Adepte des grands espaces naturels et des lieux chargés d’Histoire et de culture, Florence vit à Paris depuis plus de trente ans. Les sorties culturelles et conviviales entre copines (théâtre, ciné, musée, resto) qui font la saveur de la vie urbaine, elle connaît bien. Ayant vécu très difficilement l’enfermement lié au premier confinement, Florence a éprouvé le besoin de profiter à nouveau du grand air en organisant des randos culturelles. Au travers d’une interview, elle nous invite à redécouvrir l’Île-de-France, sa région d’adoption.
Article rédigé par : ZIEL Jérôme
Issue d’une famille d’agriculteurs installés en Mayenne (53) depuis plusieurs générations, Florence a grandi à la ferme. Elle se souvient : « Le plein air était alors mon quotidien ! J’aidais mes parents à la ferme : nourrir les animaux, ramasser les pierres pour préparer les champs au labourage, cueillir les pommes dans les vergers pour faire le cidre, etc. J’aurais pu rester dans ma campagne, mais à 24 ans l’envie de ‘monter à la Capitale’ a été la plus forte ! J’adore Paris, que j’ai découverte au fil de ma carrière dans l’événementiel, en visitant nombre de lieux insolites ou historiques. Bien que j’adore cette ville, mes origines campagnardes reprenant le dessus, j’ai ressenti le besoin irrésistible de retrouver le grand air, ce qui m’a poussée à organiser des randonnées avec mes ami(e)s ».
Préparatifs de rando : Florence ne laisse rien au hasard
En amont, Florence lance une idée de sortie auprès d’un groupe d’ami(e)s, généralement autour d’un thème. Cela peut être la découverte d’un paysage architectural particulier, par exemple la ville de Cergy (95). Elle peut aussi privilégier un élément de patrimoine historique. En sachant qu’il est possible d’organiser des randos partout : à la campagne aussi bien qu’en forêt, ou même en ville.
Une fois que ses ami(e)s ont exprimé leur intérêt, Florence crée un groupe WhatsApp dédié. « Je me mets alors à bosser l’itinéraire, poursuit-elle, en prévoyant un parcours d’une vingtaine de kilomètres. J’en profite aussi pour me documenter sur les sites touristiques à proximité. Ils sont tellement nombreux dans notre région ! À ce propos, je conseille à nos amis randonneurs de consulter les sites des offices de tourisme locaux. Ces derniers offrent souvent des informations clés. Il serait tellement dommage de passer à côté de la maison-musée d’un personnage célèbre ! Lors de nos dernières randos, nous avons ainsi pu visiter la maison d’Elsa Triolet et de Louis Aragon à Saint-Arnoult-en-Yvelines ; la maison de Maurice Ravel à Montfort L’Amaury ; ou encore celle de Jean Monnet à Bazoches-sur-Guyonne ».
S’il est vrai que ces trois localités se trouvent dans les Yvelines (78), les autres départements franciliens ne sont pas en reste non plus, y compris la Seine-Saint-Denis (93). Selon Florence, « cette dernière regroupe tout autant de richesses historiques et patrimoniales que les autres. Comme la basilique de Saint-Denis où sont enterrés les rois de France. Ou encore la Cité de la Muette (Drancy) transformée dans les années 1940 en camp de transit où les Juifs étaient internés avant d’être déportés. La visite du site est fascinante, et nécessaire afin de ne jamais oublier ! »
Le B A ba du randonneur
Côté équipement, Florence recommande de prévoir un bon sac à dos, des chaussures ad hoc, un poncho en cas de pluie, une petite pharmacie d’urgence, une lampe frontale, une bouteille d’eau, un pique-nique… sans oublier d’apporter sa bonne humeur ! « Attendez-vous à ressentir une certaine euphorie pendant et après votre rando », nous dit-elle !
En outre, il faut aussi tenir compte de deux points importants, précise Florence. « Premièrement, il convient de partir suffisamment tôt le matin pour pouvoir profiter pleinement de sa journée. Deuxièmement, il ne faut pas oublier de vérifier les horaires de trains ou de RER, plus particulièrement pour le trajet retour. Cela vous évitera de vous retrouver en rase campagne, sans moyen de rentrer chez vous ». Selon Florence, il ne faut pas hésiter à profiter du réseau de transports dense (et dézoné) de l’Île-de-France, desservant toute la région.
De par son expérience, Florence note que les distances réelles parcourues lors des randos excèdent généralement ce qui était prévu au départ. « Il faut donc être en bonne condition physique, et motivé(e)s », prévient-elle ! « Cependant, le but de ces randonnées consiste surtout à marcher en prenant le temps de découvrir, observer et visiter. Et d’être fièr(e)s de sa journée après avoir parcouru une vingtaine de kilomètres ! »
En ayant bien pris en compte tout cela, votre balade devrait se dérouler sans encombre. Florence ajoute que « la seule difficulté que nous avons pu rencontrer, en tant que randonneuses femmes, a été de ne pouvoir dénicher de WC publics, surtout pendant nos randos urbaines… »
À la redécouverte de la région Île-de-France
Il faut garder en tête qu’il est possible de découvrir des endroits intéressants, où que vous soyez. Selon Florence, « vous tomberez toujours sur des monuments inattendus, des villages, ou même des parcs urbains. Tout bâtiment présente des particularités architecturales intéressantes, que l’on se trouve à la Défense dans les Hauts-de-Seine (92) ; à l’Isle Adam dans le Val d’Oise (95) ; à Meaux, Seine-et-Marne (77) ; ou que l’on suive les bords riants de la Marne au niveau de Joinville-le-Pont dans le Val-de-Marne (94). Par ailleurs, une rando en forêt (Meudon, Rambouillet ou Sénart), vous permettra de vous ressourcer, tout en acquérant une meilleure maîtrise de l’espace et la géographie ».
Si certaines situations paraissent compliquées à gérer, il est toujours possible d’en prendre son parti. « Quand nous nous sommes retrouvés confinés et que les autorités ont limité les déplacements, nous en avons profité pour redécouvrir Paris (75) du nord au sud et d’est en ouest. Notre ville regorge de richesses historiques ou architecturales. Cela peut aller des plus connues (Montmartre, la tour Eiffel) aux plus surprenantes, comme ‘la campagne à Paris’ dans les 19e et 20e arrondissements ».
De plus, il suffit parfois de parcourir quelques kilomètres seulement pour sortir de la ville et se retrouver en pleine campagne. Pour les Franciliens, la vallée de la Chevreuse (78) ne se trouve qu’à une vingtaine de kilomètres du centre de Paris, en bout de ligne du RER B. « Vous pouvez alors vous rendre à l’abbaye de Port-Royal des Champs. Ou alors suivre le GR1, grand sentier de randonnée ‘périphérique’ du Grand Paris qui s’étend sur 550 kilomètres, en allant de gares en gares ».
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Une activité sociale
Certes, la randonnée est l’occasion de s’aérer au milieu de paysages naturels ou même en pleine ville ! Cependant, pour Florence, c’est surtout un prétexte pour réunir ses ami(e)s dans une ambiance conviviale et joyeuse. « Je prends soin de proposer, d’organiser et d’établir un itinéraire qui plaise à tout le monde. Je me charge des préparatifs, si bien que les participants n’ont plus qu’à se laisser porter. Ils n’ont pas à se soucier de l’organisation », nous confie-t-elle.
Certes, la rando peut se pratiquer en solo, mais Florence préfère partager, échanger et rire avec des compagnons de route ! « À dix, quatre, trois, ou même à deux, je préfère les sorties en petits groupes. Marcher ensemble permet ainsi de réunir des caractères différents, en les fédérant autour d’un plaisir partagé et simple. Une ambiance joyeuse est la clé d’une rando réussie. En retour, ma récompense consiste à voir les visages souriants, détendus et rayonnants de mes ami(e)s. Cela me rend heureuse ».
Mettez-vous à la rando, vous ne le regretterez pas !
La rando est une activité accessible, car peu onéreuse. Elle ne requiert qu’une carte navigo, un pique-nique et une paire de jambes ! Selon Florence, toutes les saisons sont propices à la rando. Il suffit de se vêtir de façon adaptée, tout en se motivant mutuellement.
Quand nous lui demandons quels sont ses projets, Florence nous répond qu’elle souhaiterait boucler le GR1. « Nous avons déjà parcouru 9 étapes sur les 21 que compte cet itinéraire », annonce-t-elle fièrement. Par la suite, elle projette de couvrir une section du chemin de Compostelle, en septembre prochain. N’ayant pu concrétiser d’autres projets de randos à l’étranger en raison des restrictions, Florence rêve à présent de sortir à nouveau des frontières.
Pour conclure notre entretien, nous lui demandons de nous raconter une anecdote de rando. Elle se souvient alors avoir commis « l’erreur du débutant. N’ayant pas vérifié les horaires des trains pour le retour, nous avons dû faire du stop pour rejoindre au plus vite la gare d’Us (95) et attraper le dernier train pour Paris. Nous étions alors sur une route de campagne sur laquelle aucune voiture ne circulait. Quel stress ! Nous avons arrêté la seule voiture qui passait par là sans vraiment laisser d’autre choix au conducteur que de nous déposer à la gare ». En somme : une séquence à la Pékin Express…, mais en Île-de-France 😊 !