“Tout est possible dans la vie, il faut oser et explorer son potentiel. Il faut oser imaginer et rêver, puis se lancer, agir et ne jamais lâcher prise”, confie l’auteure dans l’interview donnée à Ô Magazine. Cyrano, Confucius et moi, sorti début février aux éditions de l’Archipel est l’autobiographie de Chunyan Li, une Chinoise à Paris.
Entre clichés, quiproquos, anecdotes drôles et découvertes délicates de la culture française, le parcours de Chunyan Li narré dans ce livre est la preuve qu’être une femme étrangère n’est pas un frein pour rencontrer la réussite.
Le parcours d’une femme qui a réalisé ses rêves
La place de la femme en Chine et en France
L’auteure se livre dans cette autobiographie sur son parcours tant personnel que professionnel. Le constat est étonnant : tant en France qu’en Chine, la place de la femme est au milieu de nombreuses contradictions.
Si les femmes chinoises ont souffert d’un statut très inférieur à celui des hommes dans la société féodale, leur statut a beaucoup évolué à l’époque de Mao. Le slogan “Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel” avait été lancé à l’époque. Aujourd’hui, de nombreuses Chinoises réussissent très bien leurs vies et parfois même, mieux que les hommes. En 2020, comme l’a révélé le magazine américain Forbes, parmi les 67 “self made women” les plus riches du monde, la moitié étaient chinoises.
Toutefois, la réalité est plus complexe que cela. Si en France, l’inégalité salariale est un mal bien connu, ce fléau touche également la Chine. Les Chinoises subissent d’ailleurs une grande pression sociale pour être mariée et mère. Les femmes célibataires ayant 27 ans ou plus sont considérées comme des Sheng nu, “les femmes laissées de côté”. L’espoir est permis que les mentalités évolueront dans les années à venir.
Par ailleurs, en évoquant ce qui la surprend toujours dans la culture française, l’auteure aborde la thématique des relations amoureuses. Elle confie qu’en France comme dans le reste du monde, beaucoup d’hommes ne s’intéressent aux femmes que dans une approche charnelle. Ce qui est très regrettable !
La détermination comme clé de la réussite
Chunyan Li raconte dans son livre comment elle a réalisé ses rêves. Elle rêvait de venir étudier en France, réussir sa carrière et mettre à l’abri sa famille, restée en Chine. C’est pourquoi elle a dû travailler dur et faire face à la concurrence. Cette rigueur dans le travail fait partie de la culture chinoise. Comme l’illustre le proverbe chinois : “le travail assidu sera toujours récompensé !“.
Le parcours de Chunyan suscite l’admiration. Elle a toujours su garder sa motivation malgré les tentatives pour l’en dissuader. “J’ai toujours été très ambitieuse, j’ai toujours voulu être première et réussir à l’école“, explique l’auteure.
“J’étais surprise de voir qu’en France, le dimanche était un jour où on ne travaillait pas !”, dit-elle en riant.
Chunyan Li
Le monde du travail français, Chunyan le connaît bien. Elle y a fait ses armes. Elle a dû se forger à la langue française et aux codes culturels français pour se faire sa place. Et, cet apprentissage de la langue française lui a fait vivre bien des péripéties, qu’elle raconte dans le livre avec des anecdotes pleines d’humour, à retrouver dans le chapitre “A l’ombre des jeunes filles en fleurs”.
L’auteure s’est aussi habituée à la culture française à merveille, elle se sent maintenant en partie chinoise et en partie parisienne.
“Je pense que les Chinois auraient du mal à me supporter si je revenais en Chine un jour [rires]. Vous voyez, moi je suis devenue bavarde et en Chine, beaucoup parler peut faire perdre de la crédibilité car les actions y comptent toujours plus que les paroles. En France, un repas peut durer 2 à 3 heures donc pour survivre ici, j’ai appris à bavarder [rires]. Et je me plains aussi, mais moins souvent que les Français !”
Chunyan Li
Les messages véhiculés dans cette autobiographie
Cette autobiographie, sur fond d’humour et de déconvenues, relate des messages extrêmement positifs et bienveillants. Lire ce livre permet de trouver en soi les ressources nécessaires pour se motiver à rêver plus grand et tout faire pour être à la hauteur nos ambitions.
“Il faut croire en soi-même. Croire qu’on peut réussir et se fixer de grands objectifs”
Chunyan Li
Le récit de Chunyan est un très beau signe d’espoir. Il nous rappelle aussi qu’il est important de se préserver et de savoir s’entourer. “Il faut être entouré de personnes qui ont une énergie positive, qui partagent nos valeurs et de qui on peut s’inspirer”, confie Chunyan.
La tolérance et l’ouverture d’esprit font aussi partie des messages que l’auteure a souhaité faire passer : “La diversité de ce monde est une richesse. Il faut accepter les différences, s’appuyer sur les points communs et ne pas juger les autres directement avec son propre système de valeurs, sans essayer de les connaître“.
D’ailleurs, un autre proverbe chinoise est assez évocateur de la grande tolérance caractéristique de la culture chinoise : “La mer est immense car elle peut accueillir des centaines de rivières“.
L’autobiographie de Chunyan Li, Confucius, Cyrano et moi, est disponible dans les librairies et en ligne. Cette lecture vous fera découvrir les différences culturelles entre la Chine et la France grâce à un regard chinois à la fois tendre et critique sur les Français !
Cette publication a un commentaire
Merci Drucyla pour ce portrait de Chunyan qui montre toute la richesse que l’on peut retirer du contact avec ce qui est différent, étranger, opposé parfois, challengeant, mais finalement stimulant. Chunyan est à moitié française, à moitié chinoise à présent. Elle est aussi plus que française et plus que chinoise !