Le papillomavirus humain (HPV) appartient à une famille de virus comprenant plus de cent variants. Certains se transmettent par contact cutané ; d’autres sont sexuellement transmissibles. Ce virus est responsable de 99 % des cas de cancers du col de l’utérus, développé par 3 000 femmes chaque année. Selon Santé Publique France, une femme sur trois en meurt. Comment s’en protéger, que faut-il savoir ? Explorons ensemble le mystère du cancer classé en quatrième position, en termes de fréquence chez la femme.
Papillomavirus rime-t-il obligatoirement avec cancer ?
Environ 70 % des personnes sexuellement actives seront un jour infectées par un HPV au moins une fois dans leur vie. Effectivement, le préservatif ne suffit pas à se protéger contre l’infection, même s’il la ralentit considérablement. Si les types de papillomavirus sont nombreux, seulement 14 d’entre eux sont à haut risque cancérigène, dont les types 16 et 18, responsables de 70 % des cancers et lésions précancéreuses du col de l’utérus. Beaucoup ne posent aucun problème, sont asymptomatiques et s’éliminent naturellement après six à dix-huit mois. Les papillomavirus à bas risque cancérigène peuvent toutefois occasionner des verrues sur les muqueuses de la vulve, du vagin, du pénis ou de l’anus.
Chez certains types de papillomavirus, des cellules du col de l’utérus peuvent muter, entraînant des lésions précancéreuses pouvant déboucher sur un cancer. Ce virus touche toutes les zones intimes, mais aussi les voies aéro digestives supérieures (bouche, gorge etc). Vous l’aurez compris, la plupart du temps, le papillomavirus est bénin et évolue sans conséquence grave pour la santé. Cependant, il existe un risque de lésions précancéreuses que nous savons désormais dépister.
La vaccination pour prévenir les risques de cancer
Depuis plusieurs années, la vaccination est conseillée chez les adolescents entre 11 et 14 ans, avant leur premier rapport sexuel. Les risques de transmission concernent les deux sexes, il est donc important de sensibiliser toute la population au papillomavirus. Pour certains cancers comme celui de l’oropharynx et de l’anus, il n’existe aucun dépistage avancé, d’où l’importance du vaccin.
Concernant les femmes, le premier dépistage s’effectue à 25 ans par frottis. Le deuxième est un examen de contrôle un an après, puis les rendez-vous s’espacent tous les trois ans, s’il n’y a pas d’anomalie. Le papillomavirus est responsable de 1750 cas de cancers chaque année en France chez les hommes, contre 4580 chez les femmes. Les vaccins sont très efficaces mais ils ne concernent pas toutes les souches de HPV. Malheureusement, le taux de vaccination est inférieur à 30 % en France. Pourtant, en Australie, le nombre de personnes atteintes par un papillomavirus cancérigène a chuté de 22 à 1,5 % grâce à la vaccination. En Suède, on assiste à une diminution de 75 % des lésions précancéreuses chez les femmes vaccinées avant 17 ans.
Si elle était généralisée à tous les adolescents, la vaccination protégerait les hommes qui représentent un quart des cas de cancer causé par un papillomavirus chaque année, et dont le dépistage s’avère compliqué.
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La prévention comme solution
90 % des cancers du col de l’utérus peuvent être évités grâce au dépistage des lésions précancéreuses. Cependant, 50 % des femmes ne réalisent pas de frottis régulièrement. C’est pourquoi, le centre Oscar Lambret se mobilise contre les cancers féminins. En effet, neuf cancers sur dix peuvent se guérir s’ils sont détectés assez tôt.
Le centre Oscar Lambret est une référence nationale dans la prise en charge des cancers gynécologiques. Seulement 10 % des cas de papillomavirus se transformeront en cancers, notamment lorsque d’autres co-facteurs sont impliqués, comme le tabagisme. Des prises en charge personnalisées permettent d’améliorer les résultats thérapeutiques. Si une souche de HPV est détectée, une colposcopie (examen du col de l’utérus au microscope) ainsi qu’une biopsie (prélèvement de tissus) seront réalisées. Selon le type de lésions, le traitement peut aller de l’ablation d’une partie du col utérin à l’ablation totale de l’utérus. Dans ce cas, le praticien et le patient devront s’interroger sur la future fertilité de la femme. En cas de métastases, la chimiothérapie traitera l’ensemble de l’organisme. Donc, n’attendez plus, le dépistage commence maintenant !