Toutes les vingts minutes, une espèce animale ou végétale disparaît. Un million d’espèce est en voie d’extinction. En quoi sommes-nous responsables? Dans quelles mesures peut-on faire face au processus de réchauffement climatique et d’extinction des espèces?
En 2021, sur l’ensemble des êtres vivants présents sur Terre, 4% sont des animaux sauvages. Les 96% majoritaires se composent d’humains et d’animaux domestiqués. Aujourd’hui, toutes les vingts minutes, une espèce animale ou végétale disparaît.
Prendre conscience de l’impact humain
La disparition croissante des espèces
Selon l’ONG WWF, vouée à la protection de l’environnement et du développement durable, 70 % des stocks halieutiques sont surexploités. Les coraux, par exemple, abritent deux millions d’espèces qui vivent en harmonie, chassent et se reproduisent. Les récifs constituent aussi un excellent rempart contre les cyclones et autres tempêtes. Ces dernières années, les scientifiques ont constatés un blanchissement des coraux, ce qui signifie qu’ils sont en train de mourir.
Le chalutage en eau profonde racle tous les fonds marins, endommageant au passage les coraux. Des milliers d’espèces non comestibles, comme les requins, sont tuées chaque année. Les déchets de l’industrie, le réchauffement des eaux, les marées noires ou encore les eaux usées participent également à leur dégradation.
D’après les chiffres du documentaire Legacy de Yann Arthus-Bertrand, 60 % des animaux sauvages ont disparu depuis 1970. La population des derniers gorilles des montagnes est estimée à environ mille individus dans la région des Grands Lacs africains. En Indonésie, la production d’huile de palme condamne les Orangs-outans à l’extinction. Les tigres sauvages sont menacés par le braconnage qui réduit considérablement leur population.
Les ours polaires sont fortement impactés par la diminution de leur terrain de chasse dû à la fonte de la banquise. Chaque année, 20 à 30 000 éléphants meurent en raison de leurs défenses en ivoire, convoitées par les braconniers. L’éléphant d’Asie est inscrit sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction de l’UICN. Aujourd’hui, il en resterait moins de 50 000 à l’état sauvage.
Le réchauffement de la planète
La Terre se réchauffe. En Afrique, la sécheresse oblige les peuples à empiéter sur le territoire des parcs nationaux pour nourrir leur bétail. Ce phénomène s’accentue partout dans les villes autour des zones sèches, causant une proximité dangereuse avec la faune sauvage.
Les calottes glacières fondent. Les glaciers du Groenland sont la deuxième source d’eau douce la plus importante du monde. En vingt ans, 3 millions de km cube de glace ont fondu, sur les huit millions existants. En 2014, le gouvernement néerlandais lançait un plan de 20 milliards d’euros pour renforcer les digues du pays, car 26 % du territoire des Pays-Bas se situe sous le niveau de la mer.
D’après un rapport de la Banque mondiale, avant 2050, environ 500 millions de réfugiés climatiques chercheront à échapper aux catastrophes naturelles. La majeure partie de ce changement démographique aura lieu en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine.
Notre industrie, cause principale d’un dérèglement à l’échelle planétaire
D’un côté, nous rasons des forêts entières, détruisant notre source d’oxygène. De l’autre, nos activités industrielles réchauffent la planète créant une augmentation de chaleur.
- Le tonnage de bois coupé annuellement a augmenté de 45 % depuis 1970.
- 50 % de l’expansion des terres agricoles se fait aux dépens de la forêt. Les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux.
- Le réchauffement climatique provoque d’autres désagréments comme la prolifération d’espèces nuisibles. Un coléoptère, le scolyte typographe, apprécie la chaleur. Les scientifiques ont remarqués que cet insecte se propageait avec grande aisance depuis une décennie, provoquant des dégâts considérables sur d’entières forêts de sapins.
- La déforestation, et l’impact de l’activité humaine plus généralement, explique la majorité des incendies déroulés en Amazonie.
- Chaque année, 8 millions de tonne de plastique finissent dans les océans.
- Des déchets nucléaires sont régulièrement relâchés dans les océans. Le gouvernement japonais a opté pour le rejet dans l’océan Pacifique de l’eau contaminée. Issue du refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire Fukushima, les réacteurs avaient subi une fusion des cœurs au moment du séisme et du tsunami du 11 mars 2011.
La collapsologie, mythe ou réalité ?
La collapsologie est un mouvement de pensée qui envisage les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle. En 1937, la population était de 2,3 milliards d’habitants. L’empreinte carbone dans l’atmosphère s’élevait à 280 ppm (partie par million). Les étendues sauvages représentaient 66% de la surface de la Terre. En 2021, nous sommes 7,8 milliards peuplant la Planète. L’empreinte carbone s’est élevée à 415 ppm et il ne reste que 35% des étendues sauvages.
Une sixième extinction de masse ?
L’Histoire dénombre cinq grandes extinctions de masse. On parle d’extinction de masse lorsque 75% des espèces animales et végétales disparaissent de la terre et des océans. La première aurait été causée par l’explosion d’une étoile à plusieurs années-lumière de la terre. La seconde extinction est survenue après une explosion volcanique. Des gaz surchauffés furent expulsés de la Terre et des milliers de tonnes de roches en fusion se déversèrent dans les océans.
Le nombre de gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmenta, l’eau atteignit plus de 30 degrés. Les éruptions frappèrent la terre, l’air se chargea de soufre générant ce qu’on appelle un hiver volcanique où la cendre bloque le soleil. Les trois suivantes sont le résultat d’un changement climatique graduel, de fluctuations du niveau de la mer ou d’une collision de la Terre avec un ou plusieurs astéroïdes.
La théorie de l’effondrement ne signifie pas la fin du monde, mais la fin de la société. L’écologie, l’économie ou la surpopulation pourraient être les causes de ce que les adeptes de la théorie appellent la “sixième extinction de masse.” Ils utilisent aussi le terme “crime contre la biodiversité.” Comme exemple, ils utilisent la civilisation Maya. Ce peuple s’est éteint en deux siècle après avoir cultivé à outrance ses terres, les laissant inutilisables sur le long terme.
En coupant de plus en plus de bois aux alentours, les animaux commencèrent à manquer et le taux d’humidité présent dans le sol diminua, réduisant le nombre de précipitations. Les températures augmentèrent et le maïs, élément principal de leur récolte, se fit plus dur à cultiver. En se dispersant de leurs terres natales, les Mayas disparurent.
Quelles sont les solutions ?
Des solutions existent.
- Sortir des énergies fossiles et développer des énergies renouvelables,
- Limiter notre consommation de produits d’origine animale et prohiber la viande industrielle,
- Sanctionner les multinationales, renforcer la traçabilité du bois, mettre en œuvre des projets anti-déforestation,
- Trier ses déchets, limiter l’achat de plastique au minimum,
- Privilégier les transports en commun ou le covoiturage, garder en tête que l’avion est un mode de transport exceptionnel,
- Acheter local plutôt que de se faire livrer par de grosses entreprises qui polluent.
À l’échelle individuelle ou sociétale, nous sommes en mesure d’entreprendre des actions et d’agir. Saviez-vous par exemple que l’envoi d’un mail représente 10g de CO2 ? Alors, n’hésitez pas à vous désabonner des newsletters et à faire du tri dans vos boîtes mail régulièrement. Car, pour que l’atmosphère retrouve son taux normal de dioxyde de carbone, il faudrait à la terre 10 000 ans, en cessant toute activité humaine. Le solaire, l’hydroélectricité, l’éolien n’ont pas remplacé les énergies fossiles.
Elles s’y sont ajoutées, dans un souci de produire toujours plus à moindre coût. Elles ne seront inépuisables que lorsqu’elles deviendront stockables. Notre planète est mise au service de l’économie et de la finance. Nous devons trouver un nouveau système au service de notre planète en commençant par mesurer nos empreintes carbones et prendre des mesures pour la réduction des énergies fossiles.
La bataille des associations et ONG
En France, le projet de loi “climat et résilience” a obligé le gouvernement à tenter de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 10 ans. En attendant, de nombreuses associations tentent de sensibiliser un public de plus en plus large. Des manifestations s’organisent et l’impact écologique prend de l’ampleur. WWF, Greenpeace, Mr Mondialisation… sont des exemples d’associations œuvrant pour la protection de la nature. S’informer, c’est dans un premier temps prendre conscience de la situation.
Effectivement, les chiffres ne trompent pas. Notre activité a des conséquences néfastes sur la Planète. Cependant, les efforts à faire sont moindres et accessibles à tous à l’échelle individuelle. La prise de conscience évolue toutefois dans le bon sens grâce à la prévention. Enfin, de plus en plus de décisions gouvernementales essayent de tenir compte de l’écologie.