S’il subsiste des disparités entre hommes et femmes, l’entreprenariat féminin progresse timidement. En 2021, 43% d’entre elles se lançaient dans la création d’entreprise individuelle selon l’Insee. Pourquoi pas vous ?
74%, c’est le pourcentage d’entreprises créées par des femmes dans les secteurs de la santé et de l’action sociale. 58% se sont dirigées vers l’industrie et 51% vers l’enseignement à l’instar d’Hélène Angiolini qui propose des cours à distance depuis 1 an. Diplômée d’un master en anglais, elle décide de se déclarer en tant qu’auto-entrepreneure, ne trouvant “pas sa place dans l’éducation nationale”. Auparavant, deux expériences en entreprise se sont soldées par un problème de harcèlement au travail : “Ça m’a plombé !”, explique-t-elle.
L’une des motivations évoquées est l’épanouissement professionnel, comme le démontre la première étude française en 2020 (Orelig) sur les représentations de l’entreprenariat liées au genre, copiloté par la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises et Pépite France. “Pour plus de 80% des répondantes, il permet un accomplissement à la fois personnel et professionnel”, étant un moyen d’accéder à un réel espace de liberté et d’indépendance.
Se poser les bonnes questions
Être actrice de son propre projet peut être gratifiant. Mais savez-vous si l’expérience entrepreneuriale est vraiment faite pour vous ? “Entreprendre c’est vraiment extraordinaire quand on aime l’autonomie et qu’on a cette fibre là. C’est le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie”, raconte Natacha Ordas en revenant sur sa propre carrière. Baignée dans l’industrie du digital et de la musique, elle fait ses débuts auprès de David Guetta, puis décide à 30 ans de créer sa plateforme de découverte de talents dans la musique, Soonvibes. “Il faut déjà passer le pas, parce qu’on n’est jamais prête ! Je n’ai qu’un conseil à donner : osez et allez-y si vous avez un projet qui vous tient à cœur. Oui, on fait des erreurs et on se trompe mais cela permet d’engranger de l’expérience. Cela demande une certaine souplesse pour s’adapter aux situations.”
Confiance en soi, détermination et persévérance sont vos alliés pour prendre son envol. Mais avoir le goût de l’initiative ne suffit pas et l’entreprenariat requiert des compétences spécifiques qui nécessitent parfois une formation. De la communication à la partie commerciale, les rôles sont multiples. Si vous êtes ou avez été salariée, vous pouvez faire valoir votre Compte personnel de formation (CPF), qui remplace le Droit individuel à la formation (DIF) depuis janvier 2015. D’autres organismes, comme la région ou Pôle Emploi, peuvent également vous aider.
Trouver des aides et des financements
Malheureusement, le parcours des jeunes entrepreneures est souvent semé d’embûches, comme le rapporte l’Observatoire des représentations de l’entrepreneuriat liées au genre (Orelig). Entre autres, les problèmes de légitimité en tant que femme : “Pour 57,1 % des répondantes, la plupart des interlocuteurs institutionnels (financeurs, banques, fournisseurs, partenaires) sont méfiants lorsqu’une femme présente un projet de création d’entreprise.” Dans un monde qui marche au pas de la gente masculine, pas facile de se faire une place. Pourtant, les femmes savent parfaitement mener leurs affaires. Trois ans après, 66 % des femmes qui ont créé une entreprise sont toujours en activité, un chiffre comparable à celui des hommes.
Pour bien s’armer des dispositifs sont mis en place, comme la garantie ÉGALITÉ femme qui remplace le fond de garantie à l’initiative des femmes (FGIF), permettant également de faciliter l’accès au crédit bancaire. Elle couvre jusqu’à 80 % d’un emprunt bancaire dans la limite d’un montant de 50 000 €. Mais aussi : le programme d’entreprenariat au féminin, Wom’energy qui soutient les cheffes d’entreprises et bien d’autres. Vous pouvez aussi être guidé par des personnes expérimentées, comme le propose Mewen Europa. Ce programme de tutorat promeut le développement des compétences managériales des femmes dans le secteur culturel. “Le mentor transfère son expérience et ses “connaissances ” pour renforcer la posture de la personne conseillée et assurer la pérennité de son entreprise.”
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