De nombreux pays de la communauté internationale ont décidé d’imposer des sanctions contre la Russie mardi 22 février. Mais le président Vladimir Poutine prévoit déjà une riposte “forte” et “douloureuse”.
Le conflit Russo-ukrainien n’a pas fini de faire parler de lui. Alors que la tension continue de monter entre la Russie et les pays occidentaux, plusieurs sanctions sont annoncées. Des sanctions que l’Europe qualifie de “modestes” pour l’instant. Car, en cas d’invasion, celles-ci risquent d’évoluer. Les pays membres de l’UE estiment que “l’histoire n’est pas finie”.
En effet, la riposte internationale vise le secteur financier russe. Elle intervient après que le président russe ait décidé de déployer ses troupes dans les deux zones séparatistes de l’Ukraine.
Quelles sont les sanctions?
À l’issue de la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian a annoncé que les pays de l’UE sont “tombés d’accord sur un paquet de sanctions à l’unanimité”. Les oligarques russes proches du président pourraient voir leurs biens saisis et leurs avoirs bloqués. “Les sanctions n’ont pas des effets miraculeux. Mais les sanctions, ça fait du mal économiquement et ça fait du mal aux personnes affectées”, a souligné le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
Les Etats-Unis promettent de sévères sanctions sur les industries essentielles et les institutions financières. À l’instar de Swift, système international de paiement par messagerie bancaire dont la Russie pourrait être exclue. Les Américains pourraient également lui couper l’accès aux dollars.
L’Allemagne, quant à elle, interrompt le projet du nouveau gazoduc qui achemine le gaz russe vers l’Europe, tandis que le gouvernement britannique vise trois milliardaires proches de Vladimir Poutine, avec l’interdiction de se rendre au Royaume-Uni. Ça ne s’arrête pas là puisque cinq banques subissent également des sanctions.
De son côté, Tokyo a prévu d’interdire l’émission d’obligations russes au Japon, une méthode de financement pour certaines sociétés commerciales.
La Russie se moque-t-elle des sanctions ?
“Nous n’en avons rien à foutre”, c’est le message de l’ambassadeur Russe la semaine dernière. Depuis les sanctions économiques à leur encontre en 2014, la Russie a appris à produire plus et à importer moins. Bien que le détail de leur budget national reste flou et contient des lignes secrètes, la Russie est devenue le premier exportateur mondial de blé. Cette exportation rapporte plus que les ventes d’armes.
De plus, les produits énergétiques représentent 60% des exportations du pays. Quant au dollar, le pays s’est déjà préparé à cette éventualité. C’est désormais l’euro la monnaie la plus présente dans le pays. Pour l’exclusion du système Suisse, la Russie possède son propre système. Elle peut également compter sur la Chine et sur elle-même puisque son stock d’or à été multiplié par 5.
La Russie contre-attaque
En cas de riposte de la Russie, les sanctions économiques pourraient se retourner contre l’Europe notamment en France. D’après BFM TV, ce sont plus de 500 filiales françaises présentes en Russie. Si elle stoppe son exportation de blé, les prix augmenteront partout en Europe. Pour ce qui est du gaz cela pourrait affaiblir l’économie allemande puisque 40% du gaz européen est russe.
Le ministre des affaires étrangères russe dénonce dans un communiqué du chantage et de l’intimidation de la part de Washington. De plus, il garantit une contre-offensive forte et bien calculée en particulier pour les États-Unis. Pour la Russie, ces mesures qualifiées de modestes n’influencent en rien leur volonté de défendre fermement leur intérêt.
Difficile donc de sanctionner la Russie sans subir un contrecoup !