Les nouvelles mobilités émergent partout en France, des mobilités plus douces et plus propres qui séduisent les jeunes générations. Sont-elles pourtant moins chères ?
La mobilité d’aujourd’hui est plus douce qu’auparavant
L’utilisation de mobilités douces comme le vélo pour les déplacements quotidiens est aujourd’hui privilégiée dans les grandes métropoles comme Paris ou Nantes où la frénésie du deux roues a gagné la ville. Dans ces zones urbaines, les transports en commun (métro, RER, tramway, bus) sont également massivement présents. De même, d’autres moyens de transport collectif comme l’avion, le train, le covoiturage, etc. sont disponibles et offrent ainsi la possibilité aux citadins de se déplacer facilement partout et à moindre coût.
Toujours connectées sur leurs smartphones, les jeunes générations sont ultramobiles et prennent en considération leur empreinte carbone. C’est pourquoi, les tendances actuelles en matière de mobilité se tournent vers des moyens de transports propres, abordables, partagés et variés.
« Avec les nouveaux enjeux climatiques et le désir des jeunes générations de se déplacer plus proprement, de nouvelles mobilités émergent » indique Marielle MAURE, Responsable Communication d’Europcar La Rochelle, spécialiste de la location voiture et camion courte durée et créateur du service d’autopartage marguerite nantais, qui confirme que « l’utilisation de la voiture des citadins devient ponctuelle et ce besoin peut être tout à fait satisfait par des systèmes de location ou d’autopartage ».
Bien que la crise sanitaire n’ait pas fait naître cette nouvelle tendance, elle a, pour autant, permis de l’affirmer. Une vision idéalisée de la mobilité qui rencontre toutefois certaines contradictions.
Le vélo, moyen de transport privilégié par les Français ?
Une affluence accrue s’est orientée vers le vélo, un mode de transport à la fois vert, dynamique et individuel qui intéresse 77% des moins de 35 ans pour leurs déplacements professionnels. Au niveau global, le vélo de fonction séduit tout de même 69% de la population.
Aujourd’hui, les jeunes générations disent de plus en plus adieu à la voiture de fonction et les employeurs se tournent vers des solutions de mobilité alternative en adaptant également leurs services (casiers, douches, stationnements, bornes de recharge, station d’autoréparation cycliste, etc.).
De même, les professionnels de l’automobile s’adaptent à ces nouveaux désirs en proposant de nouvelles formes de mobilité aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises (location courte, moyenne et longue durée, autopartage, abonnement, etc.) et déclinent même leurs offres avec des flottes de vélos électriques partagés par exemple.
Une alternative offerte principalement aux jeunes urbains Pour profiter de tels avantages, il faut toutefois vivre en ville car utiliser le vélo comme moyen de transport en campagne reviendrait à revoir toute la voirie interurbaine parfois étroite et sinueuse.
Les jeunes habitants en zone rurale ne bénéficient guère de solutions alternatives au scooter ou à la voiture. Les disparités territoriales posent un réel frein au développement des mobilités propres pour ces zones et, par extension, au niveau national.
Bien que la voiture reste le mode de déplacement privilégié par l’ensemble de la population, son utilisation a toutefois baissé pour la tranche des 25-34 ans (-5 points comparé à 2008-2009). Le type de voitures en circulation évolue également puisque les jeunes envisagent davantage la voiture électrique que leurs aînés.
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Le prix, critère de choix privilégié pour les mobilités
La priorité des étudiants et jeunes diplômés en matière de mobilité reste cependant de payer le moins cher possible. Une voiture coûte en moyenne 4 732 euros par an (frais d’entretien, assurance, décote, essence, etc.) soit 20 fois plus que le coût d’un « pass transport » illimité pour les 18-25 ans à Lyon par exemple.
Le critère prix est souvent privilégié au critère environnemental. C’est ainsi que fleurissent de multiples offres low cost. La SNCF avait d’ailleurs entrepris une première démarche en créant l’offre Max Jeune permettant aux 16-27 ans un accès illimité au TGV et Intercités pour 79 euros par mois.
L’autopartage s’ouvre à tous les moyens de transport
Dans les grandes métropoles, tous les modes de transports se partagent (trottinettes, vélos, scooters, voitures électriques, etc.) et les plus addicts à ces solutions de free-floating sont les jeunes. 61% d’entre eux utilisent des applications de mobilité partagée contre 27% pour la génération des 45-55 ans. Un succès qui s’explique notamment par la flexibilité offerte par ce type de service. Certaines applications permettent même de louer une trottinette aussi bien à Marseille qu’à Paris. Un avantage dont ne peuvent pas se vanter les transports en commun dont les abonnements se cantonnent à une seule et même agglomération.
Deux points noirs au tableau, une présence des services d’aupartage presque uniquement dans les hyper-centres urbains et un coût jugé trop élevé par les étudiants. Dorénavant, les jeunes générations veulent des solutions partageables, réservables en quelques clics, annulables et remboursables mais le prix reste encore un frein majeur à une utilisation optimale de ce type de service.
Outre le facteur prix, plusieurs autres enjeux restent à explorer comme notamment le partage équitable de la voirie engendré par la multimodalité. Le développement de MaaS (Mobility as a Service) doit également se multiplier pour faciliter les trajets multimodaux. Enfin, il est nécessaire d’ouvrir les barrières des nouvelles technologies à l’ensemble de la population. 17% des Français se disent encore mal à l’aise avec celles-ci. Cette préoccupation est cependant loin d’être prioritaire à l’ère de l’urgence climatique, laquelle doit guider les usages des plus jeunes mais aussi des boomers.