Que cache l’effroi, la terreur et la panique? Nos peurs

Souvent la peur se manifeste à nous par des phénomènes physiques qui engendrent un désordre et amoindrit nos défenses naturelles.

Tremblements, gorge nouée, tachycardie ou encore sidération, pincements au cœur, insomnie… Souvent la peur se manifeste à nous par des phénomènes physiques qui engendrent un désordre et amoindrit nos défenses naturelles. Nous ressentons la peur comme un déséquilibre intérieur, une sorte de faiblesse physique. Les signes symptomatiques de la peur nous submergent et nous font perdre notre capacité à être. La peur monte en nous telle une fièvre pour laisser ensuite place à une frayeur sournoise, dégradant peu à peu notre santé mentale. Ainsi la crise nous installe dans une sorte de paralysie psychique nous ôtant tout jugement objectif et même toute capacité à réfléchir.

La peur nous habitue peu à peu à déformer le réel et La situation de panique nous amène à intégrer des pensées erronées sur le monde qui nous entoure. Le stress nous isole et nous plonge dans une détresse accentuant ainsi la fatigue et favorisant l’apparition des maladies. Les conséquences physiologiques et psychologiques de cet état de mal-vivre nous révèlent la souffrance enfouie en nous et qu’on essaye par tous les moyens d’ignorer. Nos peurs ont des choses à nous dire sur nous-mêmes. La peur agit ici comme un catalyseur mettant alors en évidence tout ce qui sommeille dans notre inconscient. Certains s’accommodent de leur peur ou arrivent à la neutraliser en projetant sur l’autre ce qu’ils ne peuvent éprouver. D’autres se résignent à s’enfermer dans une sorte de camisole chimique pendant plusieurs mois voire des années, mais tous nous essayons de ne pas nous y confronter.

La plupart de nos peurs ne sont pas innées mais apprises à la suite d’expériences traumatisantes. Ainsi, la peur apparaît très tôt chez le nourrisson et s’imprime de façon automatique par le corps. La peur, émotion fondamentale est dans ce cas une première tentative du processus d’élaboration de l’effroi « tel que Freud a pu le définir ». Si consciemment nous décidons d’ignorer nos sentiments, le corps par la maladie nous trahit et parle. Il y’a là quelque chose de notre histoire qui se met en place et s’imprime dans notre chair. Notre corps possède sa propre mémoire et, si nous nous oublions délibérément nos traumatismes, notre corps, lui, s’en souvient. Jung soutient que le corps représente « une réalité indépendante » à lui tout seul. Le corps se charge alors, indépendamment de La volonté, de montrer la vulnérabilité de notre intériorité. Par le biais de la somatisation nous exprimons ce qu’on ne peut ni nommer ni même penser.

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Mais que pouvons-nous faire pour lutter contre l’emprise de la peur? Et comment aller au-delà de cette peur et prendre conscience de ce qui nous terrorise ?

La peur qui envahit notre vie, nous ne pouvons nous y soustraire et encore moins la contrôler, mais nous avons la possibilité de la faire surgir à la conscience. Par le passé, suite à nos traumatismes, nous avons appris des réactions peur-défense qui sont en réalité des mécanismes comme par exemple le déni, le refoulement, la projection etc.…. Dés que la peur grandit et devient maladie, l’individu enfermé dans ce genre de conditionnement se trouve « interdit de vivre ». Ainsi la peur exerce sur lui et à chaque instant une emprise terrible, difficile à neutraliser. Ceci parce que, probablement, ces peurs reflètent ses propres résistances intérieures. Nous construisons une carapace qui se trouve justement liée à la nature de nos peurs. Cette carapace remplit en même temps la fonction de protection et d’anesthésie. En effet, le fait de résister à ressentir la peur à tout prix, nous engourdit envers les autres sentiments, quels qu’ils soient, négatifs ou positifs.

Toute crise ou passage à vide est une opportunité pour nous de prendre conscience de ce qui s’exprime en nous. Et plus spécialement la peur qui offre une phase féconde pour tout processus thérapeutique. Par la confrontation à une partie de nos propres peurs, nous acquérons la force d’agir sur nous-même. Et progressivement, nous prenons conscience de ce qui agit en nous grâce à une véritable compréhension des mécanismes à la racine de nos traumatismes. L’objectif dans ce cas n’est pas de chercher à éliminer la peur à tout prix mais de se servir de ce symptôme pour aller débusquer les conséquences des traumatismes qu’on a vécu par le passé à cause de la peur.

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L’individu peut alors réaliser ce qu’on peut appeler « une reviviscence» permettant ainsi une intégration optimale des sentiments négatifs. Et ce n‘est que lorsqu’une partie de nos peurs se trouve affaiblie, qu’on peut alors accéder à une certaine conscience de soi, beaucoup plus large. Grâce à cette conscience élargie, on va pouvoir saisir de quoi parlent nos peurs et en trouver sens. Ces états que crée la peur doivent être acceptés puis intégrés par l’individu dans son histoire personnelle. Dans « l’ici et maintenant » la peur alliée de la sensation physique va nous permettre d’ouvrir « à l’instar d’une clé » la voie de notre intériorité. Et ce n’est qu’après cette acceptation qu’on arrive à canaliser la peur et appréhender la réalité de façon singulière et sereine.

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