Qui n’a jamais été tenté par le rêve américain ? Actrices recherchant le succès à Hollywood, étudiants voulant intégrer les universités les plus prestigieuses, salariés en quête d’un recrutement chez les GAFAM… ou bien encore entrepreneurs partant à la conquête de l’énorme marché américain. Si vous appartenez à cette dernière catégorie, Laurence Ruiz et son cabinet d’experts-comptables Orbiss proposent de vous aider à réussir cette aventure.
Article rédigé par : ZIEL Jérôme
La distance culturelle qui nous sépare de l’Amérique est considérable, et la façon d’y faire du business diffère de la nôtre sur bien des points. Depuis 2020, Laurence Ruiz et ses associés au sein d’Orbiss se mettent en quatre pour les entrepreneurs de la tech française souhaitant conquérir le marché américain. Cela, tout en portant les valeurs qui font aujourd’hui leur succès : pour eux, le respect d’un bon équilibre entre vie perso et vie pro est fondamental. Alors, Orbiss : une entreprise où il fait bon travailler ? Laurence nous dévoile dans une interview la façon dont elle s’y prend…
Naissance d’Orbiss : cabinet d’experts-comptables avec des valeurs fortes
Née à Grenoble, Laurence obtient son diplôme d’expert-comptable en 2002. Sa première expérience, elle la passe dans le cabinet grenoblois In Extenso. À la naissance de son deuxième enfant, elle décide de quitter le groupe pour monter son propre cabinet. À 35 ans, après une dizaine d’années, elle pense avoir fait la démonstration de ce dont elle était capable. Taraudée par une furieuse envie de changer de vie, elle décide de tout vendre : cabinet, maison, voiture, appartement, etc. Et part vivre à New York, emportant ses trois enfants sous le bras.
Au bout de sept mois, comme elle commence à s’ennuyer et qu’elle souhaite prolonger son aventure américaine, elle demande un visa de travail. Pour Laurence, les étoiles s’alignent assez rapidement : elle obtient ce visa et trouve du travail, ce qui la conforte dans sa décision de rester aux États-Unis. Après deux expériences en tant qu’experte-comptable française salariée, dont une en tant que dirigeante du bureau new yorkais d’un cabinet, elle finit par créer sa propre structure, Orbiss, avec trois associés. Comme elle l’explique, « depuis 2020, nous aidons les sociétés françaises à venir sur le territoire américain. Les valeurs très fortes qui nous animent sont la qualité et le respect des employés ».
Un pont culturel pour les entrepreneurs français désireux de s’installer en Amérique
Laurence constate certaines difficultés d’appréhension de la culture US. « En fait, nous avons l’impression de connaître les États-Unis par les films, surtout quand on en parle la langue. On a donc l’impression que les USA, c’est facile. Mais la différence culturelle est très grande, d’autant qu’on ne la soupçonne pas ».
À travers ses trois départements, Orbiss accommode les entrepreneurs français tentés par l’immensité du marché américain. Le premier département, que dirige Laurence, recouvre le conseil comptable. Laurence facilite l’ouverture de comptes bancaires ou encore la mise en place d’un système de paie répondant aux critères locaux. Plus généralement, elle traite l’ensemble des problèmes techniques auxquels les entrepreneurs français sont confrontés quand ils arrivent aux USA. Par exemple, quels sont les outils leur permettant de retrouver leurs informations comptables en passant d’un système à l’autre, entre la France et les États-Unis ? Laurence leur propose des solutions.
Il en est de même pour la fiscalité corporate et individuelle, problématique prise en charge par le deuxième département d’Orbiss dirigé par Yohann Brugière. Selon Laurence, « payer ses impôts aux USA représente une gageure. Car il faut prendre en compte deux niveaux de taxation superposés. D’une part, l’impôt fédéral s’applique de la même façon sur l’ensemble du territoire américain. D’autre part, l’impôt que l’on acquitte au niveau de l’État varie selon que l’on se trouve à New York ou en Floride, par exemple ».
Le troisième département, dirigé par Marc Trost, est dédié aux audits (Due Diligence en anglais). Si le client veut racheter une entreprise américaine, Orbiss l’aide à valider l’exactitude des comptes de la société-cible, en s’assurant de leur conformité. « Là encore, précise Laurence, il existe un fossé entre les cultures comptables américaine et française ».
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Différences culturelles en matière de comptabilité, de système bancaire et de gestion des équipes
Ainsi, le système comptable américain se caractérise par une absence de plan comptable, d’audit ou de commissaire aux comptes. Les contrôles fiscaux y sont également peu nombreux, car les Américains payent généralement leurs impôts rubis sur l’ongle. Il n’y a pas de monopole exercé par la corporation des experts-comptables, comme en France. Selon Laurence, « aux États-Unis, tout un chacun peut s’instituer comptable. On peut tous valider des comptes avec plus ou moins d’expérience et de compétence. Ce qui représente une grande différence avec la France, où il faut faire huit ans d’études et trois ans de stage avant de pouvoir exercer comme expert-comptable ».
L’entrepreneur français débarquant aux États-Unis doit donc s’attendre à de nombreuses différences culturelles. « Souvent, nos clients se plaignent des spécificités bancaires américaines. Car s’il est vrai que les USA sont en avance dans de nombreux domaines, en revanche, leur secteur bancaire a vingt ans de retard par rapport à la France ».
Autre différence significative : il y a zéro préavis de démission aux USA, ce qui est susceptible de bloquer le transfert des informations détenues par un salarié annonçant brutalement son départ. Ainsi, il est tout à fait possible qu’un commercial quittant son poste un vendredi à 16 heures parte avec la base clients dont il a la responsabilité. L’organisation du travail doit donc prendre en compte ce point, surprenant pour les entrepreneurs français fraîchement débarqués en Amérique.
Plusieurs catégories de clients
Parmi les clients d’Orbiss, la catégorie la plus représentée est celle des start-ups innovantes en matière d’automatisation. En traversant l’Atlantique, ces dernières cherchent de nouveaux marchés. Comme l’explique Laurence, « nous avons parmi nos clients les start-ups ayant réalisé les plus belles levées de fonds en France. Elles débarquent avec l’ambition d’amener des solutions innovantes sur le territoire américain ».
Laurence cite ainsi la start-up Convelio, spécialisée dans la digitalisation du calcul des coûts de transport d’œuvres d’art. Grâce à Convelio, la personne qui achète une œuvre dans une galerie saura automatiquement le coût de transport de son œuvre depuis un point A vers un point B. Cela représentait auparavant un point bloquant pour les galeries, notamment pendant les restrictions sanitaires. Laurence cite également le cas de la société Swapcard, spécialisée dans l’événementiel digitalisé. Arrivée juste avant la Covid, elle a depuis grandi de façon exponentielle, car elle répondait aux besoins des personnes souhaitant se retrouver, alors même qu’elles ne pouvaient plus se déplacer.
À côté des start-ups de la tech, Laurence dispose également d’un portefeuille de clients producteurs voulant ouvrir des boutiques sur le sol américain. Ces derniers sont fascinés par le dynamisme d’une ville comme New York, repartie comme jamais depuis la fin des restrictions. La société Traiteur de Paris, qui fabrique des madeleines et des gratins de pomme de terre à l’attention des restaurateurs new-yorkais, relève de cette catégorie.
Les valeurs d’Orbiss : une entreprise performante où il fait bon travailler
Pour assurer sa mission de conseil auprès des entrepreneurs français, Laurence et ses associés prônent un système de valeurs qu’ils appliquent au quotidien, aussi bien vis-à-vis de leurs salariés que de leurs clients. Les salariés travaillant chez Orbiss ont ainsi la garantie du respect d’un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Vacances illimitées, assurance santé, plan de retraite, télétravail à la convenance de chacun, tout est fait pour que chacun(e) se sente bien chez Orbiss. « Tout est basé sur la confiance, rappelle Laurence. On ne vérifie pas la présence effective des salariés au bureau. Si vous avez besoin de la matinée pour amener votre mère faire des examens à l’hôpital, il n’y a aucun souci ». Le véritable critère se situe plutôt au niveau de la qualité du service rendu au client, avec une obligation de réponse aux emails dans les 48 heures, autant que possible.
Enfin, Orbiss applique une politique de totale transparence vis-à-vis des partenaires qu’elle met en relation avec ses clients. « Comme nous sommes le point d’entrée de nos clients sur le territoire américain, nous les mettons en relation avec des prestataires, comme des banquiers, des gestionnaires de paie, des assureurs ou encore des avocats ». Cependant, Orbiss s’engage à ne pas toucher de commission sur la mise en place de ces partenariats. Le cabinet se rémunère uniquement sur les honoraires correspondant au travail que ses collaborateurs réalisent effectivement.
Laurence Ruiz (Orbiss) : « les collaborateurs nous le rendent bien »
Lors d’un pot qu’elle avait organisé avec toute son équipe pour que les personnes puissent sympathiser, Laurence a commencé par faire un petit speech afin de remercier son staff pour le travail fourni. Elle ne s’attendait pas à recevoir de remerciements en retour pour avoir créé Orbiss. Ses équipes l’ont assurée du bonheur que représentait pour elles le fait de travailler chez Orbiss. « J’étais très contente, conclut-elle. La confiance, la qualité et l’honnêteté que nous défendons au quotidien ont porté leur fruit. L’adhésion de nos salariés à la culture d’entreprise en est sortie renforcée ».
Plus d’informations sur www.orbis.com