« Si je ne pouvais pas écrire, je préférerais mourir. C’est ma raison de vivre ». Chimamanda Ngozi Adichie est l’auteure de cette citation. Originaire du Nigéria, la jeune femme est une écrivaine engagée qui trempe sa plume pour évoquer des enjeux contemporains. Le féminisme, l’identité ou bien encore l’immigration dans un souci de transmission et de partage. Portrait.
Depuis son enfance, écrire est une vocation pour la romancière Chimamanda Ngozi Adichie qui vit entre son pays d’origine le Nigéria et les États-Unis. Un pays qu’elle a rejoint à l’âge de 19 ans pour étudier à l’Université de Philadelphie.
La question de l’identité
Son livre Americanah, paru en 2013, retrace l’histoire d’une étudiante nigériane, Ifemulu, qui part en Amérique dans le cadre de ses études. Observer, comparer, apprendre. Tels seront les mots-clés qui caractériseront l’expérience humaine de l’héroïne. Avec la question raciale qui sera la trame narrative.
L’auteure essaye de saisir la complexité du monde à travers un récit qui décrit avec profondeur les relations humaines, l’identité à travers la question de couleur de peau mais aussi les préjugés qui existent tout aussi bien aux États-Unis qu’au Nigéria.
La notion d’identité est un sujet crucial pour Chimamanda Ngozi Adichie qui ouvre le débat sur le sexisme en dénonçant notamment la glorification de la virilité chez les hommes dans la société actuelle.
« Quand on dit aux hommes qu’il ne faut pas qu’ils pleurent parce qu’ils doivent rester forts, je pense que c’est terrible parce qu’on leur enlève une partie de leur humanité »
Citation de Chimamanda Ngozi Adichie.
Chimamanda Ngozi Adichie : une plume au service du droit des femmes
Féministe, Chimamanda Ngozi Adichie remet en cause les inégalités entre les hommes et les femmes dans ses écrits. En 2014, son essai Nous sommes tous des féministes (disponible aux éditions Folio) a connu un retentissement mondial. La raison ? Son message universel prônant l’égalité des sexes. Dans tous les domaines et sans aucune distinction. Au sens économique, social, culturel ou politique.
Face à cet écho médiatique, de nombreux artistes ont glissé des passages du livre dans leurs œuvres. Des exemples La chanteuse Beyoncé dans son clip Flawless. Rihanna, aussi égérie de la marque Dior, qui a également adopté le message de l’auteure. De quelle manière ? En arborant un tee-shirt blanc simple avec l’inscription We should all be feminists. Par ailleurs, ce haut porté par de nombreux mannequins lors de la Fashion Week organisée à Paris en septembre 2016, est la preuve que la mode peut être un émetteur efficace pour faire passer des messages forts en sens.
Une critique sur les standards de la beauté
Dans un même ordre, l’écrivaine critique également les stéréotypes de la beauté qui sont brocardés dans les médias. L’exemple des cheveux sert de point de départ pour la romancière. Pour quelle raison ? Afin d’évoquer des thématiques liées à l’apparence physique. Son constat est sans appel : les femmes aux cheveux lisses ont la primauté dans les magazines féminins et à la télévision. En partant de cette observation, Chimamanda Ngozi Adichie met en avant le fait que les femmes noires veulent se conformer aux femmes occidentales dans la coiffure. Mère d’une petite fille prénommée Ijeawele, la romancière refuse de voir son enfant subir cette pression esthétique. Mais comment concrètement ? En l’encourageant à affirmer sa singularité. Sans se préoccuper du regard d’autrui. En mars 2017, le livre paru aux éditions Gallimard Chère Ijeawele ou Un manifeste pour une éducation féministe lui est dédié. Son mantra ? L’émancipation des individus face à une société qui impose des normes. Au détriment de l’épanouissement de ses membres.
Dans une interview accordée en avril dernier au journal anglais The Guardian, la romancière déclare son optimisme au sujet du mouvement #MeToo. Toutefois, elle nuance son propos en espérant qu’il s’agisse bien « du début d’une révolution » et non d’un simple « effet de mode ». Un souhait universel qui caractérise aussi bien Chimamanda Ngozi Adichie l’écrivaine que la personne avec un épithète pour la résumer : l’humanisme.
Americanah et Chère Ijeawele ou Un manifeste pour une éducation féministe sont à retrouver aux éditions Gallimard. Vous pouvez également vous procurer Nous sommes tous des féministes chez Folio.