Échouer, se planter, toucher le fond, se louper, etc. Ces expressions pourront vous sembler familières… Dans l’entretien qu’il nous a accordé à l’occasion de la sortie de son livre Pour réussir, osez échouer paru en avril dernier aux éditions Vuibert, Michel Poulaert reconnaît que l’échec est une réalité de l’existence. Seulement, nous pouvons considérer qu’il est la conclusion malheureuse d’une expérience ratée. Ou bien le voir comme le prélude d’une success story à venir… à vous de choisir !
Curieux et optimiste de nature, Michel Poulaert se considère comme une personne tournée vers les autres. C’est aussi un homme de défis. Ayant exercé dans le commerce international pendant 20 ans, il a résidé aux Pays-Bas pendant 12 ans. Michel se décrit en outre comme « un homme de projet, profondément optimiste, entretenant un rapport particulier avec l’échec ». Comme tout le monde, Michel a connu bien des déconvenues. À la différence de nombre d’entre nous cependant, il a su porter un regard particulier sur ces déconvenues. « Si bien que mes succès actuels résultent de ces échecs ».
L’échec, une composante normale de la vie
Michel l’avoue sans embarras : il est un homme comme les autres. « Comme tout le monde, poursuit-il, j’ai rencontré de nombreux écueils. Ma vie est ponctuée d’échecs, de déceptions en amitiés, en affaires ou familiales. Je connais bien cet envers du décor. Simplement, j’ai pu rebondir suite à mes échecs, en les prenant comme des leçons de vie ou comme des signes annonciateurs de succès à venir ».
Michel applique à sa vie le principe de responsabilité qu’il définit comme suit : « Je ne suis pas toujours responsable de ce qui m’arrive, mais je suis toujours responsable de ce que je fais ». Guidé par ce principe, Michel n’hésite pas à prendre le taureau par les cornes quand il fait face à un problème. Ainsi, il s’emploie à transformer l’échec en leçon de vie : « C’est ce qu’on appelle la résilience. Certains échecs peuvent finalement se révéler de merveilleuses opportunités. Ils peuvent vous amener à faire des rencontres que vous n’auriez jamais faites autrement. Dans l’échec, j’ai trouvé beaucoup de raisons qui m’ont mené vers le succès et j’ai eu envie de partager cela avec mes lecteurs. J’espère que cela pourra représenter une source d’inspiration pour certains ».
Si nous lui demandons d’où il tire son extraordinaire assurance, il répond simplement que, arrivé à 50 ans, il a déjà bien « roulé sa bosse ». « Cette assurance, je la tire des leçons que j’ai pu retirer de tous mes échecs passés. À un moment de ma vie, j’ai dû faire face au burnout et j’ai dû le surmonter. Donc, je n’appréhende pas l’échec plus facilement que les autres. Face à l’échec cependant, en raison de ma nature optimiste, je me dis toujours que si je n’y arrive pas aujourd’hui, j’y arriverai demain ».
L’échec ou ce que l’on en fait
L’un des points centraux de la méthode de Michel consiste à se réconcilier avec ses échecs. « Considérez une déconvenue que vous avez eue récemment. Posez-vous la question de savoir ce qu’elle vous a apporté de positif. Mieux, faites-vous-en une alliée, en en tirant des leçons. Puis lancez-vous à nouveau en changeant un ou deux paramètres par suite de votre réflexion ». Michel nous encourage à tirer les leçons de nos échecs, avant de transformer, modifier ou adapter notre stratégie. Michel va même plus loin : « Parfois, il peut être bon de se rendre à l’évidence et d’abandonner, tout simplement. Dans certains cas, le fait de vous acharner vous portera préjudice ». Mais généralement, Michel nous conseille d’essayer à nouveau, jusqu’à atteindre le succès. Cela nécessite de considérer la réalité et les choses qui nous arrivent au travers du filtre d’un optimisme inébranlable.
Mais, dans ce cas, comment devenir optimiste — naît-on optimiste ou le devient-on ? Michel cite à ce propos Tali Sharot, scientifique « ayant mis en évidence le gène 5-HTT ou ‘gène du bonheur’. Tous les êtres humains en sont dotés : chacun d’entre nous a ainsi la capacité génétique d’être heureux. Le bonheur est donc une combinaison entre une capacité innée et un apprentissage. Certains comportements vont ainsi favoriser cet état d’esprit : c’est le cas de la gratitude, du fait de savoir relativiser, de rire. Tout ceci permet de développer et d’entretenir l’optimisme. Ce dernier est donc comme un muscle qui doit être entraîné et exercé pour se développer en nous ».
Sérendipité : accueillir les hasards heureux
Nous sommes donc tous capables d’être heureux, mais cela demande un effort intellectuel ou psychique. Nous serons payés de cet effort en utilisant notre optimisme pour réfléchir à nos échecs : ne pas les considérer comme simplement des catastrophes, mais voir en quoi ils vont pouvoir nous enrichir. En particulier, il convient de parfois changer son point de vue pour accueillir les hasards heureux. Ainsi, ce qui pouvait apparaître comme un échec d’un certain point de vue pourra devenir un succès si l’on change de lunettes. Michel en profite ainsi pour introduire le concept de « sérendipité ».
Dérivé de l’américain « serendipity », le terme de sérendipité n’a qu’une dizaine d’années en France. Il désigne le hasard par lequel on découvre une idée importante, qui ne correspond pas du tout à celle qu’on avait en tête au départ. La sérendipité est importante en ce qu’elle nous permet de transformer nos échecs en succès. « Par exemple, nous dit Michel, la sérendipité a donné naissance au Viagra. Au départ, Pfizer ne recherchait pas du tout ce type de médicaments. Au contraire, le laboratoire se focalisait sur l’angine de poitrine. Or, en faisant des tests, les chercheurs se sont rendu compte d’effets secondaires érectiles qu’ils n’avaient pas du tout prévus. Ils ont donc pris leur parti de cet ‘échec’ pour recycler leur trouvaille dans le domaine des médicaments contre l’impuissance masculine… avec le succès que l’on connaît ».
Développement personnel : mode ou prise de conscience ?
Michel Poulaert assume avoir écrit un ouvrage de développement personnel. La vogue actuelle de cette thématique montre une prise de conscience. Ainsi, Internet et les réseaux sociaux nous ont encouragés à sortir des sentiers battus, de nos frontières, pour nous renseigner sur ce qui se faisait ailleurs et nous en inspirer. Michel considère pour sa part que, « plus on parlera de thèmes tels que l’échec et le développement personnel, plus cela aidera les gens en difficultés à s’en sortir. Chacun y trouvera la nourriture dont il a besoin pour alimenter sa capacité à rebondir ».
Afin de différencier son livre, il a choisi de fonder ses démonstrations sur ses expériences personnelles, modélisées pour que chacun(e) puisse s’y retrouver. L’échec apparaît ainsi comme un process que nous pouvons tous surmonter. Il est également allé chercher des histoires extérieures comme celle du colonel Sanders, le fondateur de la chaîne de fast-food KFC qui, d’échecs en échecs, a dû attendre d’avoir 80 ans pour enfin faire fortune avec sa recette unique de poulet frit aux fines herbes. « Je suis donc allé chercher dans les biographies de personnalités inattendues des éléments qui pourraient me donner raison », nous a expliqué Michel.
De même, Michel a écrit chacun des chapitres de son livre de façon qu’il puisse être lu de manière autonome. « En conséquence, pas besoin de lire le livre de la première à la dernière page de façon linéaire, précise-t-il. J’ai beaucoup mis de ma personne dans ce livre, si bien que les gens qui me connaissent déjà à travers mes vidéos, reconnaîtront également mon style. J’ai voulu mettre mon énergie d’homme dans ce livre ».
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Sincérité et authenticité par Michel Poulaert
Pour conclure notre entretien, nous avons demandé à Michel de nous relater une anecdote personnelle afin d’illustrer le propos de son livre. « En 2012, se souvient-il, en pleine campagne présidentielle opposant Hollande à Sarkozy, quelqu’un m’a abordé dans la rue pour me demander si je n’étais pas François Hollande ! Cela m’a profondément agacé, dans un premier temps. Puis j’ai fait la paix avec cette ressemblance et j’ai même décidé de m’en amuser. Cela m’a permis de jouer dans All Inclusive et de passer deux semaines en Guadeloupe aux côtés de Franck Dubosc, Josiane Balasko, François-Xavier Demaison… pour incarner François Hollande ! Le fait de surmonter ma réticence à être pris pour ce dernier m’a finalement permis de vivre une expérience extraordinaire ».
Et vous, êtes-vous un(e) fan de conférences sur le développement personnel ? Quel est votre conférencier / conférencière préférée ? Venez nous en parler dans la section des commentaires !