Célèbre couturier français, Yves Saint Laurent est sacré plus jeune couturier du monde dès l’âge de 21 ans, lorsqu’il prend la succession de la maison Christian Dior. Sa vie est rythmée par sa volonté de repenser la mode féminine, mais également de redonner le pouvoir aux femmes à travers des tenues « New Look ». Ô Magazine retrace la carrière de ce couturier précurseur et féministe du XXe siècle.
Ses débuts
Dès son arrivée à Paris à l’âge de 19 ans, Yves Saint Laurent montre rapidement son talent et intègre la maison Christian Dior, dont le créateur décède en 1957. Le jeune couturier prend place dans la maison éponyme en tant que successeur, conformément à la volonté du défunt. C’est le début d’une carrière prometteuse avec des collections hors-du commun pour l’époque.
Il connaît un succès mondial pour sa première collection « Trapèze », à travers laquelle il se détache de Dior. L’artiste préfère une ligne plus souple avec moins de tissus, plus de légèreté. Peu de temps après, il tombe en dépression. Après quelques années passées chez Dior, le 4 décembre 1961, il décide de fonder sa maison de haute couture à l’aide de Pierre Bergé. Avec ce dernier, il formera l’un des couples les plus emblématiques de la mode.
Un créateur au service des femmes
Dès ses premières créations, il met un terme aux normes de la mode féminine de l’époque en utilisant des lignes moins strictes. Il libère le corps de la femme constamment recouvert de vêtements futiles. Yves Saint Laurent repense totalement le smoking. Il adapte ce vêtement initialement masculin au corps féminin. Il crée le smoking pour femme. Le masculin-féminin lui permet d’anticiper une révolution féminine. En modernisant un vêtement qui symbolise le contrôle et la puissance masculine, il le transforme en un vêtement d’émancipation pour les femmes. Le smoking devient une pièce emblématique de la maison Yves Saint Laurent.
“Pour moi, rien n’est plus beau qu’une femme dans un vêtement d’homme ! Parce que toute sa féminité entre en jeu : une femme ne rentre pas dans un vêtement d’homme, elle doit lutter contre, et sa féminité s’exprime davantage.“
Yves Saint Laurent
Ce dernier va encore plus loin dans sa démarche féministe en créant la robe « see-through ». C’est une robe laissant paraître le buste des femmes avec une matière synthétique semi-transparente, la cigaline. Cette nouvelle création brise les tabous autour de la nudité des femmes, mais suscite le scandale auprès des journaux américains encore trop conservateurs. Pour le créateur, l’idée est de libérer la femme des tissus lourds et encombrants pour laisser place à des matières laissant deviner le corps féminin.
En utilisant les codes masculins, il apporte aux femmes l’assurance, le pouvoir et l’audace avec une touche de féminité. Coco Chanel a libéré les femmes et Yves Saint Laurent leur a donné le pouvoir.
“L’enfant aux nerfs d’acier”
Surnommé « l’enfant aux nerfs d’acier » par l’écrivain japonais Mishima, Yves Saint Laurent est le premier couturier à avoir posé entièrement nu pour la promotion de son parfum Rive Gauche pour homme en 1971. Son homosexualité n’a jamais fait l’objet de mystère. Il a également libéré les hommes des clichés liés à leur virilité. Notamment par la création des tuniques décolletées et des pantalons lacés. Sa carrière triomphe également dans l’univers de la scène et du cinéma. Il habille une quinzaine de ballets de Roland Petit, mais aussi Catherine Deneuve avec la fameuse robe à scratch de Belle de Jour de Buñuel qui est restée un classique.
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Un éternel caractère
Yves Saint Laurent se démarque par son attitude avant-gardiste et dissemblable des autres couturiers tiraillés entre paradis artificiels et dépressions. Pendant plus de quarante ans, il a été au service des femmes, de leurs corps et de leurs évolutions. Il décède en 2008 et emporte avec lui tout son talent qui influence saison après saison de nombreux artistes couturiers. Sa perpétuelle relation avec les femmes n’a pas fini de marquer le monde de la mode.