La définition officielle de la photographie de mode désigne un genre consacré aux vêtements et aux styles vestimentaires, parfois composés de pièces de haute couture, portées par des mannequins et réalisé par des photographes de mode. Mais n’est-ce vraiment que ça ? Simple capture de vêtements ou véritable expression artistique ? Le débat est ouvert.
Comment la photographie de mode est-elle née ?
Tout d’abord, commençons par un petit point historique. Avant la photographie de mode, il y avait l’illustration de mode. On retrouvait ces illustrations dans les magazines ou sur les affiches en guise de publicités.
C’est petit à petit que la photographie prit le dessus sur l’illustration de mode. Cependant ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’elle commença à apparaitre dans les revues. Deux courants de photographie de mode se différencient alors : d’un côté, la photo réalisée en studio, le portrait, et de l’autre la photo prise en extérieur dans les endroits où la haute société se retrouve : les stations balnéaires, les champs de courses, les restaurants ou clubs… Aujourd’hui le champ de la photographie de mode est beaucoup plus large.
La photographie de mode aujourd’hui
De nos jours, la photographie de mode est présente partout autour de nous, dans les rues, dans les magazines et même sur les réseaux sociaux. Et on constate que l’on a dit adieu aux mannequins statiques qui s’effaçaient derrière le vêtement. Maintenant elles doivent dégager quelques chose, elles doivent poser tout en ayant l’air naturelle. En fait, ce n’est pas le vêtement qui est mis en avant mais un style de vie, une ambiance. Le photographe quant à lui, doit capturer ce moment tout en s’adaptant à une mise en scène imposée par la marque pour laquelle il travaille. C’est donc un travail très technique.
Cependant, les marques ne cherchent pas simplement un photographe mais une identité. En effet, aujourd’hui les photographes de mode ont leur propre style, leurs propres manière de photographier. Certes ils doivent respecter la demande mais on les choisit avant tout par connaissance de leur travail. Ce sont de véritables artistes à part entière dont les rues, les magazines et les réseaux sociaux sont les galeries d’exposition.
Par exemple Mario Testino ou encore Peter Lindbergh sont deux grands photographes du milieu, connus pour leurs spécificités. Peter Lindbergh, lui, était connu pour ses photos en noir et blanc et Mario Testino est connu pour ses photos sensuelles et érotiques.Je vous donne ces deux exemples mais il en existe beaucoup d’autre. En conclusion, on va choisir son photographe en fonction de son style pour l’adapter à notre marque.
Les editos ou l’expression pure de l’artiste
La photographie éditoriale entre dans la photographie de mode sauf que dans la photographie éditoriale, on ne vend pas de produit. Dans l’édito, c’est l’histoire au sujet du thème que l’on vend. En effet dans un édito, il faut réussir à faire passer une idée, un message, un sentiment à celui qui regarde. Et c’est là qu’apparaît l’art.
Voici quelques exemples d’éditos pour mieux comprendre ce lien entre la photographie de mode et l’art.
En mode, le pied de poule est un imprimé qui ressemble aux pieds d’un coq mais qui en diffère avec des motifs beaucoup plus petits. Dans ses photos, le tissu à imprimé n’apparaît pas. Alors pourquoi donner ce nom à cet édito ? Eh bien tout simplement pour jouer avec les mots par rapport à l’environnement dans lequel le modèle se trouve. Elle est dans une ferme et est habillé dans un style très champêtre.
La pureté est présente dans les couleurs. Le blanc en photographie de mode symbolise la pureté et l’innocence. La rigidité, elle, est présente dans les poses du modèles, dans la coupe des vêtements, et dans les décors qui témoignent d’un univers de working girl ulta moderne voire futuriste.
Dans cet édito, il s’agit de faire référence à Vénus, la déesse romaine de l’amour mais à travers une femme moderne. Le modèle dégage une allure très féminine, sensuelle et séductrice mais dans des décors actuels.
En fait, la photographie de mode se trouve sur une ligne très fine entre commerce et art. Et pour maîtriser cette limite, les photographes doivent faire preuve de subtilité.