Tailleur Bar, sac Lady Dior, Saddle bag… toutes ces pièces sont des icônes de l’univers Dior. Au fil des années, la maison s’est construite sa légende à travers ces classiques inoubliables. Décryptage de ces codes de la maison Dior.
Avec son style à la féminité exacerbée, Christian Dior a révolutionné la mode d’après-guerre. Son objectif : mettre la femme en valeur. Pour cela, il célèbre les atouts féminins à l’aide d’artifices empruntés au passé, comme le corset. En reprenant l’esthétique du 19e siècle et en la modernisant, il a imaginé et façonné un nouveau style, rattaché à jamais à son nom. Christian Dior a emmené la mode et la haute couture à un niveau encore jamais atteint. Preuve en est, il a été le premier couturier à faire la couverture du Time en 1957. Et en 2021, les filles en vogue portent plus que jamais ses créations. Des pièces intemporelles donc, qui témoignent de son génie artistique. Focus sur les plus anciens codes de cette maison Dior.
Tailleur Bar et New Look
Dès sa première collection, Christian Dior révolutionne le monde de la mode et imagine l’une de ses pièces emblématiques. C’est dans le Grand Salon de la maison Dior, où il dévoile toutes ses collections, que la magie va opérer. Le 12 février 1947, il présente donc sa collection printemps/été 1947-1948 à travers les lignes Corolle et En Huit. Les créations détonnent. Après le style simple de Coco Chanel qui permet aux femmes de se mouvoir facilement, Dior fait un virage à 180°, rien que ça.
Il réinterprète ainsi la mode du siècle précédent en remettant au goût du jour corsets et autres guêpières. Le tailleur Bar est l’emblème de cette allure. Cette veste, très serrée à la taille, met en avant la poitrine grâce au corset et accentue les hanches avec ses basques intégrées. A ce tailleur s’ajoute souvent une jupe longue plissée virevoltante qui nécessite 20 à 46 mètres de tissu !
Cela va d’ailleurs déclencher une polémique. Nous sommes au sortir d’une guerre qui a décimé le pays. Les tickets de rationnement sont toujours en vigueur, l’heure est à la privation pour les classes moyenne et inférieure. Cette quantité astronomique de tissus précieux (souvent de la soie ou du satin), est en total décalage avec le quotidien difficile de millions de personnes.
Mais dans l’espace feutré où les silhouettes sont présentées, tout le monde est sous le charme. La rédactrice du Vogue américain va même qualifier ce style de « New Look ». Depuis, le terme est resté. Le New Look évoque ainsi pour toutes les fans de mode cette silhouette Dior à la taille serrée et très marquée et aux hanches opulentes. Les directeurs artistiques ont par la suite réinterprété ce New Look, recréant le tailleur Bar dans toutes les matières et couleurs possibles. Depuis sa création, il est présent dans toutes les collections et est devenu l’un des codes emblématiques de la maison Dior.
La Ligne H
Christian Dior aime créer la surprise. Son style évolue à chaque collection, de façon plus ou moins brutale. C’est en partie pour cela que ses défilés attirent autant de personnalités et de rédacteurs de mode. En 1953, soit six ans après l’apparition du New Look, Monsieur Dior va totalement changer de cap. Exit la taille marquée et les hanches larges, place à la ligne H. A l’image de la lettre, le buste devient droit. Plus de corset, la taille se libère et le buste s’amenuise pour faire la part belle aux jambes élancées. Le décolleté n’est plus pigeonnant mais sage, parfait pour les petites poitrines. Le corsage droit Degas, du nom du costume de la sculpture « La Petite Danseuse » d’Edgar Degas, est ainsi utilisé pour créer cette nouvelle silhouette.
Adepte des ruptures stylistiques, Christian imagine ensuite la ligne A qui prône à nouveau les hanches larges puis la Y qui joue elle sur les volumes au niveau des épaules. En résulte des influences multiples et une possibilité infinie pour les créateurs de réinterpréter les codes de cette maison Dior.
Les robes de soirées
Les robes de soirées, ce sont LES pièces que l’on est sûr de retrouver dans chaque défilé de la maison. Les rédactrices de mode et filles en vogue les attendent à chaque fois avec une impatiente toute particulière. Somptueuses, féeriques, on les imagine portées par des princesses de contes. Bref, elles font clairement rêver. C’est Christian Dior qui a initié cette tradition des tenues “grand soir”. L’une des premières est la Junon, dévoilée en 1949. Elle évoque les crinolines des impératrices, c’est-à-dire les jupons bouffants des siècles précédents, et est faite de pétales brodés.
Par la suite, ces tenues de bal sont présentes dans chaque collection de Christian, souvent en noir, gris et rose, ses couleurs préférées. Ce sont notamment ces créations qui lui ont permis de devenir le couturier de prédilection des stars hollywoodiennes et des princesses et reines du monde entier. Parmi ses clientes les plus célèbres, la princesse Margaret, Joséphine Baker, Edith Piaf, Marlène Dietrich ou encore Lauren Bacall.
Les tissus légers et vaporeux au tombé féerique comme la mousseline, le tulle ou l crêpe ont été et sont toujours les références pour concevoir ces folies nocturnes. Sans oublier la broderie, un indispensable pour créer une robe éblouissante, que l’on soit en 1950 ou en 2021. Chaque créateur a ainsi par la suite proposé son interprétation de la robe de soirée parfaite. Et ce tout en conservant l’esprit de Christian Dior. Aujourd’hui, Maria Grazia Chiuri affectionne particulièrement l’image de la déesse grecque forte et s’en inspire souvent pour ses robes de soirée.
Les fleurs, l’un des codes de la maison Dior
Christian Dior a toujours été un passionné de fleurs. Tout petit, il apprenait par coeur les noms des fleurs et plantes et leur description. Ce n’est donc pas une coïncidence si sa première collection a pour nom la ligne « Corolle ». Il était d’ailleurs dit que ses robes s’ouvraient « comme des fleurs ». Une image rendue possible grâce aux mètres affolants de tissus délicats et raffinés utilisés pour les pièces. Nombre de ses créations et notamment ses robes sont ainsi parsemées de fleurs. Elles peuvent être brodées, apposées en relief ou encore constituer le motif de l’imprimé.
Ses robes Miss Dior caractéristiques avec leur crinoline, comme au temps des rois et reines, évoquent d’ailleurs des champs de fleurs colorés. Si Monsieur Dior est un amoureux des fleurs quelles qu’elles soient, il a un penchant tout particulier pour la rose et le muguet. La rose est selon lui la fleur raffinée par excellence. Très superstitieux, il adore aussi le muguet réputé pour porter bonheur. Petite anecdote, il en offre d’ailleurs chaque 1er mai à tous ses employés. Une tradition qui existe encore aujourd’hui au sein de la marque. Les créateurs qui lui ont succédé ont tous perpétué ce lien entre Dior et les fleurs faisant d’elles un code à part entière de la maison Dior.
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L’étoile
Christian Dior a toujours cru en sa bonne étoile. C’est même en tombant à cause de l’une d’elle qu’il décide d’ouvrir sa maison de couture, si si c’est possible. A cette époque, l’homme a la possibilité de lancer sa propre marque mais il doute encore. En marchant dans la rue, il trébuche sur une étoile en métal qui traîne. Il y voit alors le signe heureux qu’il doit monter sa propre entreprise et décide donc de se lancer. Avec le recul, on remercie la personne qui a laissé tomber cette mystérieuse étoile ! Depuis, l’étoile est un des incontournables du style Dior. Elle est souvent présente que ce soit en accessoire ou sur les tenues. Elle est même dessinée sur les sacs de shopping !
L’étoile fait partie de ces éléments chers à l’univers Dior tout comme les rubans, la rose des vents et les motifs pied-de-poule ou prince de galles. Christian Dior est ainsi à l’origine de plusieurs codes de la maison. Mais les créateurs qui lui ont succédé ne sont pas en reste et ont, eux aussi, imaginé des créations qui sont aujourd’hui des symboles de la marque. Des emblèmes à découvrir très prochainement, soyez patients !