Comment lutter contre l’isolement en milieu rural ?

Comment lutter contre l'isolement en milieu rural ?

Avec la crise sanitaire qu’on connaît actuellement, beaucoup de gens quittent la ville pour la campagne. Pour les habitants des zones rurales et en particulier pour les jeunes et les personnes âgées, la vie à la campagne peut s’avérer moins séduisante et la solitude fait partie des premières objections. Quel est le degré de solitude des habitants des campagnes et que peut-on faire pour y remédier ? Penchons-nous sur la question.

Qui est concerné par la solitude des zones rurales ?

Si les termes “solitude” et “isolement social” sont souvent utilisés de manière interchangeable, l’isolement social est une mesure du manque de relations avec les autres, tandis que la “solitude” est le jugement subjectif et négatif de la qualité de ces relations. Cela signifie qu’une personne peut être solitaire et non isolée socialement ou isolée socialement mais non solitaire. En d’autres termes, il peut y avoir une inadéquation entre la qualité et la quantité de contacts sociaux réels et souhaités d’une personne.

Si la solitude peut survenir à tout moment, elle tend à toucher davantage de personnes plus tard dans la vie : peut-être par la perte d’un partenaire ou d’un ami proche, lorsque des membres de la famille ou des voisins ont déménagé, par une mauvaise santé ou par un manque de confiance en soi pour sortir. De même, elle peut constituer un problème pour les jeunes, qui sont éloignés des services et dont l’accès aux transports publics est peu fréquent et coûteux. Comment les jeunes peuvent-ils rencontrer des amis après l’école/le week-end et se rendre aux installations sportives et de loisirs ?

Parmi les autres groupes “à risque”, on peut citer les jeunes qui quittent les services de soins, les réfugiés, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et les personnes qui s’occupent d’enfants. La solitude peut être causée par des facteurs intrinsèques (c’est-à-dire que les personnes appartenant à certains groupes sociaux semblent plus vulnérables que d’autres) et extrinsèques (par exemple, le manque de transport, les événements de la vie, les circonstances personnelles).

Quel est l’impact de la solitude ?

Un sentiment d’isolement peut avoir un effet immédiat et mesurable sur la santé physique : il provoque une augmentation de la pression artérielle et du niveau de stress, déprime le système immunitaire, perturbe le sommeil, encourage la suralimentation et la consommation d’alcool et entraîne un risque accru de maladie d’Alzheimer.

Les effets de la solitude se répercutent sur la qualité de vie des individus, de la communauté rurale au sens large, ainsi que sur les services de santé et d’aide sociale. Des études ont montré, par exemple, que les adultes isolés et solitaires sont plus susceptibles d’être admis plus tôt dans un établissement de soins ou dans un centre de soins infirmiers et qu’ils courent un plus grand risque d’être admis d’urgence et réadmis à l’hôpital.

Que peut-on faire pour réduire la solitude et l’isolement social dans les zones rurales ?

De nombreuses initiatives dans les zones rurales font une énorme différence. Elles vont des interventions directes (par exemple, le soutien des relations existantes ou de nouvelles connexions sociales) aux services de passerelle (comme la technologie ou le transport).

Il faut souligner la nécessité (et souvent la difficulté) d’identifier les personnes qui se sentent isolées et/ou seules, ainsi que les individus et les groupes plus vulnérables à la solitude. Relevons également la nécessité d’écouter et d’entendre directement le type de soutien que les personnes souhaitent. Enfin, soulignons le rôle que les secteurs public, bénévole, communautaire et privé pourraient jouer dans la résolution de ces problèmes.

S’ouvre alors un débat sur la question : comment investir dans des services qui aident les gens à rester en contact avec leur communauté. Dans le contexte d’austérité à venir, quels effets positifs et imprévus la lutte contre le déficit aura-t-elle sur les personnes vulnérables et qui sera (devrait être) là pour les soutenir ?

1000 cafés, projet social de GROUPE SOS crée du lien dans les zones rurales

Nous l’avons vu, les zones rurales peuvent exacerber l’exclusion sociale des personnes âgées. Les recherches sur les transports révèlent que les courtes distances de déplacement nécessaires pour accéder aux activités communautaires sont un facteur clé des niveaux élevés d’inclusion communautaire. Il existe un risque élevé d’exclusion liée à la mobilité dans les zones rurales.

Face à cette problématique d’isolement social, certains organismes ont décidé de réagir. C’est le cas de GROUPE SOS, une association à but non lucratif qui espère revitaliser les communes rurales en ouvrant ou reprenant des cafés multiservices dans des communes de moins de 3500 habitants.

Parmi le panel de services proposés par le café, nous pouvons relever :

  • un point presse
  • un dépôt de pain
  • une offre de petite épicerie
  • vente de produits frais et locaux
  • un relais postal pour les courriers
  • un accès numérique

Au-delà , les cafés auront pour finalité de devenir un lieu de vie multigénérationnel . C’est ce qu’on appelle, une belle innovation sociale et sociétale ! Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur leur site : www.1000cafes.org/groupe-sos/

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