John Bowlby, né en 1907 et mort en 1990, est un psychiatre et psychanalyste britannique. Rendu célèbre pour ses travaux, il est le précurseur de la théorie de l’attachement. En observant les relations d’un nourrisson avec sa mère, il met au point trois types d’attachement et leurs répercutions à l’âge adulte.
Dans la dimension d’amour, ce sont toutes nos douleurs profondes et nos cicatrices – a priori – refermées qui se rouvrent avec une violence inattendue. Il y a de l’ego dans l’amour, des failles narcissiques, des plaies incicatrisables, et parfois, nous décidons pour nous-même qu’il est préférable de ne pas creuser trop loin, pour ne pas souffrir davantage.
Nathalie Lefèvre
L’attachement insécure ambivalent
Cette figure d’attachement se matérialise par une irrégularité des réactions parentales. Soit la mère est hyper vigilante et sur-protectrice envers son enfant, soit elle le néglige et s’en désintéresse. Dans certains cas, la figure maternelle alterne ces deux comportements.
Très rapidement, l’enfant développe un caractère anxiogène. Cela peut se traduire par des pleurs, une agitation et l’incapacité pour la mère de calmer son bébé. Lorsqu’il sera en âge de communiquer, l’enfant sera en demande d’attention permanente. Dans les cas extrêmes, cela pourra se manifester par des mensonges, de l’agressivité, un comportement difficile…
À l’âge adulte, les personnes à l’attachement ambivalent éprouvent un manque de confiance en soi et en leur partenaire. Elles ressentent la peur de ne pas être pris en compte ou d’être abandonné. Ces personnes ont besoin de l’autre pour exister, même si les relations s’avèrent toxiques, voir dangereuses (violence, agressivité, soumission). Elles rechercheront le besoin d’être en couple à tout prix. Les demandes affectives sont démesurées et leur peur d’être abandonnés les mène à douter de la sincérité de l’amour de l’autre. La confiance est très difficile à accorder.
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L’attachement insécure évitant
L’attachement évitant se caractérise par un manque d’attention de la mère face à la détresse de son enfant. Elle ne comprend pas lorsque celui-ci a peur, est en colère ou bien stressé. À cela peuvent s’ajouter des réactions de colère ou des moqueries de la part de la figure d’attachement.
L’enfant devient indifférent à l’absence de figure d’attachement. Il évite les conversations, se mue dans le silence. Il aura cependant du mal à comprendre que l’environnement familial est la cause de ses problèmes.
À l’âge adulte, les personnes concernées nient l’intérêt et l’impact de l’attachement, et donc de l’amour. Elles rejettent la dépendance affective et gardent une distance avec leur partenaire. Ne rien ressentir permet de se protéger des expériences de détresse affective. N’ayant jamais eu de réelle considération par les adultes référants, les personnes évitent d’avoir à traiter leurs états émotionnels. De ce fait, elles se focalisent sur diverses activités pour éviter de se soucier des lacunes affectives.
L’attachement sécure
L’attachement sécure intervient lorsque la relation est saine, sans (in)dépendance, avec des réactions appropriées. Les besoins des nourrissons sont pris en charge. L’enfant reçoit suffisamment d’affection.
Les enfants sont jugés plus joueurs. Ils ont tendance à explorer davantage et manifestent le manque de leur mère lorsque cette dernière n’est plus là. En cas de stress, l’enfant cherche sa figure d’attachement qui le rassure sans difficulté.
À l’âge adulte, la personne tisse des liens stables avec son entourage. Elle gardera une proximité avec sa figure d’attachement. Elle ne rencontrera pas de problèmes pour trouver sa place et son équilibre au sein d’une relation. Les séparations et les éloignements ne seront pas forcément mal vécu puisque cette personne sera empreint d’une capacité à se faire confiance.
Comme le dit Nathalie Lefèvre dans son livre Célibataires en couple, “si nous avions été informé, dès le plus jeune âge, de nos lacunes en matière de lien, nous aurions depuis longtemps travaillé à regagner une capacité d’attachement sain”. Apprendre à connaître l’environnement dans lequel nous évoluons est la base afin de déterminer dans quelle forme d’attachement nous nous trouvons. Il est ensuite plus facile de travailler sur nous-même pour obtenir des relations épanouies. Vous retrouvez-vous dans une de ces figures d’attachement ?