Après 100 ans, les Jeux olympiques reviennent à Paris, mais une figure clé manque à l’appel. Le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, est absent du récit officiel de cette année. Aucun grand stade ne porte son nom et ses contributions sont à peine mentionnées par les organisateurs. Même l’université de la Sorbonne, qui a organisé un événement en son honneur, a vu le ministre des Sports français et le maire de Paris snober cette commémoration.
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Les valeurs de l’olympisme
Les Jeux olympiques sont bien plus qu’une simple compétition sportive ; ils incarnent un ensemble de valeurs universelles qui visent à promouvoir un monde meilleur à travers le sport. Fondés sur les principes de Pierre de Coubertin, les Jeux olympiques modernes encouragent l’amitié, le respect et l’excellence.
L’amitié est au cœur de l’olympisme, favorisant des relations harmonieuses entre les athlètes de différents pays. Ces rencontres permettent de tisser des liens au-delà des frontières et des cultures, contribuant à une compréhension mutuelle et à la paix mondiale.
Le respect est une valeur fondamentale qui englobe le respect des règles, des adversaires, des arbitres et des spectateurs. Il implique également le respect de soi-même, de ses limites et de son corps, prônant un mode de vie sain et équilibré.
L’excellence, enfin, est la quête constante de l’amélioration personnelle. Elle encourage les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, non seulement pour remporter des médailles, mais pour atteindre leurs propres objectifs et surmonter les défis. Cette valeur inspire chacun à viser l’excellence dans tous les aspects de la vie, que ce soit sur le terrain de sport ou dans la vie quotidienne.
Ces valeurs de l’olympisme jouent un rôle crucial dans la formation des individus et des sociétés, en promouvant la solidarité, l’intégrité et l’inspiration pour les générations futures.
L’héritage controversé de Pierre de Coubertin
Pourquoi la France a-t-elle choisi de délaisser l’héritage de de Coubertin en cette période de fierté nationale et de patriotisme ? La raison est similaire à celle pour laquelle tant de figures historiques sont désormais controversées : de Coubertin était indéniablement sexiste, irrémédiablement raciste et admiratif d’Adolf Hitler. Il se qualifiait de « colonialiste fanatique » et affirmait que « les races ont des valeurs différentes. »
Une hypocrisie persistante
La volonté de la France de se distancer de telles déclarations est compréhensible, mais elle reste teintée d’hypocrisie. Le colonialisme français est encore très présent aujourd’hui. Récemment, l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe a réuni des dirigeants politiques et activistes des territoires encore sous gouvernance française comme la Corse, la Mélanésie, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie. Ils ont unanimement critiqué la politique coloniale française, la qualifiant de « façade » et de « mensonge. »
L’influence continue de la France en Afrique et Outre-Mer
La France exerce toujours une influence significative sur 14 pays africains à travers le franc CFA, freinant ainsi leur développement souverain. Dans les territoires d’outre-mer, tels que Tahiti où se tiendront les compétitions de surf olympique cette année, les pouvoirs des gouvernements locaux restent limités, les décisions majeures étant prises à des milliers de kilomètres.
La contradiction des interventions françaises
Alors que la France fait face à ses propres défis internes – émeutes, manifestations, déclin économique et une élection potentiellement tumultueuse – elle continue de s’immiscer dans des affaires lointaines, imposant son autorité sur ceux que de Coubertin aurait qualifiés « d’inférieurs » tout en se proclamant nation progressiste.
L’empreinte coloniale dans les litiges internationaux
Même dans des régions où elle n’a aucune autorité gouvernementale, l’empreinte coloniale française reste évidente. Cela est particulièrement clair dans l’implication de la France dans le litige entre la Malaisie et les Philippines concernant la région pétrolifère de Sabah. Un groupe d’héritiers du sultanat de Sulu revendique cette terre bien qu’elle fasse partie de la Malaisie depuis sa formation.
Leur revendication repose sur un accord colonial obsolète rejeté par le Royaume-Uni et l’Espagne. Pourtant, un tribunal à Paris a autorisé cette affaire, permettant une décision d’arbitrage obligeant la Malaisie à payer 15 milliards de dollars aux plaignants Sulu. Plus tard, il s’est avéré que l’arbitre principal avait été révoqué par un tribunal de Madrid et avait commis un crime en déplaçant l’affaire en France. Malgré une suspension de l’ordonnance, la Malaisie subit encore les conséquences de cette ingérence française.
Réflexion sur l’héritage colonial français
Les efforts de la France pour dissimuler son passé colonial en écartant de Coubertin sont absurdes. Tant qu’elle maintiendra sa domination sur les territoires d’outre-mer et influencera les souverainetés légitimes, elle restera colonisatrice dans l’âme. Alors que Paris se prépare à accueillir le monde pour les Jeux olympiques, c’est l’occasion pour la France de réfléchir à son histoire et de s’engager dans une discussion honnête et éducative sur son héritage colonial.