Le défilé Givenchy printemps/été 2022 se joue des codes. En collaboration avec l’artiste Josh Smith, les silhouettes prennent des allures à la fois dark, joyeuses et élégantes. Un cocktail explosif.
Le chic et l’élégance sont la signature de Givenchy depuis sa création. Pour ce défilé Givenchy printemps/été 2022, son tout premier en physique, le directeur artistique Matthew M.Williams injecte à la maison ses propres influences. Soit une esthétique plus sombre aux accents rock et gothiques. Ajoutez à cela une collaboration avec l’artiste américain Josh Smith et vous obtenez un univers aux contrastes assumés. Le peintre manie en effet l’art du détournement et de la contradiction à la perfection. Résultat, une collection novatrice et créative qui interpelle.
Les visages démoniaques de Josh Smith
Pour ce défilé Givenchy printemps/été 2022, Matthew M. Williams s’est ainsi associé à l’artiste américain Josh Smith. Ce peintre au style abstrait aime surprendre que ce soit avec des associations loufoques ou en mêlant les opposés. Il a, pour cette collection, proposé certaines de ses œuvres phares ou en a même imaginé spécialement pour le show. Une collaboration qui s’est traduite par des motifs ultra créatifs sur les pièces.
Les visages démoniaques (dont un rappelle très clairement une citrouille maléfique d’Halloween) se dessinent dans l’univers Josh Smith sur ballons de baskets , briques de lait et bidons d’essence. Et Givenchy, avec son savoir-faire exceptionnel, en fait des sacs aux allures inédites. Ils deviennent aussi des imprimés sur des tee-shirts asymétriques pastels, des pantalons immaculés oversizes et des vestes de blazer. Côté couleurs, le noir des yeux et de la bouche de ces personnages s’opposent aux couleurs vives rouges, jaunes ou bleues du reste du motif.
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Réinterpréter la mort
Toujours dans une palette chromatique vive, les hoodies à capuche ont particulièrement retenu l’attention. Dans un esprit abstrait, toutes les couleurs possibles et imaginables semblent se mélanger, se superposer. Tableau-vêtement ou vêtement-tableau, les visions se confondent dans ces dégradés et ces formes. En y regardant de plus près, une silhouette se détache de cette explosion de couleurs. Attendez… oui il s’agit bien d’une Faucheuse, ce personnage qui incarne tout simplement la mort.
C’est certainement l’une des œuvres les plus détonantes de Josh Smith. Il se joue de la contradiction la plus totale et la plus improbable en rendant la mort joyeuse. Perturbant, dérangeant, mais aussi créatif et innovant, les qualificatifs se mélangent dans la tête des spectateurs. L’effet satiné des sweats à capuche, donnant à l’imprimé un effet brillant, accentue encore cette dualité. Un motif apposé également sur certains sacs. Ce défilé Givenchy printemps/été 2022 casse décidément les codes de l’ombre et de la lumière pour créer des réalités nouvelles.
Le péplum rock, sexy et élégant
Du volume, du volume et encore du volume. Comme pour bon nombre de shows cette saison, le sexy s’est invité dans ce défilé Givenchy printemps/été 2022. Mais le sensuel se fait ici forcément élégant, à l’image de la maison, et rock, touche personnelle de Matthew M. Williams. Les péplums sont clairement la pièce phare de la collection. Pour rappel, il s’agit de robe, top, jupe ou short avec un surplus de tissus au niveau des hanches pour les accentuer. Les robes de la collection se font près du corps version monochrome avec un ou plusieurs volants graphiques.
Les micros jupes et shorts se parent eux de froufrous au niveau des ourlets et de volants soyeux qui donnent envie de virevolter. Des pièces sexy et chics aux allures de mini jupons. Jeu de transparence, superposition de tulle, les mélanges de textures créent une allure ultra contemporaine.
Ces pièces s’associent à des vestes péplum à manches américaines ou longues et aux volumes exagérés à la taille. Près du corps, leur fermeture éclair imposante s’étendant sur toute la hauteur et les maxi col montants leurs donnent clairement des accents rock. Des froufrous aux couleurs vives viennent agrémenter certaines de ces vestes pour apporter une élégance nouvelle.
Les crop tops, notamment version bustiers en cuir, sont également de la partie. Ces ensembles, noir à froufrous blancs ou inversement, rappellent les déguisements de « soubrettes sexy » caractéristiques de l’univers Playboy. Mais ils se twistent ici de détails élégants qui permettent de ne pas tomber dans le too much et de conserver l’esprit Givenchy. Le péplum se dévoile aussi dans des couleurs douces signatures comme le vert clair ou le mauve, à la rencontre entre la sensualité, la joie et le rock.
Les maxi sabots du défilé Givenchy printemps/été
Le sabot, c’est la nouvelle tendance chaussure de la saison. Un retour inattendu sur le devant de la scène mode confirmé par la maison de couture. Mais les sabots classiques, très peu pour Matthew M.Williams. Ils deviennent ainsi pour sa nouvelle collection des maxi cuissardes en daim ou en cuir prenant fin tout en haut des cuisses. Seule une mince bande de peau les séparent des péplums mini. L’image de la fermière avec ces sabots est loin, très loin. Imaginées dans une version seconde peau monochrome, elles se déclinent dans de nombreuses couleurs et viennent réveiller les looks.
Détail mode qui fait toute la différence, le haut de la botte s’agrémente d’un mini volant, rappel de l’esprit sexy, sombre et lumineux du show. Dans un esprit similaire, les pantalons de tailleurs se fendent d’une ouverture en haut de la cuisse. Un effet cut-out tout en sensualité et élégance. Bottes maxi, pantalons dévoilant la peau, les pièces se confondent et cassent les codes. A l’image de l’ensemble de la collection, le sexy et l’élégance, l’ombre et la lumière se côtoient, s’associent et se mélangent pour donner vie à des silhouettes inédites et hautement désirables.