Malgré la pandémie, le gouvernement Tanzanien a fait le choix de ne pas fermer ses frontières pour continuer à vivre du tourisme. Un choix politique qui a permis à Fanny et Ibra de continuer, pendant dix mois, de gagner leur vie en accueillant des touristes dans leur maison. Voyant l’épidémie se propager à grande vitesse depuis deux mois, les hôtes ont désormais cessé leur activité. Cette famille franco-tanzanienne a partagé son quotidien aussi lointain que différent du nôtre.
Fanny est française et vient d’Alsace, Ibra est Maasaï. Ensemble, ils vivent à Morogoro, dans un petit paradis avec leurs deux enfants. Partageant tous les deux l’amour des rencontres, du voyage et du partage d’expérience, ils ont décidé d’accueillir les touristes dans leur maison et de leur proposer des activités authentiques pendant dix mois, malgré la pandémie. Fanny nous a expliqué son quotidien à des kilomètres de sa ville natale et nous a dévoilé une partie de sa vie en Tanzanie.
En quoi consiste leur activité ?
Fanny est professeur de français dans une école anglaise où elle enseigne au collège, au lycée et quelques heures en primaire. Ibra est guide touristique. Ensemble, ils accueillent des étrangers (mais pas que) chez eux et partagent leur amour pour la Tanzanie. Oldonyo Moutain View Resthouse est né d’un amour passionnel entre deux êtres et le désir de partager la beauté de la nature. Bien plus qu’un pied-à-terre, c’est l’occasion de partager des moments de convivialité et d’en apprendre un peu plus sur la culture Maasaï dont Ibra est originaire.
Safari dans le parc national de Mikumi, visite authentique d’un village Maasaï, randonnée dans les montagnes, promenade au marché, voilà le genre d’activités qui vous sera proposé. Vous aurez également la possibilité de partager les repas avec Fanny et Ibra. L’occasion de goûter des plats traditionnels et de partager des moments inoubliables avec cette petite famille dont les enfants parlent déjà quatre langues.
Le Coronavirus a-t-il réellement impacté la Tanzanie ?
Lors du premier confinement, dès le premier cas détecté, le gouvernement tanzanien a fermé les écoles et l’espace aérien. Selon le gouvernement, la maladie ne s’est pas diffusée et tout a progressivement réouvert en mai puis en juin. Le président ne voulait pas imposer de confinement à son peuple. “Ici, les gens ne peuvent pas se permettre de rester inactif. Ils n’ont aucune économie, pas d’aide sociale. De plus, le développement du pays dépend intrinsèquement du tourisme” a expliqué le couple. Une fermeture prolongée des frontières aurait été désastreuse pour l’économie, qui est tout de même fortement impactée. En mai 2020, le président a effectué des tests PCR sur une chèvre et une papaye. Les résultats se sont avérés positifs et le gouvernement a décidé de ne pas s’y fier. Dès lors, le gouvernement ne veut plus entendre parler de la pandémie.
“Globalement, nous n’avions pas l’impression que cette première vague avait touché la Tanzanie”, a expliqué Fanny. “Cependant depuis janvier 2021, nous voyons beaucoup plus de monde tomber malade. Les hôpitaux étaient saturés tout le mois de février. Mais nous n’en savons pas réellement plus. Le gouvernement ne communique pas de chiffres. La plupart des malades semblent être diagnostiqués d’une pneumonie.”. Les informations quant au virus restent floues.
La nouvelle présidence a-t-elle un impact sur la mentalité des locaux ?
Le 17 mars, le président Tanzanien John Magufuli est mort suite à des problèmes cardiaques. Pour la première fois, la vice-présidente Samia Suluhu lui a succédé et est devenue la première femme à la tête du pays. Les Tanzaniens vouent un culte et accordent un grand respect à leur président. Dans leur culture, afficher des portraits du président est une obligation dans les lieux publics. La mort de John Magufuli, qui avait disparu de la scène médiatique depuis plus de trois semaines, a été perçue comme un repère qui s’effondre. Les tanzaniens ont besoin d’une figure d’autorité à laquelle se rattacher. Il est encore difficile d’acquérir de l’indépendance, des idées autonomes ou encore des prises d’initiative. C’est aussi la première fois qu’un président meurt durant un mandat.
Deux jours après la mort du président, Samia Suluhu a prêté serment et a pris officiellement le poste de Présidente. Les Tanzaniens entendent autour d’eux qu’elle disposerait d’une vision juste et douce. Elle se retrouve néanmoins face à plusieurs enjeux de taille. Tout d’abord, gérer la crise sanitaire. Puis, devenir la première femme présidente de la Tanzanie avec l’espoir, pour les femmes, de voir s’améliorer l’égalité des sexes. Il est encore trop tôt pour savoir ce qui changera potentiellement, que ce soit dans l’attitude du peuple ou dans la façon dont elle compte gérer la crise.
Comment avez-vous personnellement vécu la crise ?
“De mon côté, je suis heureuse d’avoir été en Tanzanie où nous avons pu garder une vie visuellement normale. Pas de confinement (sauf auto imposé donc relatif), pas de couvre-feu, pas de masque… Financièrement et professionnellement, c’est plus compliqué. Nous avons cessé notre activité touristique pour le moment. Être loin de ses proches, c’est aussi difficile car les frontières européennes sont fermées et qu’il est impossible de savoir quand on pourra y retourner. Mais point très important, cela m’a aidé à réaliser à quel point il est essentiel d’avoir plusieurs cordes à son arc. Quand le tourisme s’effondre, et qu’il faut réussir à continuer de travailler, le cerveau s’active.”
Coup de cœur lors d’un voyage en Tanzanie ?
“Pour visiter des endroits méconnus en Tanzanie, je conseillerais les montagnes Usambara. D’abord la région de Lushoto, véritable havre de paix où la nature verdoyante est reine. Puis, le parc national de Kitulo qui vaut le détour. Surnommé le Serengeti des fleurs ou encore le “jardin de Dieu”, le parc regorge de plantes, fleurs et oiseaux”.
De notre côté, nous vous proposons de contacter Boss Dhow si vous souhaitez vous rendre à Zanzibar. Olympe, la créatrice du concept, est française. Elle propose des activités afin de découvrir l’île, en accord total avec l’environnement. Sa journée phare : une ballade en voilier, du snorkelling, un barbecue de fruits de mer et la chance de peut-être apercevoir en chemin des dauphins sauvages.
Même si les frontières aériennes restent ouvertes, le tourisme a considérablement ralenti l’activité économique du pays. Voilà pourquoi, nous avons voulu mettre en lumière des expatriés travaillant dur pour proposer aux touristes des visites authentiques. La Tanzanie regorge de surprises et les locaux attendent avec impatience un retour des étrangers. Les parcs nationaux, qui représentent leur plus grande fierté, nécessitent d’être entretenus et préservés grâce aux safaris organisés. Et vous, l’Afrique vous fait-elle rêver ?
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