Childfree : le bonheur de ne pas avoir d’enfant

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Beaucoup de femmes font le choix de ne pas avoir d’enfant. La société imposant certains diktats, ce choix est parfois critiqué. Découvrez dans cet article l’univers d’une femme Childfree.

Article rédigé par : Cindy Cauchy

Ça y est, j’ai soufflé mes 35 bougies cette année. J’approche la deadline de ma fécondité et l’appel des entrailles n’a toujours pas sonné, ouf. J’ai passé le cap où les remarques sur mon non-désir d’enfant s’estompent. Par peur de soulever une souffrance ou de faire une boulette sur la santé de mes ovaires ! Fini les débats sur mon choix de vie : celui d’être Childfree. Pour toutes celles qui se battent encore avec l’incompréhension de leur entourage, ne cachez plus votre bonheur de ne pas avoir d’enfant.

Childfree et normalement constituée

Ce mouvement, né dans les années 70 aux USA, baptise enfin le désir caché de la femme. Celui de ne pas vouloir d’enfant par choix. Aujourd’hui, nous sommes 5 % de Françaises à assumer la non-maternité d’après l’INED. Dans le pays le plus fécond d’Europe et aux conformités sociales bien ancrées, nous sommes sûrement plus à ne pas oser le divulguer. 

C’est pourquoi, les repas de famille relevant de la maudite question “ Et toi, c’est pour quand ?”, se hissent en première position sur le podium des B.A !  Et si nous n’en avions tout simplement pas envie ? Malheureusement, cette réponse ne semble pas être entendue…  Pour preuve, on nous bassine avec les incontournables “Tu finiras par regretter”, “Tu changeras d’avis”, “Tu ne peux pas comprendre tant que tu n’as pas d’enfant”, “Ca te passera !” … (OMG) Pourtant, les bénéfices de la maternité, mis en avant par votre famille et amies, sont tout autant discutables :

  • Un enfant ? C’est que du bonheur !” – Humm.. Au vu de ta mine déconfite, laisse-moi en douter…
  • Cela permet de faire perdurer la famille et de transmettre des valeurs, c’est super important !” – La surpopulation et l’épuisement des ressources planétaires, t’en as déjà entendu parlé ? 
  • Tu ne vieilliras pas seule !” – Et c’est nous que l’on accuse d’égoïstes ?

Alors non, nous ne sommes pas malades. Personnellement, je n’ai pas eu d’enfance traumatisante et je ne suis pas non plus une vieille fille. Comme moi, vous n’avez jamais senti l’envie de fonder une famille, tout simplement parce que vous ne vous reconnaissez pas dans ce schéma social. Alors ne culpabilisez plus.

Vous savez quoi, il n’y a absolument rien de mal à cela ! Amies Childfree, il y a toutes les raisons du monde de ne pas vouloir enfanter

Childfree
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Des motivations réfléchies

Si l’avis général de votre entourage remet en cause votre choix en vous cataloguant  d’égoïste, désintéressée, d’immature ou d’irresponsable, la vérité est bien moins réductrice. En effet, il existe une multitude de raisons, toutes plus complexes et profondes. Sans être féministe ou antinataliste, avoir un enfant est un poids de plus dans la vie d’une femme. Tout comme l’entretien de la maison, le temps passé en cuisine, s’ajoute celui à également s’occuper du bambin. Être Childfree, c’est aussi refuser cette injustice paritaire, toujours irrésolue, qui incombe à notre carrière et évolution professionnelle. 

Un avenir incertain

Le compte à rebours est lancé depuis quelques années déjà et nous continuons d’asphyxier la planète. Proposer à son enfant une vie dans un monde déjà surpeuplé, aux ressources en berne, aux conditions climatiques et écologiques alarmantes, le tout,  gouverné par la corruption et l’individualisme, n’est pas le meilleur cadeau à lui offrir.

L’arrivé d’un enfant dans une vie de couple est, à première vue, un merveilleux cadeau. Mais la réalité est tout autre. Les frictions, stress et manques de liberté que promet la vie de famille peuvent mettre votre couple en péril. Pour les fusionnelles, l’enfant est un intrus dans sa vie de bohème. Une bonne raison donc de prôner le “Vivons heureux, vivons qu’à deux”.

Childfree : ne pas aimer les enfants

Si, c’est possible. Ces petits êtres ne sont pas tous mignons, bien élevés, souriants et remplis de gratitude. Rien de plus agaçant qu’un caprice à gérer au moment le moins opportun, lutter pour qu’il finisse son assiette, supporter ses vocalises imprévisibles, se faire couper la parole tous les 10 secondes (“ mamaaaan ??”) et répétez “non”, “touche pas”, ”ranges tes affaires” et “dépêche-toi” un nombre démesuré sur une journée. Si certaines tolèrent les marmots des copines, d’autres, leur portent autant d’interêt que de repasser un string.

Nous vivons dans une société où tout tourne autour des enfants. Mais tout le monde ne les trouve pas aussi intéressants “

Jennifer Shawne, l’auteur de Baby Not On Board, A Celebration Of Life Without Kids

La quête du plein épanouissement : un choix de vie

Pendant que la majorité de nos amies voient leurs ventres s’arrondirent, nous luttons. Puisqu’il est encore difficile de faire entendre que le désir d’enfant n‘est pas universel. Les Childfree de ma génération prônent le besoin de liberté et d’une vie sans contrainte plutôt que la lutte d’un mouvement purement féministe.

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Ne pas avoir d’enfant, un choix de vie : photo libre de droit

Il est tout à fait épanouissant de vivre au jour le jour, de se sentir libre de se faire plaisir sans culpabiliser. D’optimiser les plus belles années de nos vies à des passions, carrières et projets qui continueront de nous construire personnellement. Au calme, en ayant du temps pour soi, en continuant d’investir ou d’épargner comme on le désire donc. À nous les apéros entre copines, les week-ends à la sauvette, les gueules de bois, les restos en amoureux, les nuits coquines et complètes. Sans oublier les grasses mat’ d’ailleurs !

S’affirmer No Kids, c’est donc choisir une vie sans contrainte. Où l’on se concentre sur soi et son plein épanouissement.  Quant au besoin tardif de materner ? On est toutes comblées par des neveux et nièces qu’on adore gâter. Et il sera d’autant plus éthique et salvateur de choyer un orphelin en mal d’amour.

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Le regret d’être parent: une vérité mise à jour

Un sentiment universel

Florence Foresti dévoile la face cachée du quotidien d’une mère de famille. Nommé “Mother Fucker”, son spectacle est un succès. Aussi, certains sondages tabous voient le jour :

  • En 2016, Libération  annonce que 1 Allemand sur 5 regrette la parentalité. 
  • De même 13 % des parents Belges avouent qu’ils renonceraient à fonder une famille s’ils en avaient la possibilité.
  • Avril 2017, un hashtag est né #regretting motherhood. Cette bombe, mise en lumière lors de l’étude israélienne, donne la possibilité aux mères de se libérer de cette pression sociale : celui d’être mère. “ Cauchemar” , “Tannée”, “ Un poids sur notre âme” ,“ Difficulté permanente” sont les cris du cœur de ses mamans en peine, qui explosent sur les réseaux sociaux.

Le revers de la médaillle

Si certaines Chilfree éprouvent du dégoût à l’idée de la grossesse et de l’accouchement, de mon point de vue, c’est une chance de pouvoir donner la vie. C’est une expérience humaine incroyable à vivre. Mais à quel prix ? 

Avoir un enfant est énergivore et chronophage. C’est un choix irréversible qui coûte cher. Tant financièrement que moralement. Même si la parentalité implique le papa, la réalité, nous l’a connaissons. C’est toujours bibi qui trinque ! 

L’épanouissement maternel est quand même assez réduit. Pour un “je t’aime maman” ( message d’amour inestimable, j’en conviens), le prix à payer est tout de même rude. Le moindre temps libre est timé entre les rendez-vous chez le pédiatre, les aller/retours à l’école et les sorties extra-scolaires ! La vie de ces femmes tourne autour de leur progéniture. Et la meilleure ? Leur vie est entre parenthèses pour au moins 20 ans ! Pour cela, j’admire celles qui y prennent plaisir. Mais très peu pour moi.

Convaincues ou encore hésitantes, ne pas vouloir d’enfant est donc un choix personnel et non collectif. C’est pourquoi, les Childfree ont le droit d’être respectés pour leur décision. Si nous sommes encore une minorité, les langues se délient. Les tabous des mères débordées et imparfaites se démocratisent un peu plus. Et les aléas des vies de maman épuisées sont ainsi régulièrement mis à nu sur la toile. Des confessions qui prouvent que l’image de vie parentale épanouie est illusoire. Nous pouvons donc conclure qu’être Childfree émane d’une prise de conscience anticipée ?

Cette publication a un commentaire

  1. Magdalena

    Bonjour, en pleine rénovation d’une maison avec mon conjoint, je ne supporte plus les allusions des artisans, des amis et de la famille qui défilent : “belle chambre pour un enfant”, “c’est pas très pratique de n’avoir qu’une chambre au rez-de-chaussé la nuit pour entendre les petits pleurer”, “ça c’est la salle de bain des futurs enfants?”, “quel beau terrain, les enfants vont pourvoir se défouler!”, “c’est trop bien, l’école n’est pas loin et les activités extrascolaires non plus!”. Personnellement, même à 31 ans, il n’est toujours pas question que je m’enferme dans un rôle de femme parfaite et mère épanouie qui ne jure que par ses enfants. Je souhaite profiter pleinement de mes meilleures années, celles où l’on est encore un peu jeune et avec des moyens financiers qui nous permettent de nous amuser, de voyager, de nous faire plaisir sans contrainte aucune (nourrice, poussette, nuits écourtées pour les 10 ans à venir entre les couches, les biberons et les cauchemars…).
    Nous ne sommes pas des monstres incapables d’aimer. Juste des personnes souhaitant vivre différemment. On ne juge pas les amis qui débarquent avec la moitié de la chambre de chouchou pour une soirée et qui passent les trois quarts de leur temps après leur enfant “fais pas ci, viens manger, pose ça, attends chouchou, maman parle” et qui ne profite nullement de la soirée…oserai-je le dire, qui nous impose même leur vie de parents obnubilés par leur création…

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