Sissy Mua, ce nom ne vous est normalement pas étranger. En véritable figure de proue du live fitness sur Instagram pendant le confinement, la fitgirl de talent a largement gagné en visibilité ces derniers temps. Mais qui est véritablement Sissy Mua ? Nous vous invitons donc à la découvrir aujourd’hui, à travers un entretien sans filtre et authentique. Coup de coeur assuré, on vous le promet !
Première partie : entre fitness et influence
Avant tout, je t’invite à te présenter en quelques mots !
Je m’appelle Sissy Mua, je suis Youtubeuse depuis maintenant une dizaine d’années déjà. Donc j’ai commencé à partager mes passions sur YouTube avant de rejoindre les autres réseaux sociaux, soit Instagram, Twitter etc … Tout ça dans le but de partager mon quotidien et ce qui m’anime. Donc j’ai fait un petit peu de lifestyle avant de parler du fitness, que j’ai découvert vers les années 2012-13 lors d’un séjour au Brésil. C’est vraiment dans la culture là-bas de fréquenter les salles de sport, même pour une femme. Et c’était pour le coup pas encore trop le cas en France, en 2012 en tout cas.
Donc j’ai commencé dans ma vie perso à pratiquer le fitness par passion. C’est vrai que finalement c’est un sport assez pratique puisque qu’on se rend à la salle quand on veut, sans personne, il n’y a pas besoin de partenaire, ni matériel, ni quoi que ce soit. C’est du coup rapidement devenu une passion, que j’ai partagée avec les internautes qui me suivaient. Et petit à petit, cette communauté a grandi jour après jour. Je dirais même année après année, parce que cela ne vient pas du jour au lendemain (rires). Donc ça s’est vraiment construit au fur et à mesure des années.
Maintenant j’ai une grande communauté avec qui je partage beaucoup de choses. J’ai commencé en partageant des programmes gratuits sur YouTube, que je fais encore à l’heure actuelle. Ce sont les fameux Bikini avec Sissy, qui ont rencontré un franc succès assez rapidement il faut le dire. Maintenant, je propose depuis un an notre application avec mon compagnon, Train Sweat Eat. Nous y proposons du fitness, de la musculation, mais aussi plein d’autres activités comme le yoga, la nutrition, etc.
Avant toute cette aventure, qui était l’ancienne Sissy ? Quels étaient tes rêves ?
Avant que YouTube décolle, j’étais en école d’ingénieur. J’ai eu mon diplôme en biologie spécialité agroalimentaire et nutrition. J’avais pour objectif de travailler dans le développement de produit. J’ai toujours été quelqu’un d’assez créatif, qui aime faire des choses avec ses mains, et qui a toujours beaucoup aimé la cuisine d’ailleurs ! Et il s’est avéré que YouTube a décollé à une période où j’étais en recherche d’emploi. Donc ça s’est assez bien combiné et c’est aussi pour cette raison-là que j’ai fait le choix de tenter l’aventure. Puisqu’à cette époque, quand je me suis consacrée pleinement dans cette activité, on en vivait encore assez mal. Ce n’était pas développé comme aujourd’hui, donc c’était un pari un peu risqué, mais qui a payé. Après, peut-être qu’effectivement si j’avais été déjà dans un CDI, bien installée, je ne l’aurais peut-être pas fait. Mais le hasard fait bien les choses !
Comment décrirais-tu l’univers que tu proposes sur tes réseaux ? En trois mots, quel est l’état d’esprit Sissy Mua ?
C’est assez complexe. Donc déjà on parle beaucoup de sport, mais pas forcément que de fitness. C’est vrai que j’essaie vraiment d’aider les gens qui me suivent à, comme je le dis souvent : « devenir la meilleure version de soi-même. » Mais ce n’est pas forcément en les obligeant à faire du sport six fois par semaine. Clairement, on est vraiment dans un état d’esprit de lâcher-prise, et de se faire du bien avant de forcément atteindre des objectifs inatteignables. C’est un petit peu ça la démarche, c’est vraiment ce que j’essaie de véhiculer, au maximum.
Après en parallèle, j’essaie de motiver les troupes en leur disant : « s’il s’avère que tu as des objectifs, et bien moi je suis là pour t’aider à te donner les moyens et à te motiver au quotidien. » Donc c’est aussi une grosse dose de motivation que j’essaie de partager ! Et après, je dirais que le troisième point, c’est vraiment du plaisir et de la rigolade. Les réseaux sociaux, ça reste quelque chose de léger. Donc je suis là pour apporter un peu de fun aux gens. Et je pense qu’ils aiment bien retrouver ce côté assez naturel de ma personnalité. C’est quelque chose qui revient assez souvent quand on me rencontre en vrai. Les gens me disent : « Oh mais Tata Sissy t’es exactement la même qu’en vidéo ! » (Rires). Et c’est vrai, ce n’est pas un personnage. Donc je pense que c’est tout ça qui fait que les gens accrochent.
Comment expliques-tu le succès de ta chaîne, tu t’y attendais ?
C’est venu assez progressivement. J’ai un peu commencé avec la naissance des réseaux sociaux en France. Donc finalement, ça s’est fait années après années. Je ne me suis pas réveillée un jour en me disant : « Mon dieu, t’as un million de followers, comment t’as fait pour en arriver là ! » Ça s’est construit petit à petit, donc c’est vrai que je ne me suis jamais vraiment posé la question.
Néanmoins, je pense que les gens accrochent à ma personnalité. Je pense que le fait que j’aborde tous ces sujets à la fois d’un point de vue un peu léger, et puis d’un autre côté en leur proposant quand même toujours soit des conseils, soit des trainings de qualité, et bien c’est peut-être ce qui marche. C’est vrai que quand les gens veulent faire du sport, ils veulent une séance et des conseils qui tiennent la route. Mais d’un autre côté, ils ne veulent pas être là pour passer une heure de torture, ils aiment s’amuser aussi. Donc je pense que c’est peut-être cette combinaison des deux qui fonctionne !
Tu as véritablement explosé les scores avec tes lives quotidiens pendant le confinement. Qu’est-ce que cela t’as apporté, quelle expérience en retires-tu ?
J’ai décidé de commencer les lives la toute première semaine du confinement. Quand j’ai vu qu’on allait être confinés etc. J’ai proposé cette idée, franchement sans beaucoup d’arrière-pensées (rires). Je n’avais jamais imaginé une seule seconde que je serai partie pour trois mois non-stop ! D’ailleurs, au départ j’avais seulement partagé un planning de quelques semaines, tout au plus. Je n”avais pas du tout envisagé de le faire pour trois mois. Donc ça s’est vraiment fait sur un coup de tête. J’ai l’habitude de partager des trainings en vidéo, via le Bikini avec Sissy depuis 6/7 ans, et même avec l’application TSE, j’en filme énormément, mais après pas forcément en live. Donc je me suis dit que cela serait sympa de faire ça en live avec les gens. On ne pouvait pas produire de contenu avec le confinement, donc autant leur proposer directement !
Ça a marché et ça a vraiment plu. Je pense que les gens ont aimé me retrouver, retrouver en direct cet état d’esprit des vidéos, peut-être encore plus authentique finalement. Ensuite ça a fait un peu boule de neige, on s’est retrouvé à quasi 90 000 personnes à la fin. C’était assez incroyable. Ça a été une sacrée période, de retrouver 90 000 personnes tous les soirs, qui nous regardent dans notre salon en train de nous agiter (rires). C’est comme si j’étais en plein milieu d’un stade sportif en fait, donc c’est un peu fou. Et ça a été une sacrée expérience humaine aussi, de communiquer par écrans interposés, c’est quand même particulier. Et de voir ensuite les retombées sur les réseaux sociaux aussi tout le long de la journée, c’était vraiment sympa.
Donc en tout cas, je recommencerai avec grand plaisir. Parce qu’effectivement, même si cela m’a apporté de la visibilité, c’était surtout un super échange et c’est aussi ce qui nous motive le plus je pense, en tant qu’influenceur. De voir ce côté positif, que les gens sont contents, qu’on les a réellement aidés pendant le confinement. Il y en a depuis énormément qui continuent de nous suivre via l’application ou autre. Tout simplement parce que cela a révolutionné leur quotidien, d’enfin faire du sport. Il y avait des gens qui n’en avaient jamais fait de leur vie avant. Et du coup, c’est super gratifiant d’être à l’origine de leur envie de se (re)prendre en main et d’évoluer !
Des projets à venir ?
Sur TSE, ça fait deux ans depuis qu’on a commencé et qu’on est à fond les ballons. Donc ça n’arrête pas (rires) ! On propose en permanence de nouveaux programmes. Je pense que c’est ça qui plaît. Quand on rejoint l’application, on n’a pas un seul programme qu’on répète ad vitam æternam. Tous les deux mois, voire tous les mois, il y a un nouveau programme avec des dizaines de nouvelles vidéos. Donc, c’est en constant renouvellement. Là, je sors de dix jours de tournage intensif, où on a filmé près de 60 nouvelles vidéos, donc ça, ça va arriver dès la rentrée. Il y a donc l’arrivée d’un nouveau programme, qui je pense va beaucoup plaire.
Et après, d’un point de vue perso, continuer à garder les gens motivés via mes réseaux sociaux. Continuer à leur proposer du contenu de qualité et également gratuit. Ça c’est quelque chose qui est également très important pour moi. Parce que je l’ai toujours fait et je pense avoir fait partie des seuls à avoir proposer pendant très longtemps SEULEMENT du contenu gratuit. Ça fait qu’un an que je propose quelque chose de payant et j’essaie en tout cas de le faire au prix le plus juste et le plus accessible. Donc je ferai tout pour continuer à proposer du contenu gratuit. Ça reste important, et c’est pour ça que je continue les lives sur Instagram à 18h le vendredi par exemple (rires) !
2ème partie : la motivation et la passion comme clés de succès
Quels sont les points positifs d’être une entrepreneuse, d’être à son compte ? Les points négatifs ?
Le plus positif clairement, c’est que personne ne vous oblige à mettre un réveil le matin (rires) ! Avant, je travaillais dans un endroit où il y avait pas mal de route et où il fallait se lever très très tôt. Donc j’avoue que ça, ça a vraiment été la révolution dans mon quotidien ! Plus sérieusement, effectivement le fait de pouvoir se gérer c’est top. Je suis quelqu’un de très autonome, donc ça ne me pose aucun problème. Je sais que cela peut être un peu compliqué pour d’autres. Personnellement, je n’ai aucune difficulté à gérer mon travail et à m’organiser. Bon, je ne cache pas qu’on fait beaucoup plus d’heures que lorsqu’on travaille pour un patron. Ça, c’est indéniable, et je pense que c’est le cas pour tous les entrepreneurs. Mais c’est aussi gratifiant de voir les retombées directes, le fruit de notre travail.
La contrepartie par contre, le côté un peu négatif disons, c’est qu’on peut parfois être très stressé. Parce que si un mois ça ne fonctionne pas, si on a pas été à fond, si on a pas fait ce qu’il fallait, on le ressent aussi directement. Donc ça peut être très positif et parfois aussi très stressant. Moi en tout cas c’est un mode de vie qui me convient particulièrement. Et je dois reconnaître que si je devais repartir dans un schéma plus classique, ça serait difficile (rires) !
Décris-nous une de tes journées types ?
C’est une journée tout à fait classique ! Alors je ne vais pas parler de journée de tournage, de voyage ou de choses comme ça, mais vraiment je parle de mon quotidien, on va dire 75% du temps. Je me lève, je prends mon café, je me colle devant mon ordinateur, je fais des tâches qui reviennent très régulièrement. Ça peut être créer du contenu, soit pour les réseaux, soit pour TSE. Donc préparer des séances, préparer des vidéos, les filmer, faire du montage, ça c’est mon activité principale. Cela peut aussi être des shootings, des relations avec la presse, ou des marques avec lesquelles on travaille.
C’est donc assez rempli. Puis après il y a toute la partie moins fun : la comptabilité, tous ces trucs-là qui font peur (rires). Donc voilà c’est assez classique. En temps normal, hors confinement, le soir c’est salle de sport. J’y vais souvent tard, généralement entre 20h et 22h. Puis après on rentre, on dîne, par conséquent très tard aussi. On se couche et le lendemain ça recommence ! Après il y a des périodes un peu plus fun on va dire, comme les tournages et ces choses-là, où le planning est chamboulé. Mais finalement, ça reste assez classique, je suis comme les gens, assise sur un siège d’ordinateur toute la journée (rires) !
Quelle est ta plus grande réussite ?
Je pense que ma plus grande réussite aujourd’hui, c’est clairement d’être totalement indépendante, et d’essayer de construire un projet sur le long terme, qui est l’application Train Sweat Eat. C’est vraiment notre objectif, d’avoir un petit bébé qui fonctionne par lui-même et qui, je l’espère en tout cas, fonctionnera encore pas mal d’années et qui se détachera finalement un petit peu de cet univers pur des réseaux sociaux. Donc là, on est encore en train de le construire, on est encore qu’aux prémices.
Mais c’est vrai que c’est stimulant de sortir de ce milieu qui est, comme je le disais, tous les jours le même. C’est un travail qui très différent, on a des challenges très différents. C’est une vraie entreprise, à la différence des réseaux sociaux où on se gère nous-mêmes avec son propre contenu et puis c’est tout. Disons que c’est différent et que du coup ça met un peu de piment dans le quotidien !
Quel est ton plus bel échec et ce qu’il t’a appris ?
De gros échecs, je ne vais pas mentir, je n’en ai pas forcément rencontré. Néanmoins, effectivement, ce n’est jamais dû au hasard. Les success stories, ça existe une fois sur mille, et en réalité derrière toute réussite se cache beaucoup de travail. Moi j’ai commencé ma chaîne YouTube, j’étais étudiante dans une école d’ingénieur qui me demandait déjà énormément de boulot. J’ai vraiment fait ça par passion. Je faisais ça le soir, je terminais mes cours et les devoirs à 22h et de 22h à 1h du matin je faisais mes montages YouTube. Je n’ai jamais lâché et à l’époque j’avais 300 abonnés donc ça n’était pas forcément une grande réussite non plus (rires) !
Mais voilà, j’ai persévéré, ça a duré des années, ça fait quasiment 10 ans que je suis sur YouTube. Donc ça a pris pas mal de temps. Mais je suis quelqu’un qui ne lâche rien, et je le dis souvent au gens. Je leur dis : « on ne lâche rien ! » dans les trainings, mais c’est aussi dans la vie en fait. Quand je souhaite obtenir quelque chose, je fais tout pour et même si cela prend parfois pas mal d’années. Je pense que quand on se donne les moyens, on finit toujours par obtenir quelque chose. Après, les gens n’ont pas forcément toujours aussi une volonté à la hauteur de ce qu’ils espèrent obtenir. En tout cas, ce sont mes valeurs et c’est ce que j’essaie de partager !
C’est ce qui a en partie fonctionné pour moi en tout cas. Après, je ne cache pas qu’il y a des périodes plus difficiles, des grosses périodes de stress, des périodes où on rencontre un bad buzz et ce n’est pas forcément toujours facile à vivre, même quand on a l’habitude. Donc il y a des périodes plus positives que d’autres. Mais je pense que le plus important est de garder en tête son objectif, de tourner la page et de savoir repartir !
Quelles est ta phrase de motivation ?
J’en ai plusieurs (rires) ! Celle qui revient la plus souvent clairement c’est : « Deviens la meilleure version de toi-même ! » Mais il en a plein d’autres, je pourrais en citer un petit dictionnaire (rires) !
Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaiterait lancer son entreprise, être indépendante comme tu l’es ?
De tout faire pour, clairement. Il ne faut pas faire les choses à moitié. Si vous voulez lancer n’importe quel business, il faut se mettre à fond. Il ne faut pas compter ses heures, il faut être créatif, il ne faut pas avoir peur de mettre en place des idées qui parfois peuvent paraître pour d’autres un peu saugrenues. Moi quand j’ai commencé, je le dis franchement, tout le monde se foutait de moi : « qu’est-ce qu’elle va faire des vidéos YouTube, elle a fait une école d’ingénieur, qu’est-ce que c’est ça ! » (Rires) Mais à l’arrivée, cela a fini par fonctionner. C’est vrai qu’au début, tout le monde rencontre des échecs, on nous met des bâtons dans les roues. Mais si vous êtes vraiment déterminé.e, il faut s’en donner les moyens et y passer le temps qu’il faut. Je suis persuadée que cela finit toujours par payer !
Je te laisse une carte blanche, as-tu quelque chose à adresser aux gens qui vont te lire ?
Quand je dis cette phrase, « deviens la meilleure version de toi-même », c’est physiquement mais pas que. Je pense que le plus important c’est d’être bien dans ses baskets, de faire des choses qui nous plaisent, dans le milieu professionnel, mais aussi dans sa vie perso, dans le sport etc. Et d’arrêter de se mettre soi-même des bâtons dans les roues. Parce que généralement, les gens sont capables de bien plus qu’ils ne le croient. Et finalement, quand ils commencent un petit peu à se faire confiance, ils s’en rendent rapidement compte ! Alors, n’écoutez pas trop ce qu’on vous dit et n’hésitez pas à foncer !
Une vraie femme forte et passionnée, voici ce qu’est Sissy Mua. Multipliant les projets, cette fitgirl accomplie n’oublie pourtant jamais sa bonne humeur et son énergie si communicative. Ainsi, elle est bien la preuve vivante qu’avec de la détermination et du travail, tout est possible ! Alors, comme elle le dit si bien, « on n’est pas là pour enfiler des perles » et on file réaliser ses rêves !