Cinq chiffres à connaître sur l’industrie d’élevage

5 chiffres sur l'industrie d'élevage

L’alimentation des Hommes évolue sans cesse. D’abord chasseurs-cueilleurs, nous avons ensuite développés diverses compétences avec l’apparition du feu. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (FAO), nous consommons plus de 10 000 kilos de viande chaque seconde dans le monde. En 2017, cela correspondait à 323 millions de tonnes de viande. Voici cinq chiffres à connaître sur l’industrie d’élevage.

Notre consommation de viande a progressé de 2,3% par an au cours de ces dix dernières années. De ce fait, elle serait en moyenne de 42,9 kg/hab. Avec l’industrialisation, nous trouvons désormais des centaines de kilos de viande sur les étals de nos supermarchés. La plupart du temps, nous ne nous interrogeons même pas sur leur provenance. Alors que la population mondiale ne cesse de s’accroître, l’industrie continue de se développer. Peu à peu, nous perdons le respect envers l’animal, et le gaspillage s’intensifie. Un tiers des aliments produits sur la Planète est jeté sans être consommé. En France, chaque personne gaspille entre 20 et 30 kg d’aliments chaque année.

Un hectare de céréales : 2 carnivores contre 50 végétariens

Saviez-vous qu’un hectare de céréales peut nourrir deux carnivores contre cinquante végétariens ? Près de 40 % des céréales produites et récoltées dans le monde servent à nourrir le bétail. En effet, l’élevage est responsable de 70 % de la déforestation actuelle et de plus de 50 % des gaz à effet de serre. Il mobilise 2/3 des terres agricoles mondiales, soit près de 1/3 des terres émergées. La forêt primaire diminue tous les ans pour laisser place à des terrains de fourrage où pousse l’alimentation principale des animaux d’élevage. À surface équivalente, l’industrialisation produit 15 fois plus de protéines végétales qu’animales. De ce fait, la production mondiale agricole actuelle permettrait de nourrir 12 à 15 milliards d’humains végétaliens.

L’agriculture utilise 70 % de notre consommation globale d’eau

8 % de notre utilisation globale de l’eau est consacré à nos usages personnels. Cela représente environ 60 litres par jour et par personne pour nos besoins fondamentaux : boire, se laver, faire une machine, tirer la chasse, faire la vaisselle etc. L’industrie utilise 22 % de la consommation totale et l’agriculture, 70 %. La luzerne, par exemple, est un ingrédient de fourrage. En faire pousser un kilo demande 510 litres d’eau. Une vache consomme environ 12 kilos de fourrage par jour. Au total, il faut 1 650 litres d’eau pour produire un hamburger.

On utilise actuellement l’eau douce pour subvenir à tous nos besoins, mais elle ne représente que 1 % de l’eau présente sur Terre. Dessaliniser l’eau de mer demande beaucoup d’argent et d’énergie. Continuer de pomper les ressources souterraines d’eau risque de causer un effondrement en surface et d’affaisser les sols. La meilleure solution serait donc d’augmenter le prix de l’eau pour l’industrie afin que les ménages puissent quand même continuer de l’utiliser sans trop de contraintes budgétaires.

10 % des volailles seulement détiennent un signe officiel de qualité ou d’origine

En 2016, 70% des poules pondeuses étaient élevées dans des élevages concentrant plus de 50 000 poules, selon Greenpeace. Les poules pondeuses donnent naissance à près de 300 oeufs par an (Filières avicoles, 2015) contre une quinzaine lorsqu’elles vivent à l’état sauvage. Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation affirme qu’aujourd’hui, 66% des œufs produits en France sont de catégorie 3. Pour rappel, la signification des numéros est la suivante : 0 pour un élevage bio ; 1 pour un élevage en plein air ; 2 pour un élevage au sol ; 3 pour un élevage en cage.

Comment choisir ses œufs ? Fédération romande des consommateurs
Comment choisir ses œufs ? Fédération romande des consommateurs

75 milliards d’animaux sont abattus chaque année

Sur l’ensemble des êtres vivants sur Terre, 4 % sont des animaux sauvages. Les 96 % restants sont les Hommes, les animaux de compagnie et les animaux d’élevage. En cinquante ans, la population mondiale a doublé et notre production de viande a presque quadruplé. Pourtant, la production intensive de viande n’est pas saine. En raison de l’usage d’antibiotiques et d’hormones, la qualité de la viande s’altère. Selon Apala, l’alimentation soutenable en chiffres, nous tuons 150 fois plus d’animaux chaque année que d’humain ont été tués durant toutes les guerres de l’humanité.

Sélectionnés pour leur rentabilité, les conditions de vie des animaux d’élevage sont dégradantes. Les petits sont séparés des mères très jeunes. Les animaux sont entassés dans des cages ou des boxes et n’ont à peine la place de se retourner. Ils ne voient pas la lumière du jour et ne sentent pas l’herbe sous leurs pieds. Dès le début de leur vie, des mutilations sont pratiquées pour adapter les animaux à la claustration, à la surpopulation des élevages ou au goût des consommateurs. Par exemple : castration, raccourcissement des dents, coupage des queues… La mortalité en élevage est élevée. De même, le passage à l’abattoir reste un acte violent, quelques soient les méthodes employées. De ce fait, la qualité et la tendreté de la chair des viandes que nous consommons ne peut en aucun cas égaler celle d’animaux en liberté.

Évolution de la consommation de viande en 50 ans selon l'Organisation de coopération et de développement économiques
Évolution de la consommation de viande en 50 ans selon l’OCDE

Les Américains sont les plus gros mangeurs de viande au monde

Avec 120 kg de viande par an et par personne, les États-Unis se classe en première position des plus gros consommateurs de viande. La qualité, cependant, reste encore à prouver. Pour améliorer le rendement des bêtes, l’Amérique du Nord utilise 80 % de ses antibiotiques pour les animaux d’élevage. De 70 millions de tonnes en 1961 à 330 millions en 2018, l’industrialisation massive de l’élevage pourrait subir une hausse conséquente de 60 % d’ici 2080.

Elle pourrait atteindre au moins 524 millions de tonnes en 2080, selon les projections réalisées par la FAO. Toutefois, en France, comme dans différents pays occidentaux, la consommation de viande tend vers une baisse. Là où elle représentait 23,7 % du panier alimentaire moyen des Français en 1960, la viande représente désormais 20,4 % du même panier, selon une enquête menée par l‘Insee.

Arrêter de manger de la viande n’est pas la solution adaptable pour tous. Néanmoins, tenter de prohiber la viande industrielle est déjà un bon début. Privilégiez les petits producteurs qui souffrent alors que l’industrie d’élevage se régale. Certes, le coût de la viande est moins élevé, mais la qualité n’équivaut pas à celle d’un boucher. De plus, si ingérer de la mauvaise qualité ne vous fait pas peur, pensez au moins à la souffrance des animaux qui naissent dans l’unique but de nous nourrir. D’ici quelques années, si la population mondiale ne se stabilise pas, nous allons devoir créer des aliments génétiquement modifiés pour subvenir à nos besoins.

Nous voyons déjà émerger des produits lyophilisés que nous devons boire et qui constituent notre repas. Désormais, un steak de soja peut prendre l’apparence et le goût d’un steak de bœuf. Donc, si notre consommation ne se responsabilise pas, il y a fort à parier que notre alimentation devra à nouveau changer.

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