Après une saison incroyable au Brest Bretagne Handball marquée par une finale de Ligue des champions, un titre de championne de France et une coupe de France, Cléopatre Darleux, la gardienne des Bleues, se lancera dès le 25 juillet à la conquête d’une médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo. L’ambition est claire pour cette battante : ramener le titre à la maison pour couronner d’une médaille olympique sa carrière de sportive déjà bien remplie.
« Nous avons les capacités de gagner et c’est vraiment l’objectif. En tout cas, je ne m’en cache pas », a confirmé Cléopatre Darleux. À quelques jours des Jeux Olympiques de Tokyo 2021, la gardienne de l’équipe de France de Handball s’est livrée sur certains moments forts de sa vie et de sa carrière qui l’ont menée jusqu’à cette saison remplie de succès.
Une finale de Ligue des champions, un titre de championnes de France et une coupe de France. Voilà le résumé de la saison 2020-2021 de Cléopatre Darleux au Brest Bretagne Handball. À 32 ans, la gardienne a signé l’une de ses meilleures années. Combattante comme elle se décrit, la sportive s’est toujours relevée dans un milieu où les femmes peinent à se faire écouter.
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Plus qu’un cliché, une réalité. En effet, le sport féminin passe en deuxième position. C’est comme ça que l’a expliqué Cléopatre Darleux. « On galère pour être vues, il n’y a pas du tout d’égalité dans la diffusion ». En 2012, la sportive était d’ailleurs considérée par certains médias comme « l’atout charme » de l’équipe de France, alors qu’elle était élue meilleure gardienne du championnat français. Un traitement médiatique orienté qui, à l’époque, ne l’avait « pas dérangée ». D’autant plus que la sportive se réjouissait qu’un média parle de handball féminin. « Nous avions tellement besoin d’être médiatisées, je prenais ce qu’il y avait. À l’époque, ça me paraissait normal », a avoué la gardienne des Bleues.
Les hommes sont très présents dans le milieu sportif, le handball n’échappe d’ailleurs pas à la règle. « Dans notre staff, il y a 90 à 95% d’hommes » a expliqué Cléopatre Darleux. « Après, on a des kinésithérapeutes qui sont uniquement des femmes mais pourquoi pas en avoir dans le staff », a-t-elle poursuivi. Une omniprésence et un côté « macho » pas toujours bien vécus. « Au final, nous sommes que des femmes dirigées par des hommes et uniquement des hommes. Ça serait bien que ce soit plus homogène parce que les hommes n’ont pas toujours la même sensibilité que les femmes et ne nous comprennent pas dans tous les domaines ».
Militante pour la considération des sportives
La gardienne des Bleues a pu l’expérimenter lors de sa grossesse notamment. La championne du monde de 2017 s’est, à ce moment là, débrouillée seule pour revenir en forme et apprendre à combiner cette vie de sportive de haut niveau et de mère. « J’ai fait des démarches, c’est vraiment moi qui suis allée me renseigner auprès de sportives qui ont vécu la même chose ». Estelle Mossely, Laura Glauser et Camille Ayglon ont d’ailleurs été des oreilles à l’écoute a assuré la jeune maman. « Je me suis rendue compte que nous ne sommes pas très soutenues et on voit la différence avec les hommes », a insisté la joueuse, qui a, soulignons le, joué cinq matches au début de sa grossesse.
« Pour eux, c’est beaucoup plus facile d’avoir une carrière épanouie en ayant une vie de famille solide contrairement aux femmes qui n’ont pas cette chance là ». Effectivement, en cas de maternité, les femmes doivent retrouver une forme physique après neuf mois durant lesquels le corps a changé. Cléopatre Darleux, l’a fait ! La double championne de France est revenue deux mois après sa grossesse. « Il y en a pas beaucoup des filles dans mon cas qui arrivent à avoir cette stabilité et toutes les joueuses devraient pouvoir le faire. Ça me parait logique ». Se rendre compte des injustices et de les vivre a ainsi fait naître en cette potentielle championne olympique la volonté de ne plus se taire. La grossesse a été « l’élément déclencheur » a avoué la sportive, reconnaissante de la chance qu’elle a eu de pouvoir rapidement se remettre à niveau.
Mère de haut niveau
Une saison seulement et la gardienne des Bleues est revenue plus en forme que jamais. Pour preuve, la finale en Ligue des champions. « Franchement, je m’y attendais pas, c’est quand même exceptionnel. Je savais que nous étions capables, on avait une très elle équipe… Après les saisons sont très longues », a-t-elle avoué. Le match en demi-finale face à Györ, cinq fois championnes d’Europe, restera un événement marquant de sa carrière. « On a vécu de belles émotions. le Final four c’était excellent, après c’est sur qu’on aurait aimé plus, mais nous avons fait un parcours énorme en battant Györ. On a fait un super match, avec un super scénario. Ça donne de l’espoir pour la suite », s’est réjoui la handballeuse.
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« La demi-finale, c’est un de mes meilleurs souvenirs mais pas la compétition en tant que telle puisqu’il n’y a pas eu la victoire. Sinon, c’est le titre de championne du monde en 2017 », a partagé Cléopatre. En effet, la gardienne des Bleues détient aussi un titre de championne du monde, trois titres de championnes de France, un de championne du Danemark, une coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, trois coupes de la Ligue, trois coupes de France, deux coupes du Danemark… Et une victoire aux jeux méditerranéens. Bref, le palmarès est long. Le sacre olympique, voilà ce qui pourrait lui permettre de clôturer en beauté la saison.
Conquérante à la recherche d’une médaille olympique
« Nous avons vraiment eu des bons résultats ces dernières années », a rappelé Cléopatre Darleux. À ces places de numéro un s’ajoutent une deuxième place à l’Euro en 2020 et une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. La France se classe ainsi parmi les nations favorites au handball pour ces Jeux Olympiques de Tokyo. « La Russie et la Norvège » sont deux adversaires redoutables a avoué la battante. Pas présente dans l’effectif en 2016, cette édition des Jeux permettrait à la sportive d’inclure une médaille olympique à son palmarès déjà bien rempli. Les Jeux Olympiques de Tokyo débuteront le 23 juillet prochain. Les Bleues entreront dans la course le 25 juillet face à la Hongrie.
La belle équipe 🤾🏾♀️ #prepa #tokyo @FRAHandball @up2it_ pic.twitter.com/3mdTa5jDmK
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« Pour l’instant, on est vraiment sur la bonne voie. La préparation physique s’est bien passée », a assuré la gardienne, actuellement en stage de préparation avec la sélection nationale. De surcroît, l’ambiance est au rendez-vous. « Je me sens vraiment bien dans ce cadre. Ça fait des années qu’on joue ensemble, on se connaît très bien. Avec certaines; nous sommes copines de longue date. Et il y a aussi des nouvelles têtes », a expliqué la sportive. « Le chemin sera long par contre, il faudra vraiment que l’équipe soit dans les meilleurs conditions ».
Effectivement, après la défaite face à la Norvège ce dimanche, le Bleues joueront encore trois matchs amicaux avant les Jeux. Une revanche ce mardi à 19 heures sur les joueuses de Heirgesson, adversaires redoutables et redoutées, avant de s’envoler au Japon défier la nation hôte et le Monténégro. « Nous sommes entrées dans le vif du sujet avec les matchs amicaux », a ainsi conclu Cléopatre. Prête à en découdre.