Bien choisir son tatouage, les conseils d’un professionnel

Bien choisir son tatouage, les conseils d’un professionnel

Comment bien choisir son tatouage? Qui n’a jamais hésité à se faire un tatouage ? Ce dessin corporel, qui peut être purement esthétique ou symbolique, est devenu de plus en plus courant dans notre société. Plus qu’une mode, le tatouage est un art avec ses codes.

Lorsqu’on se fait un tatouage, bien souvent, c’est pour la vie. Alors, comment être sûr de ne pas le regretter ? Quelles sont les démarches à faire ? Afin de répondre à toutes ces questions et casser l’a priori que l’on peut avoir, Ô Magazine s’est renseigné. Pour cela, nous avons interviewé Adrien, tatoueur à Lagny-sur-Marne, chez Me Gus Tattoo. Le salon a d’ailleurs remporté un prix mondial du tatouage en 2019. Notez donc bien ses précieux conseils.

Ô Magazine : Qu’est-ce que vous diriez aux personnes qui ont des idées reçues par rapport au tatouage ?

Adrien : Aujourd’hui, le tatouage s’est beaucoup démocratisé. Il fut une époque où c’était mal vu, c’était les mauvais garçons. Maintenant, on tatoue vraiment toutes sortes de personnes. En fonction du motif, ça peut arriver qu’il y ait encore quelques idées reçues, mais les significations sont propres à chacun. Ce n’est pas parce qu’on fait tels motifs qu’on appartient à un groupe, c’est vraiment personnel.

Comment bien choisir son tatouage ? Faut-il mieux que ce soit symbolique ou esthétique ?

A : Avec l’expérience, je dirais que c’est mieux qu’il y ait une symbolique derrière. On a moins de chance de regretter si ça veut dire quelque chose derrière, que si c’est juste esthétique. Tout simplement parce que les goûts et les couleurs dans notre vie, on est amené à changer plein de fois. Or, la symbolique, ça voudra toujours dire la même chose. Même si le motif en lui-même ne plaît plus au bout d’un moment, que ce soit les couleurs ou le style, la symbolique restera toujours la même. Je pars du principe où les tatouages, ça raconte un peu notre vie, c’est comme des albums photos qu’on a toujours avec soi. Cela rappelle des souvenirs, des moments… Mais quoiqu’il arrive, ça racontera toujours la même chose.

Vous est-il déjà arrivé de faire face à des personnes qui n’étaient pas sûres de se faire tatouer ? Et comment déterminez-vous s’il est préférable qu’elles ne le fassent pas ?

: Parfois. Mais déjà nous, par le premier contact, quand les gens se renseignent et nous disent ce qu’ils veulent, on se rend compte si vraiment ils sont sûrs et décidés de ce qu’ils veulent faire, ou s’ils hésitent. S’ils ne sont pas encore sûrs de faire le premier tatouage, dans ce cas-là, nous, on ne force pas du tout. Si les gens ne sont pas trop sûrs, on va les conseiller de prendre le temps de réfléchir, ne pas faire n’importe quoi. Et vraiment quand ils sont sûrs d’eux, prendre rendez-vous. Mais parfois, ça arrive d’avoir des rendez-vous en pensant que la personne est prête et puis finalement, elle annule ou elle ne vient pas.

Un tatouage, c’est donc un projet ? Comment travaillez-vous avec vos clients ? Vous dessinez son tatouage ensemble ? Combien de temps ça peut prendre de décider le tatouage qu’on va faire ?

: Tout dépend du projet. Si quelqu’un veut un petit symbole ou un bras entier. Ce n’est pas le même temps de préparation .Quoiqu’il arrive, on va conseiller autant celui qui veut un petit tatouage que celui qui veut un bras entier. On va s’en préoccuper de la même manière. Après, forcément, les échanges sont plus longs pour une grosse pièce parce qu’il y a plus de travail à faire. Mais ce n’est pas parce que c’est un petit tatouage qu’on va faire ça à la va-vite.

Pareil pour le premier tatouage, on va déconseiller certaines zones. On ne va pas tatouer des jeunes dans le cou en premier, sur les mains ou le visage. On choisit toujours des zones moins apparentes. Ne serait-ce que pour le point de vue esthétique, la douleur et parce qu’à 18 ans, on ne sait pas encore ce que l’on va faire dans la vie.

Parfois, les gens viennent, et on réfléchit des semaines voire des années à leur projet. Parfois, c’est très concret et d’autres très flou. On amène alors nos idées en évitant d’influencer la personne. Si elle nous montre un modèle, avec notre expérience, on peut trouver que ça ne va pas lui aller ou mal vieillir ou que ça ne correspond pas à ce qu’elle veut véhiculer. On trouve des accords, c’est vraiment une discussion pour ça puisse lui plaire sur le long terme.

Si la personne vient avec une idée en tête et qu’on sait que ça va être cool, il y a moins de conseils et c’est plus rapide.

Vous privilégiez plus des petits ou des grands tatouages ?

: Alors ça, absolument pas !  C’est une question de goût. Que ce soit un premier où un dixième tatouage, je ne vais pas dire : c’est mieux de faire petit ou grand. Quelqu’un qui veut dans tout le dos ou tout un bras, même si c’est le premier, ça ne sert à rien d’en faire un petit juste pour essayer, alors qu’il veut un grand. Faut faire ce que l’on veut faire, ne pas s’arrêter à la couleur, à la taille.

Est-ce que ça fait vraiment mal de se faire un tatouage ?

A : Cela dépend de chacun. Ce n’est pas une douleur atroce, sinon on n’en ferait pas autant. C’est sûr que c’est désagréable, c’est un peu douloureux. Tout dépend des zones sur le corps. Il y a des endroits plus ou moins  mal, la tête, le visage,  mais ce n’est pas des choses que l’on fait à tout le monde. Sinon, les côtes, les zones d’articulations : genoux, coudes, chevilles. Mais c’est surtout sur la longueur que ça fait mal. Parce qu’une petite pièce qui va durer vingt minutes, que ce soit les côtes ou le bras, c’est supportable. Si ça dure quatre à cinq heures, c’est beaucoup plus douloureux.

A lire : Valentino signe sa première collection de maquillage

Un tatouage cicatrise en combien de temps en moyenne ?

A : En moyenne, on préconise un mois de cicatrisation. Parfois, ça peut être moins ou plus. Il y a un pansement, mais que pour les premières heures. Après, il faut juste mettre une petite crème cicatrisante sur le tatouage, deux à trois fois par jour. Laver au savon doux sous la douche et éviter le soleil, la mer, la piscine, etc.

Après, sur la durée, c’est mieux de protéger son tatouage avec un indice 50 (sinon l’encre noire peut verdir et les couleurs peuvent s’éclaircir encore plus) lorsqu’on va au soleil et de l’hydrater de temps en temps.

Merci beaucoup Adrien pour tes réponses et tous ces précieux conseils pour bien choisir son tatouage.

Vous savez maintenant comment faire pour choisir son tatouage. On espère vous avoir aidé et répondu à toutes vos interrogations. Désormais, si vous désirez vous faire tatouer, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Être sûr de vous et trouver un bon tatoueur à votre écoute. Toutefois, si vous êtes toujours dans l’hésitation, sachez qu’il existe des tatouages éphémères.

Si vous avez déjà des tatouages, n’hésitez pas à partager votre expériences en commentaire et aider une autre lectrice à choisir son tatouage.

Cette publication a un commentaire

  1. De très bons conseils ! Un tatouage c’est à vie alors mieux vaut être sûr de soi, se renseigner sur la ou le tatoueur et prendre bien soin de son tattoo durant la cicatrisation pour avoir un joli rendu par la suite. On m’a expliqué tous les soins et j’ai vu tout le process de préparation avec les normes d’hygiène respectées. Très important ! Surtout qu’une fois lancé on a du mal à s’arrêter 😉

Laisser un commentaire