Du 11 février au 24 juillet 2022, nous vous invitons à découvrir l’exposition sur le mouvement de l’hyperréalisme. “Ceci n’est pas un corps”, voilà comment est intitulé cet événement. Imitations parfaites ou corps disproportionnés, l’expérience est marquante. Vous souhaitez découvrir l’hyperréalisme et son histoire ? Ô Magazine vous explique tout !
Article rédigé par : Pierre-Antoine Bonnefoy
Né à la fin des années 1960, l’hyperréalisme est un mouvement artistique américain. Il est apparu en opposition à l’art abstrait qui n’avait pas pour objectif de représenter la réalité. À l’inverse, l’hyperréalisme s’impose comme la représentation exacte de celle-ci. Ce mouvement cherche à dénoncer de nombreux vices de notre société. En effet, les artistes hyperréalistes n’hésitent pas à critiquer le monde qui nous entoure. Nous retrouvons des sujets tels que la société de consommation, la pauvreté ou le racisme.
Évolution du mouvement
Dès le début du mouvement, les artistes hyperréalistes cherchent à peindre la réalité de la manière la plus précise possible. Ils utilisent parfois des photographies qu’ils projettent sur leurs toiles. Cela leur permet de reproduire avec minutie les moindres détails. Cela pousse le spectateur à se demander si l’œuvre est une peinture ou bien une photographie.
À l’intérieur du mouvement, il y a des peintres tels que Chuck Close, Ralph Goings ou encore Richard Estes. Leurs objectifs ? Se défaire de l’expressionnisme abstrait et réaliser une critique de notre société. L’hyperréalisme peut nous faire penser au mouvement du Pop Art. En effet, ce mouvement artistique s’est développé aux États-Unis à la même période. Ainsi, nous retrouvons une approche similaire malgré un style pictural très différent.
Mais l’hyperréalisme ne s’arrête pas à la peinture ! Il exploite également la sculpture, et cela ne laisse personne indifférent. En effet, nous ne sommes plus amenés à confondre peinture et photographie. Désormais, nous nous demandons si ce que nous voyons est une sculpture ou un corps en chair et en os ! En effet, les techniques et les matériaux utilisés sont maniés d’une main de maître. Moulage, fibre de verre, résine ou encore silicone, tout est permis pour reproduire le corps le plus réel possible.
Un des plus grands représentants de cet art sculptural reste Duane Hanson, un sculpteur américain. Ce dernier a conçu notamment Tourists II, Woman Eating ou Supermarket Lady. Tout comme les peintures, ces sculptures dénoncent l’American Way of Life.
L’exposition “Ceci n’est pas un corps”
Depuis le 11 février 2022 et jusqu’au 24 juillet, vous avez la possibilité de vivre une expérience inoubliable à Lyon. En effet, la Sucrière accueille l’exposition “Ceci n’est pas un corps” sur le mouvement de l’hyperréalisme. “À force de vouloir représenter le réel, le réel s’échappe donc c’est une création. Dans cette création on fait vivre l’âme humaine, l’humanité, les sentiments” explique Benoît Rémiche, co-concepteur de l’exposition sur Franceinfo.
Ce nom n’a pas été choisi au hasard. Il fait référence aux œuvres de René Magritte et nous interroge sur la frontière entre art et réalité. Ce sont plus de 40 sculptures qui sont présentées au total. L’exposition est divisée en plusieurs thèmes. Nous avons d’abord les répliques humaines, puis les monochromes et les morceaux de corps. Ensuite, les artistes jouent sur la proportion et la déformation des corps.
À travers plusieurs interviews diffusées, nous découvrons le mouvement et ses variantes. Dès notre arrivée, nous sommes plongés dans une atmosphère très particulière. Le temps semble figé. Nous observons des corps mais ces derniers sont inanimés. Pourtant, en apparence, ces personnages ont l’air bien réels. Nous ressentons d’ailleurs un sentiment de mal être pendant les premières minutes de l’exposition. Nous avons la sensation d’être observé. Mais au fil de l’exposition, ce sentiment laisse place à la curiosité.
Ô Magazine s’est rendu sur place. Bébé gigantesque, corps velu ou morceaux de mains, cette expérience nous a fascinés. Nous sommes transportés dans un univers à la frontière du réel. Nous ne pouvons que vous la conseiller !