Le luxe fait rêver. Afin de faire perdurer un savoir-faire unique, Chanel a racheté de nombreux ateliers de métier d’art. Brodeurs, plumassiers, plisseurs… Découvrez les ateliers les plus prestigieux du luxe.
Chanel, Maison de luxe et de Haute Couture, s’attache à faire perdurer le savoir-faire des petites mains. Grâce à leur filiale Paraffection créée en 1985, la marque rachète les ateliers des meilleurs gantiers, brodeurs, plumassiers ou encore chapelier. Pour Bruno Pavlosky, président des activités mode de la griffe, le but est d’apporter « un très fort soutien administratif » et valoriser les métiers exceptionnels des ateliers. Ainsi, en 2002, Karl Lagerfeld, ancien directeur artistique de Chanel, instaure les défilés métiers d’art. Chaque année, la maison met en avant ces artisans au savoir-faire unique, créant boutons, tulle plissé, chaussures en tout genre, et contribuant au rayonnement de Chanel.
Lesage : la crème de la broderie
Ils travaillent pour la Haute Couture et le prêt-à-porter de luxe depuis 1924. Propriété de Chanel depuis 2002, l’atelier a ainsi pu pérenniser « un savoir-faire indispensable à la haute couture, mais aussi au prêt-à-porter de luxe », comme l’indique Bruno Pavlovsky, président des activités mode de Chanel. Lesage a travaillé avec les plus grands : Elsa Schiaparelli, Christian Dior, Yves Saint Laurent ou encore Valentino. La broderie, c’est un artisanat minutieux, créatif demandant une concentration sans faille. Apposées sur des robes ou des manteaux, les broderies nécessitent des dizaines heures de travail, souvent des centaines ! Chaque année, les aiguilles et crochets brodent 30 kilos de perles et 100 millions de paillettes. Lesage, comme le brodeur Atelier Montex appartenant aussi à Chanel, est le comble du luxe.
Afin de faire perdurer ce savoir-faire d’exception, François Lesage, héritier de l’atelier par son père, décide de créer une école pour former les futurs brodeurs. Depuis 1992, amateurs souhaitant découvrir la broderie et passionnés voulant se professionnaliser peuvent suivre des cours.
Les plisseurs Lognon, des ateliers qui n’ont pas changé
Lognon, c’est un atelier familial racheté par les métiers d’arts de Chanel en 2013. La technique du plissage n’a pas changé depuis 1945. Le tissu doit être parfaitement repassé puis posé parallèlement sur un éventail en carton. Après l’avoir enfermé entre les deux feuilles de cartons, celles-ci sont repliées avant d’être enroulées. Le rouleau de carton contenant le tissu est ensuite placé dans une étuve entre 85° et 100° pendant plus ou moins 1h15. Ne vous méprenez pas. Le plissage, ce n’est pas juste un effet qu’on retrouve sur une jupe mi-longue puisqu’il existe plus de 3000 plissages différents ! Plissé rond, plissé soleil, plissé fantaisie… Le plissage Lognon s’accorde entre savoir-faire traditionnel et esthétique moderne.
La plume dans tous ses états avec Lemarié
Leurs clients sont Chanel, Givenchy, Dior ou Céline. Considéré comme un « métier d’art », le travail des plumes est d’une grande valeur. Les plumes de faisan, de dinde ou d’oie sont utilisées et l’utilisation d’oiseaux non comestibles est bannie depuis la Convention de Washington en 1973. Taillées, mises en forme, teintes, apposées sur le tissu, le travail des plumes peut être volumineux et sauvage comme d’une finesse parfaitement maîtrisée. « C’est magique, à chaque nouvelle collection » déclare Santina, plumassière depuis 35 ans.
Desrues et Goossens, le bijou dans sa splendeur
Respectivement spécialisés dans la parure et l’orfèvrerie, ce sont eux qui fabriquent les petits détails luxe faisant la différence. Desrues se concentre sur les bijoux et les boutons destinés à la Haute Couture et au grand luxe. Les petites mains travaillent le cuivre, l’argent, le nacre ou encore le verre de la maquette, à la fusion du métal jusqu’à la création du bijou. Quant à Goossens, les bijoux, mais aussi la décoration sont leur domaine. Tout comme Desrues, tout est fait à la main afin de contenter de gros clients comme Chanel ou Balenciaga. Les produits Goossens sont aussi disponibles à la vente : de quoi se parer de bijoux d’exception à la qualité luxe certifiée.
A lire également : Fashion Week : comment une collection est réalisée
Apprêté de la tête aux pieds en passant par les mains
Le chapelier Maison Michel
Fondée en 1936, Maison Michel fait partie des métiers d’arts Chanel depuis 1997. Les ateliers s’occupent des chapeaux, pour le compte de la Haute Couture, mais aussi de leur boutique. Les modistes et les chapeliers travaillent à la main, en respectant les techniques transmises depuis des années.
Les chaussures Massaro qui vous emmèneront vers les plus belles destinées
La maison Massaro créé des chaussures sur-mesure depuis 1894. Cet atelier est capable de tout faire, quel que soit le projet et l’excentricité de la demande. Le processus est complexe et méticuleux. Une fois la maquette réalisée, il faut former le bois selon le pied de la cliente, puis découper la matière, l’assembler et faire les finitions. Une paire de chaussures pour femme demande environ 30 heures de travail.
Des gants Causse depuis 1892
Un gant de qualité, cela se voit. Le gantier Causse existe depuis la fin du XVIIIème siècle. Racheté par Chanel en 2012, l’histoire de la maison est comme tous les autres métiers d’arts, un patrimoine unique et revendiqué. Dessinés, taillés dans la peau animal, assemblés, tout est fait à la main pour des gants d’exception. Chanel fait revivre ces métiers d’art symbole du luxe à la française. La Haute Couture et le prêt-à-porter de luxe sont la pour mettre en avant ces petites mains qui réussissent à nous procurer tant d’émotions par le vêtement. Et un monde sans Fashion Week, qu’est-ce que cela donne ? Rendez-vous ici.