Les Victoires de la Musique : où est la diversité ?

Va-t-il émerger sur les réseaux sociaux, comme ça a été le cas aux Etats-Unis il y a quelques années, un hashtag #VDMTropBlanc ? Les Victoires de la Musique ont rendu public les noms des nominés pour chaque catégorie. Et il manque encore (et toujours) cruellement des artistes issus de la diversité.

Chaque année, c’est (presque) la même rengaine ! La cérémonie qui récompense les meilleurs artistes de la scène française entre encore en polémique après la publication de sa liste de nominés. En effet, on reproche aux Victoires de la Musique son manque d’artistes non-blanches chez les nominés. La chanteuse Aya Nakamura est la seule artiste non-blanche présente sur cette liste. Elle ne sera même pas soumise aux regards du jury puisqu’elle remporte le prix de « l’album le plus streamé d’une artiste féminine ». Le média Period.Studio par exemple, a réalisé un montage des nominés toute catégorie confondue cette année. Et le résultat est parlant. Ce post a suscité de nombreuses réactions. La journaliste Rokhaya Diallo l’a repartagé et la chanteuse Clara Luciani, elle-même nominée, a commenté le post avec un emoji triste. Pourtant, ce n’est pas les artistes issus de la diversité qui manquent.

Manque de diversité et le rap négligé  

Ce n’est pas la première fois qu’on accuse la cérémonie française d’invisibiliser les artistes non blancs. On a longtemps reproché aux Victoires de la musique de passer à côté de nombreux d’artistes chaque année, notamment Aya Nakamura. Mais également de négliger les artistes Rap des nominations dans les catégories généralistes. De même que le rap apparaît comme un genre musical négligé par la cérémonie. Alors que le rap, et particulièrement le rap français, est le genre musical le plus écouté du pays. 

En 2018, les réseaux sociaux s’étonnaient déjà de l’absence d’artistes non-blancs dans la catégorie « Album de Musique Urbaines ». A l’époque, les artistes Lomepal, Orelsan et Big Flo et Oli étaient nommés dans cette catégorie. L’académie a fait une petite révolution l’année suivante. En effet, ils ont décidé de créer une nouvelle catégorie « Album rap de l’année ». Le rappeur Damso remporte le titre. Et il est le seul artiste à le recevoir puisque en 2020, les Victoires de la musique supprime toutes les catégories de genres musicaux. Ce qui entraine un manque de visibilité de la diversité au sein de la cérémonie des Victoires de la musique.

Un pas en avant, trois en arrière

Cependant, la critique récurrente du manque de diversité atteint son point culminant pour la 35e édition en 2020. A tel point que le saxophoniste Manu Dibangu ou encore Jacob Desvarieux montent au créneau pour critiquer la cérémonie. Ainsi cette année, l’absence de certains artistes comme le rappeur Niska ou Soprano est trop visible. Face à tant de critiques, le président des Victoires de la musique Romain Vivien s’est expliqué dans plusieurs médias et promettait à l’avenir de traiter le problème. On peut malheureusement constater que le problème n’est toujours pas réglé.

Sauf en 2021, après les manifestations antiracistes de l’été 2020 à la suite de la mort de George Floyd qui a bouleversé le monde. En effet, l’édition de 2021 avait vu nommé Yseult et Lous and the Yakuza à la catégorie Révélation féminine. Ou encore Aya Nakamura pour la meilleure artiste féminine et le rappeur Hatik pour Révélation masculine. Mais on retrouvait aussi la nomination de Camélia Jordana pour la Chanson originale de l’année. 

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On repart à reculons encore cette année. La cérémonie des Victoires de la musique qui brille par son manque de diversité, aura lieu le 11 février 2022.

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