, coquette, rigolote, belle, mignonne ou douce. Beaucoup d’adjectifs en rapport avec le physique. Quant aux garçons, ils sont forts, courageux, robustes, rusés, déterminés, vaillants… bref : ils ont du mental. Le scandale du sexisme clair et net imposé aux tous petits.
Après tout cela, on peut se demander ce qu’il se passe dans les réunions de lancement des collections ! Lorsque la simple inspiration dépasse les limites de la morale et l’éthique, la responsabilité des marques est remise en question. Bad buzz, scandale et compte à rendre assuré.
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