“Business School : Suivez le guide !” : tout savoir sur les business schools avec Sylvie Jean

Business School : suivez le guide ! : tout savoir sur les business schools avec Sylvie Jean

Vous êtes un étudiant de classe prépa et songez intégrer une grande école de commerce ? Vous êtes parents et souhaitez mieux connaître cet univers particulier, car vos enfants souhaitent s’engager dans cette voie ? Business School : Suivez le guide ! est alors fait pour vous. Dans l’entretien qu’elle nous accorde pour présenter son livre sorti en mars 2021, Sylvie Jean partage son expérience du monde des business schools. Elle détaille notamment les avantages qu’elles offrent aux étudiants intéressés par la gestion, le management ou encore la stratégie d’entreprise.

Sylvie Jean a récemment fêté ses 25 ans de carrière dans l’enseignement supérieur, dont 20 ans en écoles de commerce (EDHEC, NEOMA, EM Lyon) et dix ans de visites régulièrement rendues aux étudiants des classes préparatoires dans le cadre du Programme Grande École, qu’elle dirige. “C’est une de mes missions préférées”, confie-t-elle. “J’aime beaucoup me rendre dans les prépas. Je parcours la France depuis dix ans pour aller à la rencontre de ces étudiants et leur expliquer ce qu’est une école de commerce.” Au cours de ces échanges, Sylvie a réalisé que les écoles avaient tendance à utiliser un jargon d’anglicismes et d’acronymes incompréhensibles vis-à-vis du monde extérieur. “J’ai donc eu envie de m’associer à des homologues et néanmoins amis afin d’aborder les sujets qui intéressaient le plus les étudiants de prépa : vie associative, entrepreneuriat, programmes d’échanges internationaux”, nous a expliqué Sylvie.

Portrait de Sylvie Jean.
(c) Sylvie Jean.

Chacun, dans son chapitre, a traité son thème en l’expliquant le plus simplement possible. Ce livre s’adresse tout aussi bien aux futurs étudiants des écoles de commerce qu’à leurs parents, de plus en plus impliqués dans les choix de formation de leurs enfants. Et pour cause : les frais de scolarité des meilleures écoles de commerce s’étagent de 40.000 à 50.000 euros pour les trois années que dure leur cursus.

Écoles de commerce ou business schools ?

Jusqu’au milieu des années 1990, on parlait encore d’écoles de commerce. Puis le terme d’écoles de management s’est imposé, car il correspondait mieux à l’ensemble des matières enseignées dans ces écoles. “Ce changement de vocable a permis de mettre le focus sur la direction des entreprises. En effet, les cadres et autres managers de haut niveau ont besoin de compétences en matière de stratégie tout autant que de gestion financière et commerciale. C’est ce que nous leur proposons d’acquérir”, nous explique Sylvie.

À partir des années 2000, on a assisté à la course à l’internationalisation des écoles. En effet, leur marché domestique a commencé à se restreindre. La concurrence est venue d’ailleurs. “Pour affronter la compétition avec les autres écoles de niveau international, les françaises se sont mises à rechercher des accréditations reconnues globalement (AACSB, EQUIS, etc.). Elles ont du même coup choisi d’adopter la nomenclature de leurs partenaires internationaux. D’où le terme de business school”, nous dit Sylvie.

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Les business schools répliquent le monde de l’entreprise

Revenant sur son parcours personnel, Sylvie a rappellé qu’elle a créé le nouveau format d’entretien de personnalité et de motivation pour l’admission à l’EDHEC. “Ce format a été lancé en 2017. Il est très original dans la mesure où les étudiants sont convoqués par petits groupes. On s’éloigne du format traditionnel de l’entretien individuel du candidat face à un jury. On demande alors aux étudiants de travailler en groupes sur des cas d’entreprises. C’est donc un processus d’admission collectif”.

L’importance que les écoles accordent à l’entretien montre le mimétisme  qu’elles pratiquent à l’égard des entreprises. Selon Sylvie, “l’entretien accompagne le processus de recrutement pour un poste en entreprise. Son but consiste à aborder les traits de caractère du candidat ainsi que les raisons qui l’ont conduit à postuler. Au sein des écoles, c’est la même chose : il s’agit de faire connaissance avec les candidats, tout en permettant également à ces derniers de mieux faire connaissance avec leur recruteur”.

Des programmes d’échanges internationaux parfaitement maîtrisés et sécurisés

La crise liée à la pandémie actuelle a permis aux business schools de démontrer le sérieux et la solidité de leurs programmes d’échanges internationaux. Ces dernières ont proposé un accompagnement individualisé de chacun de leurs étudiants à l’étranger. De plus, elles ont géré la situation en liaison avec leur partenaire académique sur place. Les écoles ont ainsi pu s’adapter aux choix de leurs étudiants. “Quand ils le souhaitaient, ils sont restés sur place et ont suivi leurs cours normalement, pour peu que la situation sanitaire locale le permît. S’ils ont préféré rentrer, nous avons procédé à leur rapatriement vers la France”, nous a expliqué Sylvie. Cf alchemy tuition

Cf Alchemy

À leurs étudiants internationaux restés bloqués dans leur pays d’origine, les business schools ont offert la possibilité de suivre leurs cours à distance via les schémas Hyflex, mêlant à la fois présentiel et distanciel. “À charge pour l’étudiant de gérer le décalage horaire, car les cours sont diffusés en direct”, nous a précisé Sylvie.

Des programmes d'échanges internationaux parfaitement maîtrisés et sécurisés
(c) Pixabay – Pexels.

Des entrepreneurs surdiplômés…

Concernant les programmes que les écoles consacrent aux entrepreneurs, Sylvie a posé le constat suivant : “Il y a plusieurs profils d’entrepreneurs. Certains ont démarré leurs études et ne sont pas allés jusqu’au bout : Steve Jobs, Bill Gates ou Xavier Niel. Il y a également les autodidactes purs et durs, qui se sont arrêtés après un BEP ou un baccalauréat, par exemple. Il y a enfin ceux qui sont bardés de diplômes et ils sont légion”. Les écoles de commerce visent à former ce dernier type d’entrepreneurs.

Le lien avec les entrepreneurs ne date pas d’hier. Sylvie rappelle que “certaines grandes écoles de commerce ont été créées par des entrepreneurs, à l’instar d’EM Lyon. Nous devons à l’économiste Jean-Baptiste Say la création du concept d’entrepreneur, mais aussi de l’École Spéciale de Commerce et d’Industrie de Paris qui deviendra par la suite l’ESCP Europe”. Les écoles de commerce sont finalement le produit d’une alchimie entre un terreau d’entrepreneurs, d’une part, et d’économistes, d’autre part.

… entre rupture et stabilité organisationnelle

HEC et EM Lyon, pour ne citer que les plus connues, ont toujours cultivé une relation spéciale avec l’entrepreneuriat, bien avant la mode des start-ups. Ces deux écoles ont ainsi mis l’entrepreneuriat au cœur de leurs cursus académiques et de leurs dispositifs de recherches.

“Depuis une dizaine d’années, l’entrepreneuriat est devenu une grande tendance de société”, constate Sylvie. “Créer son entreprise aujourd’hui, c’est très branché, c’est très noble, dynamique, etc.” Si bien que même les écoles les plus retardataires s’y sont mises à leur tour. “Elles ont non seulement créé des programmes dédiés, mais aussi des incubateurs, c’est-à-dire des structures dans lesquelles on accompagne les jeunes pousses, jusqu’à parfois leur faciliter la tâche avec les investisseurs. On les met ainsi au contact d’un réseau de business angels qui viennent dans les incubateurs pour écouter les projets, les évaluer et peut-être les financer”.

Au final, tous les profils d’entrepreneurs finissent par se compléter. “C’est très bien d’être rupturiste et de rejeter toutes les normes établies”, remarque Sylvie. “Mais on a néanmoins besoin d’encadrants. Autrement dit, c’est bien d’avoir des idées, mais il est bon de pouvoir disposer de collaborateurs qui vont pouvoir les développer. Il faut donc trouver un équilibre entre rupture créative, d’une part, et management stabilisateur et organisationnel, d’autre part”.

Business Schools : Suivez le guide ! brosse une image vivante de la vie étudiante au sein de ces écoles. L’ouvrage revient ainsi sur les programmes d’échanges internationaux, en insistant sur la sécurisation du parcours de l’étudiant envoyé à l’étranger. Au final, qu’il se destine à une carrière de haut dirigeant ou d’entrepreneur décalé à la Steve Jobs, l’étudiant se retrouve mis au contact de la réalité du monde des entreprises… comme s’il y était !

Et vous, envisagez-vous d’intégrer une business school ? Faites-nous part de vos motivations et objectifs dans les commentaires !

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