Changements climatiques : pourquoi les femmes sont-elles plus affectées ?

Changements climatiques femmes affectées

Chaque année, les changements climatiques creusent les inégalités dans le monde. La hausse des températures, les modifications des écosystèmes et le manque de ressources naturelles sont symptomatiques de cette crise écologique. Parmi les personnes affectées, on retrouve une majorité de femmes. Mais pourquoi ?

Article rédigé par : Eugénie Richert

Les principales personnes touchées par les changements climatiques vivent pour la plupart dans des pays en développement. Parmi elles, on trouve notamment des personnes âgées, des enfants, mais également des femmes. En effet, parmi les 1,3 milliards de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, 70% sont des femmes. D’ailleurs, 40% des ménages les plus pauvres ont une femme pour cheffe de famille, selon l’ONU.

Des inégalités socio-culturelles, et de sexe

Nous l’avons vu, les femmes représentent une majorité des personnes pauvres. Une réalité qui les rend plus vulnérables, d’autant plus qu’elles dépendent davantage des ressources naturelles. En effet, dans des pays comme l’Afrique subsaharienne ou l’Asie, la production et la consommation alimentaires de la famille reposent essentiellement sur la femme. De surcroît, les différents facteurs sociaux, économiques et culturels jouent en leur défaveur. En Afrique par exemple, le taux d’analphabétisation des femmes est de 55%, contre 41% pour les hommes, selon l’ONU. A cela s’ajoutent les normes culturelles et les responsabilités familiales qui empêchent souvent les femmes de trouver un emploi ou d’émigrer. Les changements climatiques deviennent donc un facteur de stress. 

Afin de lutter contre les changements climatiques, plusieurs tables rondes et actions sont mises en place par les gouvernements ou les institutions publiques. Cependant, nous pouvons remarquer que les femmes sont moins présentes que les hommes à ces tables de décision. Selon l’ONU, 25% de tous les parlementaires nationaux sont des femmes. Elles sont également souvent exclues des projets de gestion de l’environnement. Selon la même source, la plupart des pays du monde n’ont pas atteint l’équilibre entre les sexes et peu d’entre eux ont fixé ou atteint des objectifs ambitieux en matière de parité.

Cela les empêche donc d’être pleinement averties des causes et effets des changements climatiques. Ainsi, elles sont limitées dans leur prise de décision et leur avenir peut en être invisibilisé. Alors même que, selon le PNUD, les femmes et les enfants ont quatorze fois plus de chance que les hommes de mourir en cas de catastrophe naturelle. Des statistiques qui pourraient augmenter, si on ne rend pas plus accessible aux femmes l’éducation et la prise de parole sur ces sujets. Les débats sur l’écologie doivent donc inclure celui sur l’égalité homme-femme, défend l’ONU. 

Des actrices dans la lutte contre les changements climatiques

Mais les femmes ne sont pas que victimes des changements climatiques. Elles sont d’ailleurs des actrices essentielles dans cette lutte. En effet, ce sont les femmes qui sont porteuses de mouvements comme l’écoféminisme ou de techniques éco-durables. Par exemple, en France, plusieurs projets ont été créés par et pour les femmes agricultrices. C’est le cas de la fondation GoodPlanet qui a lancé le projet “Femmes et agriculture”. Ce dernier a pour but de lutter contre les obstacles liés au genre en accompagnant les agricultrices dans leurs projets éco-durables. “Ce projet repose sur trois axes de travail : un appui spécifique à 4 groupes de femmes très actifs, une mise en réseau de 15 groupes femmes des CIVAM et une analyse-recherche pour mieux comprendre, faire connaître et accompagner le rôle des femmes dans la transition écologique de l’agriculture”, selon la fiche du projet

Changements climatiques femmes affectées
©Burst

En Amérique du Sud, dans les Andes équatoriennes, ce sont les femmes autochtones qui agissent pour la planète. Elles utilisent la production agricole durable pour rétablir un écosystème endommagé par des années de désertification. Ces phénomènes ont en effet laissé de vastes étendues de terres stériles et épuisées, ce qui a détruit le paysage. Il est important de souligner que ce sont les femmes indigènes qui se sont mises à la tâche. En effet, ces dernières sont souvent invisibilisées en raison de leur appartenance à un certain groupe socio-culturel. Ces actions permettent de souligner leur importance dans des écosystèmes saccagés par l’Homme.

En politique, une étude de 2019 fait valoir la présence des femmes dans les parlements nationaux. Cette dernière indique que l’augmentation de cette présence féminine a favorisé l’adoption de plus de politiques liées aux changements climatiques. Cela a permis entre autres une réduction des émissions de CO2. 

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L’éducation comme solution 

Si les femmes sont concernées par ces injustices sociales et culturelles, les filles le sont tout autant. En effet, les changements climatiques ont des répercussions désastreuses sur leur éducation et leur vie. Ainsi, on constate une augmentation des mariages forcés dans des pays comme l’Inde, les Philippines ou encore l’Indonésie. Les changements climatiques augmentant la pauvreté et diminuant les moyens de subsistance, plusieurs familles consentent au mariage précoce de leurs enfants. Des fillettes de treize, dix voire six ans sont donc mariées de force à des hommes bien plus âgés. L’éducation et la sensibilisation sont des solutions pour contribuer à faire disparaître cet usage. Des actions simples et efficaces, comme des ateliers de sensibilisation ou la création de collectes de dons, peuvent être menées, de l’école aux médias nationaux. C’est notamment l’un des devoirs des institutions gouvernementales et publiques. 

Cette année, la Journée internationale des droits des femmes souligne l’importance de cette présence féminine dans les débats. Son thème est “l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable”, rendant essentielle la parité des sexes dans le débat climatique. Hier, mardi 8 mars, plusieurs femmes et hommes sont allés manifester dans les rues. Cette journée a permis de soulever deux causes différentes mais pourtant liées.

La présence des femmes est donc essentielle dans les débats sur les changements climatiques. Cette lutte, soutenue par les organisations internationales, les médias ou encore les organismes associatifs, permet d’ouvrir le sujet sur non seulement des réalités mais également des solutions. Si les femmes sont en effet victimes d’inégalités socio-culturelles et de sexes, elles sont aussi des actrices importantes dans la lutte pour le climat. Ensemble, “on peut le faire !” 

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