Sait-on réellement ce qui se cache derrière notre maquillage ? La réponse est non d’après la revue scientifique “Environmental sciences & Technologies letters”. Beaucoup de produits cosmétiques sont nocifs et rares sont ceux qui en font mention sur leurs emballages.
Qu’est-ce que les PFAS ?
Les substances dont on parle aujourd’hui sont les substances Perfluoroakylées (PFAS), on les surnomme aussi les « produits chimiques éternels » car ils ne se désintègrent pas dans la nature. Ces derniers sont à l’origine de maladies graves pour l’être humain et de la pollution de notre environnement.
On les retrouve généralement dans les textiles, le fond des poêles antiadhésives de cuisine et les emballages alimentaires. Dans le cas des cosmétiques, ils permettent de rendre les produits waterproof et de donner de l’éclat. La dangerosité se trouve dans l’absorption de toxines chimiques par la peau et par l’ingestion de produits pour les lèvres. De nombreuses études confirment également leur présence dans les approvisionnements en eau potable après que les déchets de ces produits aient été jetés dans les égouts ou dans les dépotoirs.
Des scientifiques ont recherché du fluor – indicateur de substances PFAS – dans 231 produits cosmétiques uniques distribués en Amérique du nord. Résultat : ils en ont trouvé dans 56% des fonds de teint et des produits pour les yeux, dans 48% des produits pour les lèvres et enfin dans 47% des mascaras. Parmi les produits cosmétiques testés, la plupart des produits nocifs se présentent comme résistants à l’eau, à l’usure ou durables.
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Produits cosmétiques : un problème qui ne date pas d’hier…
Pour autant ces alertes sur la toxicité des PFAS ne datent pas d’hier… En 2009 déjà, le chercheur Alberto Pistocchi, avait établi une carte de la pollution aux perfluorés, en mesurant les rejets dans les eaux de stations d’épuration. Dès 2006 les Américains et les Japonais, avaient pris des mesures pour limiter la production de PFAS. Des rapports avaient également montrés que les bassins-versants du Pô, du Danube et du Rhône étaient les plus pollués.
En 2018 le Danemark est le premier pays au monde à bannir les produits chimiques perfluorés des emballages alimentaires. La Californie et le Maryland ont été les premiers Etats à voter des lois interdisant ces substances dans les cosmétiques. En France, Aucune action n’est à ce jour suffisante pour limiter la contamination par les PFAS.
La substitution de ces substances est une tâche difficile, certaines entreprises tentent de les remplacer mais elles ont été substituées par d’autres molécules de la même famille.
Le manque de transparence dans l’industrie signifie que des milliards de personnes appliquent des produits cosmétiques nocifs sur leur visage quotidiennement. Le cas des composés perfluorés devient alors une problématique émergente au sein des grands groupes. En 2018, les marques H&M, Isadora, Lumene et Kicks se sont engagées à retirer ces substances de leurs produits.