Nous vous invitons à découvrir une nouvelle artiste pleine de promesses. Sôra est une jeune chanteuse que nous avons eu le plaisir d’interviewer. Cette passionnée de musique depuis toujours nous a raconté ses débuts dans la musique, elle nous a parlé de son album ainsi que de sa famille. Une bonne dose de positivité, croyez-nous ! Entre le jazz et le R’n’B, partons à la découverte de l’univers de Sôra, haut en couleurs !
Ô Magazine. Bonjour Sôra ! Est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît ?
Sôra. Je m’appelle Sôra, je suis chanteuse-auteure-compositrice et je fais du R’n’B, bridge j’aime bien l’appeler.
Ô Magazine. Est-ce que tu peux nous expliquer quand et comment tu as commencé la musique.
Sôra. Alors, j’ai commencé la musique quand j’étais enfant avec les pianos. J’ai commencé du coup par du classique et à composer un peu dans mon coin, sur mon piano. Et évidemment j’ai toujours chanté sans nécessairement être suivie. Donc ça c’était plus de l’apprentissage toute seule avec les clips, avec tous les clips que je voyais à la télé etc.
Et puis j’ai eu un déclic, j’ai fait pas mal de petites choses du style faire des petites scènes, des shows de collège, de lycée, ce genre de petites activités. Et mon meilleur pote m’a un peu tendu la main pour chanter dans son groupe de musique. C’est comme ça que je me suis rendu compte qu’il fallait absolument que je fasse ça de ma vie et que j’arrête de me poser des questions. Évidemment ça n’a pas été hyper simple, parce que je n’ai pas fait le choix de faire de la musique à 100 % depuis toujours.
J’ai fait la fac, j’ai fait une LEA anglais/allemand. J’ai passé ma licence et c’est vraiment pendant que j’étais à la fac que cet ami m’a sollicitée pour chanter dans son groupe. Sortie de cette repet’, je me suis dit ”Bon il faut que je finisse ma licence et après ça, que j’arrête tout et que je fasse que de la musique”. Et c’est ce que j’ai fait ! Donc j’ai fait un an d’école de musique et ensuite j’ai fait un peu de conservatoire pendant 4 ans en jazz vocal. Et parallèlement à ça effectivement je composais, j’écrivais chez moi.
Ô Magazine. C’est grâce au cours de piano petite et par la suite cette rencontre et proposition déterminante, qui font que tu es maintenant chanteuse et que tu l’assumes pleinement ?
Sôra. Exactement.
Ô Magazine. Tu vas sortir ton premier album. Tu avais sorti un EP avant ça et là il s’agit de ton premier album. Est-ce que tu peux nous le présenter et nous expliquer comment il est né, de quoi il parle, comment tu l’as écrit ?
Sôra. En fait, cet album, c’est un album auquel j’ai réfléchi pendant de longues années. Donc, c’est un peu l’aboutissement de tout ce qui se passait dans ma tête et de toutes les choses dont j’avais envie de parler depuis que je fais de la musique. Et puis finalement cet album s’appelle Long Life to Phil en hommage à mon père qui s’appelait Philippe. Parce que mon père a joué un rôle assez important dans le développement de ma passion musicale. C’était un mélomane, donc il me faisait écouter énormément de musique. On écoutait beaucoup de musique à la maison et je me rappelle avoir passé beaucoup de temps avec mon père à découvrir des albums, à découvrir pleins de choses.
Du coup cet album, c’est un peu une réflexion sur la vie, sur les cycles, sur l’évolution, sur pleins de choses finalement, ça regroupe pleins d’idées. Et comme je suis quelqu’un qui a des goûts musicaux assez variés, je pense que c’est un album qui me représente bien dans ma personnalité musicale.
C’est un album qui est plein de facettes assez variées.
Et c’est surtout cette idée de cycle que j’avais envie de mettre en valeur. Avec la naissance au début, l’enfance, donc beaucoup de choses qui parlent de mon enfance, de certains traumatismes de certaines belles choses, de belles leçons que j’ai apprises et que j’essaye de partager, tout au long de l’album. C’est un peu le développement d’une vie avec ses tenants, ses aboutissants. Avec les tourments, avec les grandes décisions qu’on a à prendre dans la vie, avec tout le poids que ça peut avoir, comme toute la lumière que ça peut apporter. Donc, l’album commence par l’enfance et se déploie avec toutes les évolutions et le parcours que j’ai eu jusqu’à maintenant.
J’ai voulu terminer l’album avec Sakura puisque c’est un album qui parle du deuil, des cycles, des saisons. Et au Japon effectivement ça a un rapport clair avec la vie et la mort. Donc voilà pour clôturer l’album c’est un peu ça. Tout est un peu métaphorique notamment pour le single qui sort avec l’album qui s’appelle Long Life To Fill, f-i-l-l donc cette fois, Longue vie à remplir, c’est un clin d’œil au nom de l’album, c’est l’homonyme de l’album. Et c’est un clin d’œil à mon père puisqu’il est passé un peu à côté de ses passions dans la vie. Je pense que ça m’a énormément poussé à suivre les miennes et à ne pas faire les mêmes erreurs.
Et effectivement depuis que j’ai fait ce choix musical dans ma vie, je me sens hyper bien avec qui je suis et avec mon choix.
Je ne regrette rien du tout même si évidemment ce n’est pas toujours hyper facile, surtout pendant une période comme on vit actuellement. Mais je suis hyper contente d’avoir fait ce choix. Et je pense que si je n’avais pas pu et été au premier plan de la vie et des choix de mon père, je n’aurais jamais fait ce choix-là pour moi. D’une certaine manière, c’est aussi le remercier d’avoir souffert, pour m’éclairer sur les choix à faire.
Ô Magazine. C’est un hommage à ton père, à ce qu’il n’a pas pu faire et une introspection sur toi, sur ta vie pour ce premier album ?
Sôra. Oui et c’est aussi finalement beaucoup de choses liées à la famille, c’est-à-dire à tout ce qui m’a poussé… L’amour ! Parce que ma mère a eu aussi un énorme rôle à jouer là-dedans, elle m’a toujours poussé, elle m’a toujours soutenue. Et elle m’a montré la lumière dans des moments assez sombres. Donc c’est un hommage à la famille, à l’amour, à ce qu’on peut en tirer, à ce qu’on peut tirer des choses compliquées dans la vie. C’est un peu, un album pour accompagner dans les moments difficiles et essayer d’en tirer le meilleur une fois de plus. C’est vraiment dans le côté optimiste que j’ai envie de partager tout ça !
Ô Magazine. Justement quelles sont tes influences, tes sources d’inspirations mais plus au niveau musical cette fois, pour l’album et ta musique ?
Sôra. Au niveau de mes influences, je pense que clairement, on note des couleurs assez jazz et ça je suis sûre que ça vient de mon apprentissage vocal, surtout de mon suivi à l’école. Et aussi de tout le jazz classique qu’on écoutait à la maison, quand on faisait le ménage le week-end (rires) on écoutait du jazz à fond dans le salon.
Je pense qu’on peut voir aussi que je suis une fan inconditionnel de R’n’B et de R’n’B pop des années 90 à 2000.
Notamment avec des influences comme Pharrel Williams, Justin Timberlake. J’ai écouté beaucoup de Destiny’s Child, Beyoncé évidemment, donc toute cette veine un peu R’n’B américaine qui passait à la télé, ça, ça m’a complètement influencé dans la musique. Et je dirais aussi qu’ il y a eu un courant où je me suis pas mal intéressée aux chanteuses qui se trouvait un peu entre le hip-hop et toutes ces influences un peu néo soul / jazz etc, comme Erykah Badu par exemple. J’ai pas mal écouté du Lianne La Havas aussi récemment. Ça a ouvert ma façon d’écrire et de composer.
Ô Magazine. Tu chantes en anglais, est-ce qu’il était évidemment pour toi, est-ce que c’est naturel de chanter en anglais ou est-ce que ça été un choix de ta part ?
Sôra. Alors, j’ai toujours composé des chansons en anglais, depuis que je suis petite, donc je pense que c’est vraiment plus naturel que réfléchi. Automatiquement en fait, vu que j’écoutais de la musique anglophone, mon père comme ma mère, mon père qui était français. Mon père comme ma mère, qui elle est britannique écoutaient de la musique anglophone. Donc, finalement ce qui se passait dans mes oreilles et ce que j’avais envie de reproduire c’était anglophone.
Pour moi c’est hyper naturel et par rapport à la musique que je fais effectivement l’usage de l’anglais, pour moi, sonne plus mélodique. Après c’est peut-être des clichés aussi, parce que quand j’entends Enchantée Julia par exemple, en français, elle a des vibes super heavy et ça marche complètement ! Ce n’est pas une interdiction pour moi, mais c’est plus un feeling de base, quelque chose qui m’a toujours porté. Et puis je pense que c’est important pour moi de porter mes origines et de faire en sorte qu’on comprenne que je ne suis pas juste française. C’est plus compliqué que tout ça et la présence de l’anglais était évidente et omniprésente.
Ô Magazine. Avec le Covid je suppose que les choses sont compliquées, comment tu t’es adapté à cette période et notamment pour les concerts et tout ce qui est rencontre avec le public ?
Sôra. Par rapport à l’album, finalement ça a été assez ”utile”. Puisque ça m’a permis de prendre du temps, à bien écouter les mixs, à vraiment aller plus loin presque, j’ai envie de dire. Je crois que si je n’avais pas eu tout ce temps devant moi, à cause du Covid, grâce du coup au Covid. Je pense que j’aurais été beaucoup plus stressée par rapport à l’album, les choses seraient allées plus vite. Là, j’ai vraiment pu approfondir avec les musiciens, demander l’avis de tout le monde. Faire les choses au mieux pour l’album. De faire les finitions comme je les voulais. Pour ça, j’étais assez contente. Ça m’a permis de travailler sur d’autres choses. Il y a des points positifs évidemment quand on est musicien, on est chez soi avec son matériel et on n’a pas vraiment de limite. On peut s’occuper.
Maintenant pour les lives, moi, clairement ça me manque beaucoup, comme à beaucoup de gens j’imagine. On a quand même essayé de stimuler le public avec toutes les sorties qu’on avait engrangé pour l’album. On a fait tout un planning de sorties qui permettent d’alimenter et on a aussi fait des petits tournages de live session qui vont sortir. Et récemment j’ai fait un live stream avec La sulfureuse. C’est un collectif dans lequel je suis entrée, c’est un collectif de femmes artistes indépendantes. Le live stream a été un succès et ça nous a vraiment permis de voir qu’on pouvait éventuellement travailler ce genre de formation. De manière un peu plus régulière en tous cas. Donc j’aimerais bien pouvoir instaurer des petits lives stream de temps en temps, le temps que la situation se remette en place.
Ô Magazine. Est-ce que les concerts comme Dua Lipa a fait par exemple, les concerts en live, être payée et performer comme un vrai concert. Est-ce que c’est quelque chose que tu envisagerais ?
Sôra. Ben ouais carrément ! Ça me plairait bien évidemment. Je pense que le live stream c’est un exercice assez difficile finalement parce qu’on ne sait pas qui se cache derrière ces écrans. On n’a pas de vision directe des visages, donc on n’a pas vraiment les réactions devant nous. C’est assez déroutant le live stream quand on le découvre. Mais j’ai bien apprécié, j’ai bien apprécié. C’est vrai que j’avais un peu le stress de ce truc-là, ça m’angoissait un petit peu. Et finalement pour l’avoir fait pour la première fois récemment en concert avec mes instrumentistes, j’ai vécu un super moment.
Donc clairement, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. Je n’ai plus aucun a priori maintenant que je l’ai fait, ça me ferait plaisir de le refaire. Je pense qu’on est tous en manque de jouer. C’est sympa d’être seule chez soi, à composer, à travailler, mais c’est vrai que la musique il n’y a rien de mieux que de la partager, même si c’est avec ses musiciens derrière un écran. Je pense que c’est bien de le faire.
Ô Magazine. Est-ce que tu aurais un petit mot pour la fin ?
Sôra. Courage à tous pour cette période compliquée. J’espère que tout le monde s’en sortira sans trop de problème. Et puis écouter l’album, je pense qu’il est rafraîchissant. Il va faire du bien et c’est une vague d’optimiste dans cette période compliquée. J’espère aider du peu que je puisse.
Merci Sôra pour le temps que tu nous as accordé, nous te souhaitons pleins de belles choses et évidemment que le succès soit au rendez-vous pour ton premier album !
A bientôt !