Dès la huitième semaine, le fœtus perçoit des sons et devient progressivement sensible aux autres sens. Il sait distinguer et reconnaître les voix dont il s’habitue. Les hormones, le placenta ou encore le liquide amniotique sembleraient jouer un rôle vecteur dans la transmission de ses informations. Les scientifiques savent que les humeurs et émotions de la mère influent sur le nourrisson dans une certaine mesure. Nos ressentis pendant la grossesse peuvent-ils modeler notre futur bébé ?
L’orientation sexuelle
Dès la fécondation, le sexe d’un nourrisson est déterminé sur le plan génétique. En effet, la fusion de deux cellules donnent naissance à un zygote, cette unique cellule qui créera un être humain. Elle dispose de 44 chromosomes et d’une paire de chromosomes sexuels. C’est le spermatozoïde qui détermine le futur sexe du bébé, en apportant soit un chromosome X, soit un Y. De ce fait, la nature est seule responsable du sexe de l’enfant. Pourtant, nous nous demandons si la pensée d’une mère peut intervenir dans l’orientation sexuelle d’un enfant ?
Prenons l’exemple d’une jeune maman qui souhaitait avoir un garçon par-dessus tout. Elle l’a désiré très fort puis a accouché d’une fille. En grandissant, cette dernière a une attitude de garçon manqué et est attirée par d’autres filles. Simple coïncidence ou la connexion psychologique in utero permet au fœtus de se développer selon les émotions de sa mère ? Une étude réalisée par deux chercheurs de l’université de Rennes pour The Conversation montre que le fœtus est sensible aux stimuli externes.
Une transmission “transnatale” expliquerait la connexion du bébé à sa mère à travers ses goûts, ses émotions, etc. Cela ne veut pas dire que toutes les mères, dont le sexe de l’enfant n’était pas celui souhaité, mettront au monde des bébés homosexuels. Simplement, si cette question préoccupe la future maman pendant une bonne partie de la grossesse, elle disposera de plus de chances de concevoir un bébé qui “s’adaptera” inconsciemment à sa volonté. L’orientation sexuelle se joue donc avant la naissance. Les gènes en sont les principaux responsables.
Le caractère
Le stress, l’anxiété ou encore la colère sont des sentiments puissants qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur le fœtus. L’état émotif de la mère peut donc avoir des effets à long terme sur le développement psychologique de l’enfant. Dans le cas d’une mère stressée, le bébé aura plus facilement des réactions excessives (crises, pleurs) face à un changement de situation. Comme dit plus haut, le nourrisson perçoit les hormones produites par la mère, liées à l’anxiété. On les appelle cortisol. Une étude regroupant 10 000 femmes démontrent que celles exposées à un haut niveau de stress durant le troisième trimestre ont généralement des enfants avec plus de troubles comportementaux que les autres.
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De plus, dans son livre Adrien ou la colère des bébés, Jean-Pierre Relier explique l’histoire d’Adrien, né prématurément à cinq mois et demi de grossesse pour attirer l’attention de sa maman, débordée par sa carrière. Pour ce spécialiste de la néonatologie, l’enfant vient au monde de façon anticipée afin d’accaparer l’attention de sa mère. “À chaque fois qu’une mère “abandonne” par la pensée son enfant (pour ses préoccupations professionnelles, des problèmes de couple, la peur de voir son corps changer…), celui-ci se sentirait perdu.”
La crise du Verglas
Enfin, une expérience menée au Canada prouve que les effets du stress maternel prénatal ont des conséquences sur le développement du fœtus et de l’enfant. En janvier 1998, à la suite d’une crise générée par du verglas au Québec, de nombreuses femmes ont été soumises à des situations stressantes : sans téléphone pendant quatre jours, sans électricité durant 15 jours, maison endommagée, etc. Vivre des conditions traumatisantes a permis de déterminer l’impact de leurs pensées sur le fœtus. “Les résultats obtenus dans cette étude suggèrent qu’un événement stressant subi pendant la grossesse peut avoir des répercussions néfastes sur le développement cognitif et linguistique de l’enfant, et cela, indépendamment des variables attribuables à la mère (exemple : personnalité). Nous avons notamment constaté que plusieurs effets sont liés au moment d’exposition pendant la grossesse, dont le deuxième trimestre en particulier, et que les répercussions du stress objectif sont plus importantes que celles du stress subjectif.”
Vivre une grossesse calme et apaisée
Pour mettre toutes les chances de son côté d’assurer le futur bon développement du nourrisson, il faut gagner en sérénité. Ce n’est pas parce que vous êtes anxieux que votre enfant le sera automatiquement. Beaucoup d’autres facteurs entrent en jeux : les gènes, l’éducation, les autres membres de la famille. Cependant, plus vous serez calme et apaisée, plus le comportement de l’enfant sera susceptible d’être simple à gérer. Effectuer du yoga ou de la méditation, se reposer, s’écouter, demander de l’aide au besoin sont quelques conseils à appliquer quotidiennement. Documentez-vous, sans tomber dans la psychose ou la paranoïa. Écoutez les conseils mais faites-vous votre propre avis ! Bien s’hydrater, dormir convenablement, pratiquer une activité physique régulière peuvent aussi aider à rester zen.