Portraitiste et figure mondaine renommé, Giovanni Boldini s’est vite imposé comme l’un des plus grands peintres de la Belle Époque. Préférant la frivolité de la haute société à l’esprit Bohème, il assume rapidement son goût pour les tendances picturales. Ô Magazine vous emmène découvrir l’univers lyrique d’un artiste talentueux encore méconnu.
Article rédigé par: Chloé Castanheira
Giovanni Boldini, Les plaisirs et les jours est une exposition présentée par le Petit Palais jusqu’au 24 juillet 2022. Elle retrace l’évolution de la carrière du peintre, de Florence à Paris et du tableau de genre au portrait officiel. Une exposition qui met à l’honneur un artiste moderne, intimiste et indépendant. À voir absolument !
Boldini à Florence, la construction d’une identité
Les premières salles de l’exposition reviennent sur les débuts de Giovanni Boldini et la construction de son identité artistique. Lorsqu’il arrive à Florence en 1864, la ville constitue alors le cœur de la vie culturelle italienne. D’emblée, il bénéficie du soutien de nombreux peintres en vogue qui le propulsent à la connaissance du grand public. Parmi eux, on compte les peintres Michele Gordigiani, Cristiano Banti ou encore les Macchiaioli. Il commence ainsi à fréquenter les cercles mondains et réalise ses premières commandes.
On remarque surtout les arrière-plans détonants de ses tableaux : souvent épurés, représentant son atelier et faisant ressortir ses figures. Son succès est tel qu’il lui permet de se faire remarquer par la critique. Peu de temps après, il rencontre Isabella Robinson Falconer, mécène anglaise qui voit déjà en lui le génie d’une époque. Elle l’introduit auprès des grandes familles italiennes et étrangères résidant à Florence, contribuant à asseoir sa notoriété.
Paris ou du goût de l’effervescence
Désireux d’étendre sa popularité à l’étranger, Boldini s’installe à Paris le 23 octobre 1971. Le Petit Palais dédie plusieurs salles à la carrière parisienne du peintre qui constitue un véritable tournant dans son œuvre. À son arrivée, la capitale se remet encore du conflit franco-prussien et des dégâts causés par la Commune. On assiste à la transformation d’un Paris souhaitant oublier la guerre par le divertissement et les plaisirs éphémères. Un regain de vitalité donc, qui n’échappera pas au peintre et fera l’objet de nombreux tableaux.
Boldini est frappé par le rythme de la « Ville Lumière » et la frénésie de vie des Français. Il s’intéresse en particulier aux lieux que fréquentent les élites comme les salons musicaux, les cafés-concerts ou encore le théâtre. Sous l’influence du marchand Adolphe Goupil, il s’initie aux peintures de plus petit format et à « l’art à la mode ». Digne héritier de Degas, son oeuvre est marquée par le choix de points de vue divers et de couleurs éclatantes. Ses compositions, fortes de dynamisme, se font ainsi principal témoin de cette effervescence parisienne qu’il cherche à capturer.
La célébration de la femme boldinienne, portrait de la Belle Époque
Lieu de sociabilité et entrepôt personnel du peintre, l’atelier est à la fois son lieu de vie et de création. C’est dans cette intimité que Boldini perfectionne sa technique et met au point « ses figures boldiniennes ». Ces dernières sont reconnaissables à leurs membres longilignes, leur teint porcelaine ainsi qu’à leur ligne serpentine et aérienne. Les dernières salles de l’exposition vous présentent les tableaux qui menèrent le peintre à la gloire.
À la fin de sa vie, Boldini renoue avec son genre de prédilection, le portrait. Il abandonne ainsi le petit format pour le grand et se consacre aux portraits de société. Ses muses : princesses, comtesses ou riches héritières sont alors souvent idéalisées, reflétant les standards de beauté de l’époque. Elles vous évoqueront peut-être les nymphes et les déesses de l’Antiquité grecque, vêtues de leurs robes translucides voire vaporeuses. Les plus nobles de ses modèles se distinguent à leurs robes du soir chatoyantes, dont on devine facilement la valeur. Taffetas, dentelle, pierreries…. elles rendraient envieuses même les plus discrètes d’entre nous.
Toutefois, si leur toilette est impressionnante, leur visage ne l’est pas moins. En effet, les figures de Boldini arborent souvent une aura intimidante, presque royale et un regard incisif. Les canons de la femme boldinienne ? Une femme féminine, confiante, un tantinet provocatrice et dont on retient surtout la flamboyance.
Vous l’aurez compris, ce sublimateur de femmes surnommé “peintre de l’élégance” a su, grâce à son coup de pinceau fluide et délicat, conquérir le cœur de ses contemporains. Alors qu’en sera-t-il du vôtre ?
Infos pratiques :
L’exposition se tiendra du 29 mars au 24 juillet 2022 (tous les jours sauf lundi et jours fériés de 10h à 18h et le vendredi jusqu’à 21h)
Adresse : Musée du Petit Palais, Avenue Winston Churchill 75008, Paris
Tel : 01 53 43 40 00
Plein tarif : 14 euros
Tarif réduit : 12 euros
Gratuit : – 18 ans