Nous avons eu le plaisir de rencontrer Mickaël Vigreux à l’occasion de la sortie de son livre « Tout le monde peut trouver des clients avec Internet ! ». Disponible depuis janvier dernier, ce bouquin de 191 pages encourage les TPE (toutes petites entreprises) à mieux maîtriser leur présence sur internet.
Aujourd’hui, les TPE (entreprises de moins de 10 salariés) ont encore trop de réticences à monter leur site Internet. Pourtant, il s’agit d’un outil indispensable pour communiquer avec leurs clients ou pour assurer la vente en direct de leurs produits ou services. « Tout le monde peut trouver des clients avec Internet ! » propose des pistes concrètes pour asseoir sa présence sur Internet.
Mickaël Vigreux s’adresse en priorité aux petits entrepreneurs. Il montre que leur présence en ligne est non seulement indispensable, mais qu’elle est à portée de leur main. Par extension, il s’adresse également à l’étudiant en début de carrière, désireux de construire son personal branding en se créant un site Internet à l’attention de ses futurs employeurs. Enfin, l’auteur s’adresse plus généralement à toutes les personnes voulant comprendre le fonctionnement de la visibilité sur le web.
Qui est Mickaël Vigreux ?
Après des études en ressources humaines, Mickaël s’est dirigé rapidement vers la vente, d’abord à Auchan, puis chez Bouygues Telecom, où il a chapeauté le marketing opérationnel à l’attention des TPE. En 2014, il a rejoint l’Afnic (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération), qui gère le registre des noms de domaine en .fr.
Mickaël part du constat suivant : « Les entrepreneurs, même s’ils n’ont pas de site internet, ont déjà une présence en ligne ». En effet, il existe des annuaires sur la toile, comme pagesjaunes.fr, societe.com, ou encore Google My Business. Les internautes peuvent également laisser leurs avis sur des sites tels que Tripadvisor, Yelp, etc. Les TPE sont donc présentes sur Internet mais elles ne maîtrisent pas le contenu les concernant. « Il s’agit d’une présence Internet subie », alerte Mickaël !
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Un constat : les TPE subissent leur présence sur Internet
Selon Mickaël, « les entreprises françaises sont en retard, surtout les TPE/PME » ! Ainsi, une étude France Num de 2020 montre que seulement 37% d’entre elles ont un site internet « vitrine », hors réseaux sociaux. Par ailleurs, elles ne sont que 9% à s’être dotées d’un site propre de ventes en ligne. Or, ce retard présente un coût. En effet, être absent du web revient à laisser le champ libre aux plateformes telles qu’Amazon, de même qu’aux réseaux sociaux. Or, ces derniers ont largement recours au dropshipping tant décrié !
Parallèlement, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) constate qu’en 2020, 40 millions de Français ont acheté sur Internet. Cela représente 80% des internautes. Le taux d’équipements numériques des Français (smartphones, connexions à internet) ; la fréquence avec laquelle ils recourent aux services « drive » ou « click & collect » ; le nombre de leurs achats sur Amazon ou eBay, tout cela montre que les Français sont friands d’achats sur Internet. Et pourtant, encore trop de commerçants, artisans ou restaurateurs sont absents d’Internet.
Une solution : restaurer l’indépendance des petits entrepreneurs face aux grandes plateformes
Comme le déplore Mickaël, « les petits entrepreneurs, quand ils veulent avoir une visibilité en ligne, ont conservé des réflexes de particuliers ». Ils se créent une page Facebook ou un compte Instagram. Concernant leur adresse mail, ils font appel à gmail car c’est gratuit, simple et instantané. Pourtant, ce réflexe n’est pas en adéquation avec leur activité professionnelle.
Trop de petits entrepreneurs et artisans croient encore pouvoir se passer d’Internet pour écouler leurs produits et leurs services. Comme le rappelle Mickaël, « les taxis, par exemple, se sont vus durement remis en cause par l’uberisation et les nouveaux services qu’elle a apportés ». Uber a obligé les taxis à se réinventer. Ainsi, la G7 propose aujourd’hui des services comparables à ceux d’Uber. Par exemple, elle a intégré à son site Internet la facturation en ligne, la réservation via smartphone ou encore le suivi du véhicule !
Un risque : l’absence sur Internet présente un coût
Prenons encore le cas de Booking dans le secteur de l’hospitalité. Aujourd’hui, nombre d’hôteliers ne pourraient plus se passer des clients que leur apporte cette plateforme. Or, cette dernière absorbe une bonne partie de leur chiffre d’affaires. En effet, les hôteliers dépendants des plateformes voient leur marge fondre comme neige au soleil. N’oublions pas que les plateformes prélèvent une commission pouvant atteindre 25% ! De plus, elles s’accaparent la relation commerciale avec les clients.
Malgré les propositions d’accompagnement de leur présence en ligne, nos entreprises sont encore loin d’avoir toutes sauté le pas. En effet, « les petits entrepreneurs se sentent encore démunis face à Internet ». Ils pensent que cela est trop coûteux, qu’ils n’ont pas les compétences requises. Or, Mickaël nous montre que « ce n’est pas vrai. Avec quelques centaines d’euros, tout le monde est en mesure de maîtriser sa présence sur le web. » Il encourage donc les entrepreneurs à reprendre l’initiative face aux plateformes, en les empêchant de rafler la mise.
Pour autant, Mickaël n’est pas contre les plateformes, en principe. Il s’agit d’une bonne façon d’aller chercher des clients : il faut donc y aller ! Cependant, pour en revenir à notre exemple, il revient à l’hôtelier de faire connaître son site au client, en lui donnant l’envie de revenir sans passer par Booking. Il peut lui proposer des goodies (bouteille de champagne ou massage offerts, ou encore chambre surclassée). À condition de passer directement par son site et non plus par une plateforme !
Par ailleurs, le petit commerçant vendant ses produits sur des places de marché type Amazon est dépendant du référencement de ces dernières. De nombreuses entreprises locales françaises ont délaissé leur propre site internet au profit des solutions clés-en-main proposées par les plateformes. Ce faisant, elles ont pris le risque de se retrouver déréférencées du jour au lendemain. Or, cela peut avoir des conséquences désastreuses pour leur business. D’où la nécessité de retrouver son indépendance en montant son propre site web.
L’incontournable étape préparatoire
Mickaël a bien conscience que les petits entrepreneurs sont partagés entre la nécessité d’assurer leur présence sur le web, et le management quotidien de leur business. C’est la raison pour laquelle il insiste sur l’étape préparatoire durant laquelle il les encourage à réfléchir aux objectifs qu’ils veulent se donner, en se posant devant une feuille et un crayon. Ils doivent en particulier définir le portrait-type des clients qu’ils souhaitent attirer.
Par ailleurs, il conseille aux entrepreneurs de se concentrer sur un réseau social unique afin de le travailler bien à fond. S’ils sont présents dans le B to B, mieux vaudra pour eux se tourner vers LinkedIn. S’ils visent une clientèle jeune, ils auront avantage à recourir à Instagram ou TikTok. Parallèlement, ils devront bien entendu construire et faire vivre leur propre site.
Mickaël Vigreux, inlassable promoteur du numérique
Outre son livre, Mickaël a choisi de porter son discours par le biais d’une émission de téléréalité animée par Philippe Bloch, fondateur des Columbus Cafés et préfaceur de Tout le monde… Cette émission, Connecte ta boîte, diffusée sur BFM TV, se déplacera aux quatre coins de la France, allant à la rencontre de petits commerçants, artisans ou professions libérales. L’équipe fera le bilan de leurs besoins numériques. Puis, en tant qu’expert Internet, Mickaël mettra en place directement chez ces entrepreneurs des solutions pour améliorer leur présence en ligne. « Cette émission a reçu le soutien plein et entier de Bercy », se prévaut d’ailleurs Mickaël.
Enfin, ce dernier prépare un cycle de formations en ligne, dont le lancement est prévu pour le milieu de l’année courante. Il s’agira d’une déclinaison en petites vidéos des propos tenus dans son livre Tout le monde peut trouver des clients avec Internet !
Faites-vous partie des petits artisans, commerçants ou restaurateurs dont Mickaël parle dans son livre ? Notre article vous a-t-il convaincu d’affirmer davantage votre présence en ligne, pour échapper à l’emprise parfois excessive des plateformes ? N’hésitez pas à nous faire part de votre témoignage dans la section des commentaires !