C’est une véritable avancée concernant la précarité menstruelle. Dès septembre 2020, le gouvernement français entend expérimenter la gratuité des protections hygiéniques pour les femmes précaires.
Une inégalité payée au prix fort
Le 28 mai marquait la journée internationale de l’hygiène menstruelle et avec elle une grande nouvelle. En effet, dans une tribune du HuffPost, les “femmes du gouvernement engagé” déclarait vouloir rendre librement accessibles les protections hygiéniques aux femmes les plus précaires: “Dès le mois de septembre, la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites sera expérimentée auprès d’élèves du second degré et d’étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri.”
Selon le ministère de la Santé, la précarité menstruelle toucherait en France environs 1,7 millions de femmes. Des chiffres alarmants concernant avant tout les sans-abris, les femmes détenues et les étudiantes. Les revendications des associations féministes ? La gratuité et/ou le remboursement de produits de première nécessité et non de luxe. Dans la tribune du HuffPost, des grands noms tels que la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa ou à la Transition écologique, Brune Poirson, clament: “Il n’est pas acceptable que des femmes en situation de précarité arbitrent entre un paquet de pâtes et des protections, il n’est pas acceptable que des jeunes filles fassent mine d’avoir oublié des serviettes chez elle pour s’en procurer ailleurs”.
Des mises à dispositions dans les lieux publics
Ce sont en tout 1 million d’euros qui seront engagés pour la cause. En parallèle l’association Règles Elémentaires a pu bénéficier d’une donation de 60 000 euros pour faciliter leur opération de distribution notamment. Le gouvernement s’engage à organiser de nombreuses maraudes dès septembre, afin de distribuer des protections aux femmes dans le besoin. Dans cette même expérimentation, des protections seront mises à dispositions dans des épiceries sociales, foyers, centres d’accueils de jour, centres de détention mais aussi établissements du second degré et universités selon les dires de Marlène Schiappa.
L’Ecosse, pionnière sur le sujet
Pour les écossais, cette expérimentation est loin d’être insolite ! En 2018, ce pays du Royaume-Uni a été le premier au monde à rendre gratuit les protections périodiques dans les écoles et universités. En février 2020, il les rendait accessibles gratuitement dans des lieux publiques telles que les pharmacies. Une initiative saluée dans le monde entier et très vite imitée par de nombreux pays. L’Angleterre, le pays de Galles, le Canada et la ville de Séoul se sont également engagés dans la cause en 2019.
Rappelons tout de même que cette décision n’est encore au stade que de l’expérimentation. Pensez-vous qu’elle sera concluante ? Le gouvernement devrait-il rendre tout simplement les protections périodiques accessibles à toutes ?