Isolé pour la première fois en 1940 par une équipe de chimistes de l’université de l’Illinois dirigée par Roger Adams et ayant vu sa stéréochimie découverte en 1963 par le Docteur Raphaël Mechoulam, le CBD (cannabidiol) fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années. Les produits qui en contiennent connaissent de nos jours une popularité fulgurante en France. Pour cause, le cadre réglementaire qui les régit se montre plus favorable. Les recherches scientifiques portant sur le CBD se sont multipliées, ce qui a permis aux consommateurs de mieux comprendre cette molécule. Nous vous présentons la science derrière les produits chargés en cannabidiol.
Qu’est-ce que le CBD et d’où vient-il ?
Le CBD ou cannabidiol est le phytocannabinoïde prédominant dans les plants de chanvre (cannabis sativa L.). C’est la substance active la plus connue après le delta-9-tétrahydrocannabinol ou THC. Ce dernier demeure illégal dans l’Hexagone au-delà de 0,2 %. Comme on peut le lire sur le shop en ligne Saveurs-CBD, le CBD est stocké dans les trichomes résineux qui se trouvent essentiellement au niveau de la fleur et en quantité restreinte dans les feuilles ainsi que dans les branches. À en croire les différents scientifiques qui se sont penchés sur son cas, il n’engendre aucun effet psychotrope, à l’inverse du THC et ne mène pas à la dépendance.
Le cannabidiol n’altère pas non plus notre activité cérébrale, ne diminue pas les capacités d’apprentissage et ne provoque ni anxiété ni paranoïa. Par conséquent, il n’est pas toxique et est sans danger pour la santé dans la mesure où il est utilisé à bon escient. Toujours selon les scientifiques, le CBD est un antagoniste de faible affinité des récepteurs composant le SEC (système endocannabinoïde). Dès que le THC tente de les activer et de les stimuler, il les bloque. Le CBD peut de ce fait moduler les effets neurologiques de son cousin qui est qualifié de stupéfiant. C’est en effet tout cela qui a poussé l’OMS, l’ONU et l’Union européenne à prendre position en faveur du CBD et qui a notamment incité la France à le légaliser sous certaines conditions.
Comment le CBD agit-il dans le corps ?
Pour que nous puissions répondre à cette question, intéressons-nous d’abord au SEC. Découvert en 1990, ce dernier veille au bon maintien de l’homéostasie qui est le processus de régulation par lequel notre organisme stabilise notre environnement interne en toutes circonstances. Il est constitué de deux familles de récepteurs membranaires cannabinoïdes. La première est celle des récepteurs CB1, tandis que la seconde englobe les récepteurs CB2.
Les CB1 se situent en abondance dans le système nerveux central, mais aussi dans les poumons, les intestins et les muscles. Quant aux CB2, ils se trouvent majoritairement dans le système immunitaire. Les os et la peau en contiennent également. Contrairement à son cousin THC, le CBD ne se lie à aucun de ces récepteurs membranaires cannabinoïdes une fois ingéré. Ce phytocannabinoïde non psychoactif module plutôt la concentration de FAAH. Les anandamides ainsi synthétisés vont par la suite agir sur le SEC.
Par la même occasion, le CBD favorise la synthèse des endocannabinoïdes qui, à leur tour, vont se fixer sur les CB1 et les CB2. En partant de ce constat, le cannabidiol active indirectement les récepteurs du SEC par le biais du FAAH et des endocannabinoïdes. Après sa pénétration dans le système sanguin, il stimule et potentialise dans son intégralité notre SEC sans qu’il ait à se lier à ses récepteurs. C’est de cette façon que le CBD optimise naturellement l’homéostasie et c’est pourquoi il agit sur notre organisme :
- sans modifier notre manière de penser,
- sans modifier notre façon de ressentir tout ce qui nous entoure,
- sans engendrer des effets euphoriques,
- sans entraîner des effets indésirables,
- sans occasionner des effets anticonvulsifs.
De plus, les produits à base de CBD ne conduisent pas à la dépendance.
Y a-t-il des risques ou effets secondaires associés au CBD ?
Comme l’affirment les scientifiques, les produits à base de cannabidiol ne présentent des effets indésirables qu’en cas de surdosage. On compte parmi ceux-ci les troubles de la vigilance, la perte d’appétit, les troubles gastro-intestinaux et la baisse de la tension artérielle. Nous pouvons y ajouter la migraine, la diarrhée, les sautes d’humeur, la somnolence ainsi que la nausée. Pour ce qui est des fleurs et des feuilles brutes de CBD qui sont désormais autorisées dans toute la France, les scientifiques déconseillent fortement leur administration par voie respiratoire.
La raison est que nos poumons en subiront tôt ou tard les conséquences. Il a également été constaté que les dérivés du CBD pourraient ralentir ou accélérer la dégradation de certains médicaments par notre organisme. Par conséquent, ils pourraient en augmenter ou en diminuer le taux et en modifier aussi bien les actions que l’efficacité, mais sans pour autant produire d’effets toxiques.
Ainsi, avant de consommer des produits à base de CBD, il est fortement conseillé de demander l’avis d’un médecin. Passer par ce dernier est d’autant plus indispensable dans le cas où l’on a une maladie chronique qui requiert la prise de médicaments. Ce professionnel de la santé est le mieux placé pour orienter un patient vers le bon produit chargé en cannabidiol et à en adapter la posologie en fonction de ses besoins et de son cas. Par la même occasion, il peut le conseiller sur le bon usage du produit prescrit.
Comment choisir le bon produit à base de CBD ?
Force est d’admettre que commencer à prendre du CBD n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Le marché français du cannabidiol qui est de nos jours dans une vive effervescence en est la principale cause. Les dérivés de ce phytocannabinoïde se sont tellement diversifiés qu’il est devenu difficile pour les néophytes de s’y retrouver.
Choisissez votre produit au CBD en fonction du mode d’administration souhaité
On peut prendre du CBD par voie sublinguale ou orale selon sa forme ainsi que le degré de biodisponibilité souhaité. La consommation par voie sublinguale consiste à placer sous la langue la dose désirée. Il convient ensuite de la garder pendant une minute au minimum avant de tout avaler afin de permettre aux muqueuses buccales d’en absorber l’ensemble des substances actives. Notez que la biodisponibilité se révèle relativement importante, car les molécules vont pénétrer le système sanguin sans passer par le système digestif.
Les premiers effets du CBD se feront également sentir rapidement. L’utilisation par voie sublinguale concerne notamment les huiles à base de CBD, les cristaux de CBD et les sprays au CBD. L’administration orale est sans doute la méthode d’absorption la plus simple et la plus accessible. On peut avaler des produits à base de cannabidiol tels que les gélules. Il est aussi possible de le déguster pour ravir ses papilles sous forme de chocolats, de biscuits, de bonbons, de chewing-gum, de gummies… Les passionnés de la cuisine ont la possibilité d’inclure le CBD dans leurs recettes favorites.
Pour ce faire, ils peuvent opter pour des huiles chargées en cannabidiol, des fleurs de CBD, des cristaux de CBD… Notons par ailleurs que la tisane ou l’infusion est la meilleure manière de profiter des propriétés du cannabidiol lorsque l’on est débutant. Sous cette forme, ce phytocannabinoïde garantit un moment de gourmandise et de bien-être. Il permet aux consommateurs d’en découvrir de manière douce, sûre et gourmande les qualités.
Néanmoins, la consommation par voie orale offre moins de disponibilité que l’administration sublinguale. Les premiers effets du CBD ne se feront sentir qu’après 30 à 60 minutes, mais durent plus longtemps en revanche. Il faut savoir que les cosmétiques à base de CBD sont très populaires actuellement : baumes, pommades, lotions, crèmes… Ils s’appliquent bien sûr de manière topique, donc par voie cutanée, et agissent localement.
Faites le bon choix en tenant compte du spectrum
Le spectrum ou spectre fait référence au nombre de phytocannabinoïdes inclus dans la composition chimique d’un produit en particulier. Un produit full spectrum (à spectre complet) contient toutes ces substances actives, entre autres le THC (moins de 0,2 %), le CBD, le THCV, le CBN… Il en va de même pour son homologue broad spectrum (à large spectre), à cela près que sa proportion en THC est de 0 %. Il existe aussi des produits au CBD dits isolats. Leur particularité tient au fait qu’ils ne contiennent que du cannabidiol, avec un taux se situant souvent aux alentours de 99 %.
Soyez attentif à la légalité du produit que vous souhaitez acheter
Quel que soit le produit à base de CBD qui a retenu votre attention, avant d’en faire l’acquisition, vous devez en contrôler sa légalité. Il convient de vérifier qu’il est issu d’un chanvre européen homologué dont la proportion en THC est inférieure à 0,2 %. Sa teneur en Δ-9 — tétrahydrocannabinol doit être inférieure à 0,2 %. Le même produit ne doit revendiquer aucune allégation thérapeutique et ne fait pas l’objet d’actions promotionnelles entretenant l’amalgame entre sa prise et celle du cannabis ou qui met en avant ce dernier ainsi que ses effets récréatifs.
Qu’en est-il du dosage ?
Le bon dosage de CBD dépend de certains paramètres, à savoir :
- le poids du corps : moins il est important, moins on aura besoin d’une dose élevée,
- la tolérance au CBD : plus elle est élevée, plus on devra multiplier la dose pour pouvoir ressentir pleinement les effets du produit,
- la teneur en cannabidiol du produit choisi : moins elle est élevée, plus la dose nécessaire est importante.
Il est conseillé de commencer par un faible dosage tout en prenant en considération le poids de son corps et le taux de CBD du produit choisi. Le but est en effet d’évaluer sa sensibilité à ce phytocannabinoïde non psychoactif. Selon les experts, la dose de départ doit être comprise entre 20 mg/jour et 40 mg/jour répartie entre les différentes prises. Pour ce qui est des infusions et des tisanes plus particulièrement, le dosage préconisé pour un débutant est de 1 ou 2 cuillères à café pour 25 cl d’eau (8 minutes d’infusion). En cas d’insatisfaction, on peut augmenter progressivement la dose de départ jusqu’à l’obtention des effets recherchés.