Cyclotourisme : la France leader mondial, avec la Loire à Vélo !

La Loire à Vélo

Avec le retour des beaux jours, l’envie de se remettre au sport et en selle est plus que jamais pressante… pour aller au travail, certes. Mais aussi, et pourquoi pas, pour partir en vacances ! D’autant que, avec ses nombreuses véloroutes et structures d’accueil adaptées, la France est au top des pays les plus accueillants pour les cyclotouristes. À ce propos, nous avons rencontré Adeline Moreau, chargée de mission Vélo et Itinérances douces au Comité Régional du Tourisme de la Région Centre-Val de Loire. Avec elle, nous avons évoqué la Loire à Vélo, dont les richesses historiques et naturelles n’attendent plus que votre passage. Alors, cet été, redécouvrez les Châteaux de la Loire… à vélo !

Article rédigé par : ZIEL Jérôme

Aujourd’hui, le tourisme à vélo est en plein redéveloppement. 22 millions de Français déclarent faire du vélo pendant leurs vacances. Le cyclotourisme est ainsi devenu la première pratique d’itinérance touristique sur le territoire, avant même la randonnée pédestre !

La France s’affirme comme la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo après l’Allemagne. Notre pays enregistre chaque année plus de 9 millions de séjours cyclistes et attire 20% de cyclotouristes étrangers. Il faut dire que, depuis une dizaine d’années, l’État, les collectivités locales et les offices de tourisme se mobilisent pour créer les conditions d’un retour massif à la pratique du vélo. Comme le rappelle Adeline, « un schéma national des véloroutes et voies vertes de plus de 25.000 kilomètres a ainsi vu le jour. Parmi elles, la Loire à Vélo représente l’exemple le plus abouti et le plus fréquenté de ces voies cyclables des vacances ».

La Loire à Valo
Adeline Moreau, Chargée de mission Vélo et Itinérances douces (c) CRT Centre-Val de Loire

Retombées du cyclotourisme : des milliards d’euros et des dizaines de milliers d’emplois à la clé

L’investissement cumulé des collectivités locales dans les infrastructures avoisine actuellement 1,5 milliard d’euros. À ces efforts, il convient d’ajouter la création du label ‘Accueil Vélo©’ qui propose des services adaptés. Que ce soit en termes d’hébergement (les ports de plaisance s’y sont mis depuis récemment), de restauration ou de visites de sites touristiques… sans oublier les ateliers de vente ou de réparation du matériel.

Ces efforts ont été couronnés de succès. En effet, la France a été désignée en 2017 et 2018 comme Most Popular Cycle Tourism Country lors du salon international du tourisme à Berlin. Ces prix ont ainsi récompensé la qualité de l’aménagement des itinéraires européens qui traversent notre pays.

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Les économies locales, fans du cyclotourisme

Les retombées économiques directes du tourisme à vélo sont estimées à 4,6 milliards d’euros. 33.800 emplois en dépendent, dont la moitié dans l’hébergement et la restauration. Mais on peut également citer les commerçants locaux, les professionnels du cycle (loueurs, marchands, réparateurs) et du tourisme en général… Tous profitent de cette manne. En prenant en compte les impacts indirects, les retombées économiques atteindraient ainsi 11,4 milliards d’euros et 76.200 emplois. Un secteur économique par conséquent loin d’être négligeable !

Cela explique l’ambition affichée par le gouvernement de faire de la France la première destination vélotouristique à l’horizon 2030. Ainsi, avec son plan ‘Destination France’, l’État prévoit d’injecter 40 milliards d’euros dans le cyclotourisme !

Les principales véloroutes en France

Le réseau des véloroutes quadrillant notre pays est organisé selon deux niveaux principaux. D’une part, la France est irriguée par les véloroutes européennes (Euro Véloroutes). Parmi elles, on peut citer la Vélodyssée reliant Roscoff à Hendaye ; ou encore la Vélomaritime (allant de Roscoff à Dunkerque, puis à Kiev). Quant à la Via Romea ou Francigena, elle fait référence au célèbre voyage de l’archevêque de Cantorbéry jusqu’à Rome au dixième siècle. Elle relie ainsi Londres au Sud de l’Italie.

De plus, la Méditerranée à vélo vous emmène de Cadix à Athènes ; la Véloroute du Rhin descend les bords de ce fleuve mythique depuis les Alpes suisses jusqu’à la Mer du Nord. Citons encore la Via Rhôna, allant depuis la source du Rhône dans les Alpes suisses jusqu’à la Méditerranée. Last but not least, la Véloroute des fleuves est l’une des Euro Véloroutes les plus abouties. Sur 4.500 kilomètres, elle relie l’Atlantique à la mer Noire, en suivant les cours de la Loire, du Rhin puis du Danube ! À ce propos, Adeline rappelle que « la Loire à Vélo est l’une des composantes clés de cette Euro Véloroute fluviale ».

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En plus des Euro Véloroutes, « on trouve en France 48 itinéraires nationaux, poursuit notre interlocutrice. Il est ainsi possible de rejoindre Estérençuby depuis Metz, ou encore d’aller de Roscoff à Nantes. Il est également possible de faire le tour de la Bourgogne ; ou de relier Léry à Mont-de-Marsan dans les Landes. Quant à la Vélo Francette, elle permet de rejoindre Ouistreham depuis La Rochelle. Une autre véloroute nationale relie Paris à Strasbourg. Sans oublier la Véloscénie de Paris au Mont-Saint-Michel, etc. »

Parmi toutes ces véloroutes, La Loire à Vélo est l’itinéraire préféré des Français, avec plus d’un million de cyclistes annuels.

Pourquoi la Loire à Vélo ?

Comme nous l’explique Adeline, la Loire à Vélo (LLAV) « est un itinéraire comprenant 600 kilomètres de routes directes auxquels viennent s’ajouter 300 kilomètres de boucles ou variantes. Elle relie Cuffy dans le Cher, à Saint-Brévin-les-Pins en Loire Atlantique. L’itinéraire est entièrement balisé. Il traverse le cœur historique de la France. Tirant profit de sa richesse exceptionnelle, en termes de châteaux, jardins, villages au charme fou (Sancerre), LLAV est le premier itinéraire cyclable de France. Rappelons qu’il parcourt le Val de Loire, inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco. Sur 280 kilomètres, depuis Sully-sur-Loire jusqu’à Chalonnes-sur-Loire, vous traverserez ainsi 23 sites de légende. Parmi ces derniers, citons Chambord, Chenonceau, Sully-sur-Loire ou Angers ».

LLAV, c’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des habitants et de leur patrimoine gastronomique d’exception. Ainsi, LLAV traverse 80 appellations, comme le vin de Sancerre, l’andouille de Jargeau ou encore le vin des côteaux de l’Orléanais. Adeline ajoute : « vous pourrez aussi goûter aux produits de la pêche locale, entre poissons de Loire et fruits de mer ».

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Histoire, gastronomie, paysages naturels et biodiversité

Pour les amoureux de faune et de flore, Adeline souligne l’exceptionnelle biodiversité de l’itinéraire. «  Vous tomberez nez-à-nez avec des hérons cendrés, cigognes noires ou castors… » LLAV traverse également le parc naturel régional de Loire Anjou Touraine. Adeline ajoute que« la Loire est le dernier fleuve sauvage de France. Vous pourrez observer ses poissons migrateurs comme l’anguille qui se faufilent entre les bancs de sable. Pour bien en profiter, les cyclotouristes ont la possibilité d’embarquer sur des gabares. Ils découvriront ainsi le fleuve paisiblement, en se laissant porter par ses eaux, tout en écoutant les histoires racontées par leur batelier, avec un verre à la main s’ils en ont envie… »

Adeline poursuit : « en outre, le Train Loire à Vélo est un réel atout mis en place par les deux régions Centre-Val de Loire et Pays de La Loire. En plus des emplacements à l’année, il offre un service dédié pour les cyclotouristes à l’embarquement en saison. Ces derniers peuvent ainsi parcourir des segments de LLAV seulement. Ou alors prendre le train pour se rendre à leur destination avant de pédaler pour retourner à leur hébergement (ou l’inverse) ».

La Loire à Vélo
Amboise (c) David Darrault – CRT Centre-Val de Loire

Tout le monde peut faire la Loire à Vélo !

LLAV est un itinéraire accessible à tous, depuis les cyclistes les plus aguerris jusqu’aux débutants, en passant par les familles. Selon Adeline, « chacun parcourt l’itinéraire à son rythme et selon son thème de prédilection (sport, culture ou détente) ». Il convient également à tous les types de budgets, en fonction de l’hébergement choisi : camping, chambre d’hôtes ou hôtels. Enfin, LLAV ne se parcourt pas qu’en vélo classique. « Certains la font à vélo électrique, en tandem, ou même en monocycle ! »

LLAV peut donc faire l’objet d’une excursion de quelques heures, d’une journée, d’un weekend, d’une semaine ou plus. Parmi les cyclotouristes lui ayant laissé leur témoignage, Adeline tient à citer une mère de famille ayant parcouru l’axe Cuffy-Tours à l’été 2020 avec ses deux enfants. Ou encore un groupe de trois cyclistes septuagénaires ayant parcouru 400 kilomètres en six jours, entre Beaugency et Nantes. Sans oublier les profils les plus sportifs ! Deux amis ont par exemple rallié Blois à Saint-Nazaire en trois jours (380 kilomètres).

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Une satisfaction cinq étoiles

Au total, LLAV reçoit 91% d’avis positifs pour la qualité des paysages et de l’environnement ; 86% pour les monuments et le patrimoine culturel. Les informations touristiques mises à disposition avant de se lancer emportent également l’adhésion de 83% des cyclotouristes. Tout comme la sécurité sur l’itinéraire (81%). La qualité du revêtement, l’entretien des aménagements ou encore la signalétique sont enfin salués par les usagers.

Quel que soit votre profil, sportive du dimanche, amoureuse de beaux paysages naturels, de châteaux ou bien compétitrice dans l’âme, vous rentrerez donc heureuse et satisfaite de votre cyclotour le long de la Loire…

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