Une émotion est un outil qui vise un résultat et comme pour tout outil, le résultat est déterminé avant le choix de l’outil. Par exemple, si vous voulez planter des clous, vous allez choisir un marteau, pas un tournevis. Dans le mot émotion, vous avez le mot anglais ‘motion’ qui signifie mouvement. Une émotion est donc un mouvement d’énergie vers un but spécifique. Ce mouvement d’énergie peut être supportant, stimulant, constructif ou au contraire confrontant, menaçant et destructeur.
Les émotions se présentent essentiellement sous deux formes : les positives et les négatives. La joie, le plaisir, le rire, l’excitation, l’enthousiasme font partie des émotions positives. La colère, la frustration, le ressentiment, la haine, la peur et l’inquiétude, quant à eux, représentent des émotions négatives. Si on fait abstraction de toutes les étiquettes, on pourrait dire que les émotions négatives sont des émotions de “mal-être” et que les émotions positives sont des émotions de “bien-être”.
Une émotion, quelle que soit sa nature–négative ou positive–vise toujours un bénéfice. Certaines personnes utilisent la colère pour être respectées et écoutées. D’autres utilisent des peurs pour se protéger. Il y a ceux qui se culpabilisent afin d’être de meilleures personnes et d’autres s’inquiètent comme moyen de se sentir responsables. Par contre, il y a ceux qui expriment de la joie de vivre comme outil de bien-être intérieur et d’autres le plaisir du travail bien fait comme source de satisfaction.
En tant qu’enfant, nous associons les besoins naturels d’amour, de sécurité et de reconnaissance aux émotions et sentiments positifs ou négatifs que les adultes ressentent face à ces besoins naturels. Si une mère est en colère à chaque fois que son enfant a besoin d’attention, l’enfant associe alors le besoin d’attention à la colère. Si le père est froid chaque fois que son fils a besoin d’amour, l’enfant associe alors la froideur à l’amour. Si le besoin de reconnaissance de l’enfant déclenche le rejet des adultes, alors l’enfant associe la reconnaissance au rejet. Si un enfant voit ses parents s’inquiéter au sujet de l’argent, l’enfant associe l’argent à l’inquiétude.
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Lorsque les besoins naturels sont associés à des émotions et à des sentiments négatifs, cette association continue de se manifester à l’état adulte. Lorsque François était jeune sa mère le manipulait par des sentiments négatifs tels que la colère, la peine et la culpabilité afin que celui-ci fasse ce qu’elle attendait de lui. Chaque fois que François entre en relation avec une femme, la peur d’être manipulé refait surface et entraîne un bris de la relation.
Lorsque les besoins sont associés à des émotions négatives, plusieurs renoncent à leurs besoins afin de ne pas revivre des émotions négatives. Si vous aimez la forêt mais que vous avez peur des ours, alors le meilleur moyen de ne pas ressentir la peur des ours, c’est de renoncer à votre désir d’aller en forêt.
D’où viennent les émotions?… Les émotions sont déclenchées par la perception que nous avons des situations et événements qui nous entourent. Notre perception a comme fondation nos croyances. Les croyances agissent comme des filtres surimposés à nos cinq sens et dont nous ignorons l’existence. Plusieurs de nos croyances sont cristallisées ou si vous préférez figées dans le temps depuis notre tendre enfance et prédisent comment nous allons réagir face à des situations diverses. Il est facile de prédire qu’une personne susceptible au jugement va réagir intensément si elle est jugée. Il est facile de prédire qu’une personne qui a peur du changement va montrer des résistances si on lui propose de faire des changements.
Si nous avions tous les mêmes croyances, nous aurions une façon identique de percevoir une situation, ce qui n’est pas le cas. La perception que chacun de nous a d’une situation varie en fonction de ses croyances personnelles. Jean et Henri vont donner une conférence à un groupe de 150 personnes. Jean est très tendu et stressé alors que Henri est décontracté et enthousiaste. Mais voilà! Jean a peur de ne pas être à la hauteur alors que Henri a confiance en lui. Cette peur de ne pas être à la hauteur et ce sentiment de confiance sont tous les deux rattachés à des croyances différentes.
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Comment transformer une émotion négative en émotion positive? Par un changement de croyances. Si vous essayez de changer une émotion négative ou une peur sans changer les croyances qui les produisent, ce sera comme d’enlever une mauvais herbe sans enlever ses racines. La question qui se pose, alors, est : qu’est-ce qui est requis pour effectuer un changement de croyances? D’abord, croire que ça peut être fait; ensuite, examiner vos résistances à le faire; disposer d’un bon outil et enfin vous faire confiance.
Prenez une feuille de papier et écrivez les peurs que vous aimeriez bien pouvoir changer en émotions positives. Ensuite demandez-vous : comment me suis-je empêché jusqu’à maintenant de solutionner ces peurs? Si vous voulez augmenter le nombre et la durée de vos émotions positives, apprenez comment transformer vos émotions négatives en émotions positives par un changement de croyances.