La lombalgie, la douleur du bas du dos, est une pathologie commune vécue par un grand nombre d’entre nous. Récemment, la Haute Autorité de santé (HAS), dans l’édition des recommandations de bonne pratique indique qu’il s’agit à la fois d’un problème de santé publique et un problème de santé au travail pouvant conduire à une désinsertion professionnelle.
Qu’est ce que la Lombalgie ?
Il s’agit d’une douleur, plus ou moins aiguë, présente au niveau des vertèbres lombaires situées en bas de la colonne vertébrale. Ces lombaires sont reliées à des muscles tous reliés les uns aux autres. Ainsi, en fonction de notre morphologie, notre musculature, nous avons tous des utilisations musculaires différentes. La posture est donc différente d’un individu à un autre et peut-être modifiée.
La posture… Un bien grand mot.
Dans le dictionnaire Larousse, la posture est la position du corps ou d’une de ses parties dans l’espace. Le fait de tenir debout, d’être en équilibre. C’est donc un travail musculaire de toutes les parties du corps qui est effectué au quotidien. Ce sont nos muscles qui nous font tenir debout. Il s’avère que ces muscles reçoivent des informations internes (la digestion, le rythme cardiaque, la circulation sanguine…) et des messages externes (le bruit, la luminosité, le type de terrain sur lequel nous marchons…). Par conséquent, nos muscles s’adaptent. Ils se contractent ou se relâchent en fonction de ces informations perçues par nos récepteurs.
Pour schématiser, prenons la récolte des chocolats de Pâques. Cette récolte est souvent synonyme de « la crise de foie ». Ainsi, la douleur nous fait pliés en deux. Cette modification posturale est réalisée par les muscles qui ont reçus le message de nos récepteurs internes, les intérocépteurs. De l’autre côté, nous avons les extérocépteurs. Les récepteurs qui reçoivent des informations de l’extérieur. Ce sont principalement l’oreille interne, les muscles visuels, et les récepteurs plantaires.
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En ce qui concerne les muscles visuels et l’oreille interne, ils sont majeurs dans la prise de possession de l’espace. Ainsi nous restons debout sans vertiges. Enfin les pieds, notre support de base. Ils fournissent des informations capitales pour maintenir notre équilibre. Ils informent du dénivelé du terrain, de la présence d’un obstacle… Nous pouvons marcher sans tomber. En effet, lors d’une ballade, un bruit survient, nous tournons la tête pour observer le responsable. Mais à ce moment, l’implication des muscles du cou n’est pas la seule. Ce sont toutes les chaines musculaires, des pieds à la tête en passant par les muscles visuels, qui s’adaptent pour que nous puissions rester en équilibre.
Que se passe t’il si un de nos capteurs fait défaut?
Notre travail musculaire sera perturbé.
Prenons un exemple : vous avez une verrue plantaire douloureuse que vous n’arrivez pas à traiter. Inconsciemment vous modifiez votre posture en prenant plus d’appuis sur l’autre pied. De cette sorte, la contraction sera plus importante sur un des côtés. Au final cela va envoyer un message douloureux au niveau des stabilisateurs de la chaîne musculaire postérieure: le diagnostic de lombalgie tombe.
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Que faire pour éviter les troubles de la posture?
Dans une action de prévention, il est indispensable de se préoccuper de son équilibre. Pour se faire il existe un petit test clinique basique: le one leg balance.
Ainsi, selon Bohannon (1984), un sujet adulte de moins de 45 ans peut rester debout, les yeux ouverts, au moins 30 secondes en équilibre sur un pied, le genou opposé doit être positionné à 90° en regard du genou de maintien. Aussi bien sur un pied que sur l’autre.
Si tel n’est pas le cas il est important de comprendre pourquoi. Savoir quel récepteur fait défaut? Est ce l’oreille, les yeux, les pieds, un relâchement musculaire? … Pour avoir toutes les réponses, vous pouvez en discuter avec un professionnel de la santé spécialisé dans l’analyse posturale: médecin, Kinésithérapeute, posturologue, podologue…
Pour finir par un message tout de même rassurant quant au pronostic.
Selon la HAS, dans 90% des cas, la lombalgie commune évolue favorablement en moins de 4 à 6 semaines. Cependant il est important de ne pas laisser s’installer une douleur, au risque de prendre un schéma postural défaillant laissant place à la chronicité dont il est très difficile de se séparer. Alors, un petit conseil: écoutez les signaux émis par votre corps