Dans notre société surconnectée qui nous demande de donner le meilleur de nous-mêmes en un temps record, d’allier réussite avec performance, il est parfois bon de respirer profondément et de mettre le holà. On se souvient tous de la scène finale de Mad Men, qui se termine sur un Don Draper en position du lotus, un sourire apaisé sur son visage. Et si nous aussi, on apprenait à ralentir et à profiter des petites choses simples ? C’est là que le slow living intervient.
Le slow living, qu’est-ce que c’est ?
Le concept du slow living promeut « simplement » de prendre du temps pour soi. Les guillemets sont de mise dans une société qui nous incite à faire tout toujours plus vite. Pour preuve, l’Hyperloop, ce « train » qui veut concurrencer les avions et faire du 1000km/heure. Le slow living, c’est absolument tout l’inverse, en privilégiant la lenteur, la douceur de vivre.
À la base, le slow living est né dans les années 1980. Plus particulièrement, en Italie, suite au « Slow Food ». Il s’agit d’un mouvement qui traduit une exaspération généralisée de la part des Italiens, à l’ouverture d’un restaurant de la chaîne McDonald’s à Rome. Les « pro-slow food » commencent alors un boycott contre la chaîne américaine. Ces derniers invitent les Italiens à cuisiner eux-mêmes leurs repas avec des aliments non transformés. Depuis, le slow living a fait du chemin et compte des adeptes, de plus en plus nombreux. Décryptage.
Cinq approches pour expliquer concrètement le slow living :
- Se déconnecter. On débranche notre wifi, on éteint nos téléphones et on se libère de toute la technologie qui nous entoure sans cesse. La nouvelle option de nos iPhones, « temps d’utilisation », nous montre qu’il est grand temps d’arrêter de vivre avec nos téléphones greffés à la main. A la place, on essaie de voir nos proches, on passe du temps en famille, on lit ou on apprend des nouvelles activités. Besoin d’une idée ? Le macramé, la couture, la cuisine, la peinture, le tissage, le dessin, les plantes, la poterie sont des activités “pro” slow living.
- Pratiquer une activité typiquement « slow » telle que le yoga ou la méditation. D’une demi-heure à une heure par jour, le but est de se concentrer sur soi-même.
- Se détendre sans culpabiliser et s’accorder du temps pour soi. Faire une sieste, profiter du soleil (en terrasse ou à la mer, l’essentiel est de sentir le soleil sur sa peau), rester cinq minutes de plus le matin dans son lit, …
- Profiter des bien-faits de la nature. Quoi de mieux que sentir l’herbe fraîche sous ses pieds, faire une balade en forêt ou écouter les vagues s’échouer contre les galets ? En plus de se ressourcer auprès de la nature, on prend conscience de ce qu’elle nous apporte et on apprend (si ce n’est pas déjà le cas) à en prendre soin et à la protéger.
- Ce qui nous amène enfin à la dernière approche, peut-être la plus compliquée : adopter la slow attitude. On se met à la slow fashion (on essaie d’éviter de se ruer dans nos grandes enseignes préférées pour acheter un nouveau pull noir qui échouera dans notre garde-robe et on se tourne vers la seconde main ou si on y est réticents, vers des enseignes telles que Balzac ou Sézane), on s’adonne à la slow food (on privilégie les marchés ou les épiceries bio pour se concocter de bons petits plats), on fabrique nos cosmétiques, produits d’entretien et soins. En effet, cela prend plus du temps mais c’est aussi ça la base-même du slow living.
Et surtout, on change nos habitudes doucement, sans culpabiliser. On avance petit à petit et un jour, ces gestes nous deviendront naturels.
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Ils ont fait du slow living leur mantra :
- Carl Honoré et son ouvrage L’éloge de la Lenteur. Le journaliste canadien nous fait réfléchir sur notre style de vie, notre façon de consommer. Et ça fait du bien. Voici un extrait de ce pro du slow living : « Voilà où nous mène notre obsession d’aller vite et de gagner du temps. A la furie. Furie au volant, en avion, dans les magasins, en couple, au bureau, en vacances, à la gym. Grâce à la vitesse, nous vivons l’âge de la rage. »
- En France, le camping Tipi Bivouac propose des séjours insolites, dans des tipis, à la découverte des traditions des peuples amérindiens. Petite particularité au camping Tipi Bouviac : en effet, les téléphones portables y sont proscrits. On les laisse à l’accueil et le temps de notre séjour, on se déconnecte complètement pour se sentir au plus proche de la nature.
- Le petit nouveau au rayon presse, le magazine Dim Dam Dom. Ce magazine aux belles photos et aux reportages intéressants invite son lecteur à « appuyer sur pause », d’après leurs propres termes. On ne peut que saluer l’initiative.
Alors maintenant, on respire et on lâche prise !