Certains sujets sont difficiles à aborder. Tant dans la sphère privée que publique. Parmi lesquels la politique, le véganisme ou encore le féminisme. L’évocation de cette question est pourtant toujours légitime. Mais pour certains, le féminisme ne concerne que les anciennes générations. D’autres estiment le combat perdu d’avance. Ou qu’il n’y a plus rien à revendiquer. Alors, faut-il encore être féministe en 2019 ?
Il y a quelques années, les combats pour l’égalité entre les hommes et les femmes paraissaient légitimes. Et pour cause. Il y avait beaucoup à faire. Une fois que les femmes ont obtenu le droit de travailler, de voter, d’être indépendante, une partie de la société a donc estimé que le combat était gagné. Le féminisme ne concernerait plus que certains pays. Où la place de la femme est encore bien inférieure à celle de l’homme. Mais ici, en Occident, on aurait pu se demander si le féminisme n’était pas l’affaire de nos ancêtres. Et donc un combat inutile à notre époque.
Pourtant, de nombreuses personnes continuent à militer en faveur de l’égalité homme-femme. Au point que le féminisme est devenu tendance. Des slogans s’affichent sur des vêtements, des débats sont ouverts sur les plateaux de télévision. Y-a-t-il encore des choses à ce propos ? Le sujet n’a t-il pas été suffisamment débattu ? Faut-il encore être féministe en 2019 ?
Etre féministe : qu’est ce c’est ?
Selon la définition du Larousse, le féminisme c’est un “mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société“.
Le féminisme n’est pas le seul mouvement militant. Pourtant, il souffre d’une mauvaise image. Il devient presque insultant de qualifier quelqu’un de “féministe“. Pour certains, être féministe reviendrait à être pénible. Le féminisme serait uniquement l’affaire des femmes. Des femmes qui n’aimeraient pas les hommes. Qui souhaiteraient dominer le monde. Penseraient que les hommes ne servent à rien.
Ce terme est associé à une revendication purement féminine. Et souvent futile. Pourtant, il s’agit simplement de penser que les hommes et les femmes sont égaux. À ce titre, ils doivent être traités comme tels. Les femmes devraient avoir les mêmes droits que les hommes. Et les hommes devraient avoir les mêmes droits que les femmes. À partir de ce postulat, il semble compliqué de ne pas se revendiquer féministe. Quel que soit son sexe. Alors pourquoi aussi peu de gens le sont-ils ?
Le féministe est-il toujours aussi important ?
Pour une frange de la population, il n’y aurait plus d’intérêt à militer en faveur du combat féministe. Les femmes sont indépendantes. Et donc à égalité avec les hommes. Elles sont en droit de faire des études. De passer leur permis. De se marier sans le consentement de leur père. Elles ne sont plus subordonnées aux hommes, qui n’ont plus d’autorité sur elles. Quant aux différences qui demeurent entre hommes et femmes, elles ont toujours existé. Il n’y aurait pas de raison de vouloir les changer.
Pourtant, de nombreux combats sont encore à mener. Concernant les salaires. Les hommes gagnent en moyenne 27%% de plus que les femmes à poste égal. Mais encore dans l’attribution des postes à responsabilité. La représentation des femmes en politique. La répartition des tâches ménagères.
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À ces grandes batailles, certains opposent des combats moins essentiels. Des combats pour lesquels la société perdrait du temps à discuter au lieu d’agir concrètement. Pour discréditer ce combat, démontrer la futilité de la cause, certains mettent en avant les demandes jugées “ridicules“. Comme le fait de rajouter des “e” à la fin d’un mot. D’imposer le “Madame” au lieu du “Mademoiselle“. Ces combats déchaînent les passions. Au sein même des militants.
Pour une partie, ces batailles sont le signes que leur combat est entendu par le gouvernement. Qui prend des mesures en faveur d’une plus grande égalité entre les sexes. Que la société abonde en leur sens. Et que c’est petit à petit que l’on avance. Qu’aucune inégalité n’est plus importante qu’une autre. Pour d’autres, cela revient à appliquer un pansement sur une plaie ouverte. Il s’agirait uniquement d’une illusion que le féminisme progresse dans notre société, alors que l’on ne s’intéresse pas aux réels problèmes.
Un combat à l’échelle mondiale
Certains militants aiment à rappeler que le féminisme nous concerne tous. Pour beaucoup, le féminisme n’est pas un combat à mener dans nos pays. Il ne concernerait qu’une partie du monde. Où la condition des femmes est bien moins bonne que chez nous. À l’échelle mondiale, les problèmes d’inégalités salariales ou la répartition des tâches ménagères que nous rencontrons ne sont pas grand chose comparé à ce qu’il se passe ailleurs.
Dans de nombreux pays, les femmes n’ont toujours pas le droit de vote. De travailler, de passer leur permis. Les femmes sont encore placées sous l’autorité légale d’un homme. De leur père, puis de leur mari. Et c’est uniquement avec leur consentement qu’elles vont pouvoir faire certaines choses. Qui peuvent nous paraître anodines ici.
Avec les lois anti-avortement qui se multiplient aux Etats-Unis, pays pourtant développé, il y a de quoi s’inquiéter. Ce qu’il se passe chez eux pourrait arriver chez nous. Les bouleversements sociaux n’arrivent pas en un coup. Aucun pays ne semble à l’abri d’une régression sociale. Même pour des droits qui semblent acquis. Alors, faut-il encore être féministe en 2019 ? C’est à vous de voir.